Pacte avec le Diable [TERMINEE]

Chapitre XII ~ Loan

Après un repas plus que bienvenu, nous allons nous coucher. En silence, juste des sourires furtifs.

Les paroles de Mathéïs me sont allées droit au coeur toute à l'heure, elles m'ont réchauffé er rassuré.

Quoi quelle me demande demain, je suis prêt à l'affronter !

Bizarrement, je dors comme un bébé cette nuit et je me lève tout frais, avant Mathéïs.

Ce petit ange dort sur le côté, la couverture remontée jusque sous son menton, la bouche entrouverte, d'où un filet de bave très sexy s'échappe. Je ricane à cette vue.

Comment ne pas craquer sérieusement ?

Avec ma délicatesse légendaire, je le réveille.

- Mat ! Debout marmotte ! J'hurle.

Le pauvre sursaute, bousculant sa couette et projetant son filet de bave dans tous les sens. Habillement, j'évite le lancer baveux et me plante devant son visage en souriant comme un fou.

- Bonjour rayon de soleil.
- Loan ? Mais il est quelle heure ?
- Tôt.
- Mmm.
- Dois-je te rappeler que nous avons une journée de ménage devant nous ?
- Non, ça ira.

De mauvaise humeur, il se lève pour se préparer à la journée qui nous attend. Moi-même, je ne suis pas très enjoué à cette idée, mais avons-nous réellement le choix ?

Ne répondez pas !

Fin prêt, nous retrouvons Bloc-de-glace et Mlle File-Les-Jtons dans le petit salon de la veille pour recevoir nos tâches journalières. Comme prévu : du ménage.

Lilith me sourit espièglement depuis son fauteuil, faisant remonter un frisson le long de mon échine. Effectivement, ce soir, à 21 heures, je dois la retrouver dans sa chambre.

J'avais presque oublié ce petit détail. Presque.

La journée passe vite. Trop vite. Et l'heure tant redoutée arrive.

À contre-coeur, je laisse Mathéïs seul dans nos quartiers pour rejoindre la fameuse chambre. Je trouve facilement et toque timidement à la grande porte noire. Celle-ci est matte et horriblement décorée.

Ça fou les jtons !

- Entre gamin ! Me parvient la voix de Lilith depuis l'autre côté.

Hésitant et légèrement tremblant, je pousse la poignée pour pénétrer dans l'antre obscure. Le battant pousse un râle plaintif en me laissant passer.

Oui bah, moi non plus je n'ai pas envie d'être là OK !

La chambre est plongée dans l'obscurité quasi-total. Un grand lit en baldaquin trône au milieu de la pièce, drapé de literie tout aussi noir que la porte.

Et que l'âme de sa propriétaire, je parie.

Le seul endroit éclairé, de façon superficielle, est un coin prêt de la fenêtre. Ou est-ce une porte secondaire ?

Sûrement pour rejoindre une salle de bain personnelle.

- Tu es pile à l'heure ! Résonne la voix de Lilith dans l'obscurité.

La porte se ferme derrière moi dans un claquement sourd, qui me fait sursauter. Je fais volte-face pour croiser le regard pénétrant de ma maitresse.

- N'aie pas peur, gamin. Je ne vais pas te manger, me dit-elle d'un ton peu rassurant. Quoique, rajoute-t-elle en étirant son sourire espiègle.

Je ravale difficilement ma salive.

- Tu vas voir, on va samuser.

Que nenni ! Pauvre fou !

Je redoutais ce qui allait se passer ce soir, et je sais maintenant pourquoi. Sans que je ne comprenne comment, je me retrouve les mains liées au-dessus de ma tête, contre un mur froid et torse nu.

Je panique et m'agite dans mes chaines, qui ne font que me blesser les poignets à chaque mouvement.

La main de Lilith vient se plaquer à quelques centimètres à peine de mon visage, dans un claquement bruyant. Je m'arrête net de bouger, et de respirer. Elle me sourit comme une affamée.

Et pour cause, je suis son casse-croûte.

Je comprends dans la douleur que Lilith et Blanche ne sont pas de simple exclu de la société. Ce sont des démons, créatures des ténèbres, rejetons du roi des Enfers.

Et de quoi se nourrit un démon ? De violence et douleur.