Pacte avec le Diable [TERMINEE]

Chapitre XIV ~ Loan

Ça fait mal....

Je n'ai que ça à dire, "ça fait mal." La dernière chose dont je me souviens, c'est la sensation de mes bras attachés au-dessus de ma tête et l'air froid sur mon torse nu, puis la douleur.

Une douleur atroce et insupportable déchirant ma chair, m'arrachant la gorge. Les yeux rouge carmin de Lilith qui me fixent avec un rictus diabolique.

Je ne vois aucuns instruments de torture dans sa chambre, juste cette planche verticale lui permettant de me tenir prisonnier. Ce qui me fait mal, ce ne sont pas des objets concrets, non. Ce sont les « pouvoirs » de Lilith.

Oui, oui, des pouvoirs !

De ses mains se dégagent des flammes d'une couleur noire obsidienne. Elle me déchire la peau, la brûle et la déchiquette sans difficultés.

Ça fait mal....

Je pleure toutes les larmes de mon corps sous la souffrance que je subis quand soudain, tout s'arrête.

Les liens qui me retiennent disparaisse, me laissant m'écraser par terre lourdement. Je me roule en boule en serrant mon torse meurtri. Seulement, je ne sens rien sous mes doigts, pas une égratignure.

Est-ce que j'ai rêvé ?

Non, je sais que je n'ai pas rêvé, ni imaginer ce que je viens de vivre. La sensation de douleur est bien réelle, elle, et elle s'obstine.

Je grimace et grogne, allongé sur le sol quand une douce lumière blanche entre dans mon champ de vision. Je relève la tête pour en découvrir l'origine, et vois qu'elle provient de Lilith.

Celle-ci sourit de toutes ses dents, satisfaite.

- Tu peux t'en aller maintenant, me dit-elle sèchement. À dans deux jours.

Un frisson me parcourt, je trouve la force de me lever tout en grimaçant fortement pour retourner dans nos quartiers, où Mathéïs doit probablement m'attendre.

Oh.... Mathéïs....

En pensant à mon ami, je sens une fois de plus les larmes couler. S'il apprend ce que je dois subir à cause de lui, il s'en voudra toute sa vie. Sous aucun prétexte, il ne doit le savoir.

Je sèche mes larmes avant de rentrer, puis je pousse la porte.

Je ne me souvenais pas qu'elle était aussi lourde. Ou est-ce moi qui suis faible ?

Je suis soulagé de le découvrir étaler sur son lit, encore habillé et ronflant légèrement. Ce spectacle me fait du bien. Je dois tenir pour lui.

Non ! Et si Lilith s'en prenait à lui ensuite ? Ou Blanche ?

Je sais qu'elles m'ont sauvé la vie mais cela ne justifie pas une séance de torture comme celle-là. Lilith est un véritablement monstre. Non, pire : un démon. J'en suis persuadé.

Je serais également près à parier que Blanche aussi.

Demain, nous allons nous enfuir de ce manoir lugubre. Je dois mettre Mathéïs à l'abri de ces démons.

Je m'étale sur mon lit en couinant. J'ai encore mal de partout et le temps n'arrangera rien, sauf si on se tire d'ici vite fait, bien fait.

Je ne suis pas sûr de pouvoir supporter une éternité de torture aussi intense de la main de Mlle File-les-jtons.

Je m'endors rapidement jusqu'au lendemain matin où Mathéïs me réveille en douceur.

Sa voix me parvient dans un murmure, il me secoue légèrement l'épaule – réveillant ainsi ma douleur de la veille – et me sourit quand j'ouvre les yeux.

- Coucou, beau gosse. Bien dormi ? Me salut-il avec bonne humeur.
- Salut, je lui chuchote.
- Il faut se lever, Blanche et Lilith nous attendent dans le vestibule pour nos tâches journalière.

Je me redresse comme un ressort, ignorant mon corps hurlant, et prends Mathéïs par les épaules. Je le secoue sans ménagement en sentant la panique m'envahir.

- NON ! Mat ! On doit se casser d'ici rapidos ! J'hurle de toutes mes forces.
- Quoi ? Mais pourquoi ? Qu'est-ce quil se passe Loan ? S'inquiète-t-il.
- Blanche et Mlle File-les-jtons ! Ce sont des démons !
- Tu racontes n'importe quoi !
- Non, je te jure ! Tu te souviens de la légende que je t'ai raconté l'autre jour ? Sur les deux femmes qui ont passé un pacte avec le Diable ?!
- T-tu m'as dit que ce n'était pas vrai, que ce n'était qu'une légende.
- J'ai menti, OK ! Il faut partir ! Maintenant !

Voyant ma panique intense, Mathéïs ne discute pas plus. Il a peur, je le sens mais il garde son calme pour me soutenir.

Pitié, Mathéïs.... Vient avec moi....