Notre discussion avec Loan hier soir m'a légèrement rassuré. Rien d'anormal dans le fait de s'occuper du jardin Mlle Lilith. A part peut-être l'heure tardive. Je fais confiance à Loan, s'il me dit qu'il s'est occupé du jardin, je le crois.
Ce matin, en me levant, je le vois dormir paisiblement. Je préfère le voir ainsi et j'espère vraiment que Mlle Lilith va le laisser souffler un peu à l'avenir. J'ai peur qu'il ne tombe d'épuisement à force. Je le réveille en douceur avant de rejoindre Blanche dans la cour intérieure.
Elle a besoin de moi pour étendre son linge.
C'est distrait que j'étends la quantité astronomique de t-shirts, pantalons et autres vêtements féminins. Je pense à Loan tout le temps, son visage ne quitte plus mes pensées. Le souvenir de son corps avant qu'on arrive ici me hante, comme un fantôme. Il était si beau et musclé auparavant.
Il l'est toujours bien sûr mais il semble terriblement plus faible aujourd'hui que je crains qu'il casse.
Je ne peux m'empêcher de me sentir légèrement coupable aussi. Si je n'étais pas venu demande l'aide de Blanche et Lilith, il n'en serait pas là. Et moi non plus.
Non, il serait mort.
Je secoue vivement la tête pour chasser cette idée de ma tête. Le simple fait de l'imaginer mort me rend malade. J'ai besoin de lui, je ne peux pas me passer de lui.
- Hey mon chéri, tout va bien ? M'interpelle la voix douce de Blanche.
- Hein ? Oh ! Oui....Elle me lance un regard pas convaincu.
Je ne sais pas mentir.
- Dis-moi ce qui te tracasse.
- Je.... Je m'inquiète pour Loan. Sa santé se dégrade depuis deux semaines et je ne sais pas pourquoi. Il me dit que c'est à cause des tâches qui lui donne Mlle Lilith mais j'ai l'impression qu'il y a autre chose, je me confesse finalement.
- Ah.Je lève ma tête vers elle pour voir son visage en proie à une grande réflexion.
Ai-je loupé quelque chose ?
- Tu dis que ton ami est dans un sale état à cause de ses tâches ? Répète-t-elle.
- Oui, je confirme sans comprendre. C'est sûrement mon imagination-
- Pas sûr.
- Comment ?
- Je vais en parler à Lilith, d'accord ? Je vais essayer de soulager un peu ton copain, me lance-t-elle en souriant."Copain" ?
Je sens mes joues rosir dangereusement et me cache derrière les draps, de honte. Je n'ai jamais pensé à Loan de cette manière. Est-ce que je l'aime ? Oui, je l'apprécie beaucoup. De là à dire que c'est de l'amour, je ne sais pas.
- Tu es amoureux, n'est-ce pas ?
- Quoi ? J'hurle malgré moi en rougissant davantage.
- Haha ! Il n'y a pas de honte à être amoureux, chaton. Il y a des signes qui ne trompent pas, se moque gentiment Blanche.
- Quels signes ? J'interroge, curieux.
- Pour commencer, la façon dont tu le regarde.
- Qu'est-ce qu'elle a ma façon de le regarder ?
- Haha ! Tes yeux brillent quand il est là et un sourire niais prend possession de ton visage, décrit-elle visiblement amusé.Je rougis encore plus.
Vous voulez savoir pourquoi ?
Parce qu'elle a raison ! Quand Loan est dans la même pièce que moi, mon visage s'orne d'un sourire béat totalement indépendant de ma volonté. Je sens les battements de mon coeur s'accélérer et des papillons voler dans mon estomac.
Oh mon dieu ! Je suis amoureux de Loan !
- Haha ! Tu verrais ta tête ! Se moque ouvertement Blanche. Vous êtes trop mignons tous les deux !
Je me ratatine sur moi-même. Pas forcément de honte mais de gêne. Je viens de prendre conscience que j'ai des sentiments, et pas n'importe lesquels, pour mon ami Loan. Je suis AMOUREUX de lui.
C'est évident maintenant que j'y pense.
La question est de savoir si, lui, ressent la même chose que moi. La possibilité que ce ne soit pas réciproque me fait l'effet d'un coup de couteau en plein coeur.
- Aller, mon petit ours, je suis persuadée que c'est réciproque, ne te prend pas la tête, me dit Blanche en reprenant sa tâche.
Je la regarde avec de grands yeux. Comment a-t-elle deviné à quoi je pensais ? Comment peut-elle en être si sûre ? Et pourquoi "mon petit ours" ? Je ne suis pas un ours.
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Pacte avec le Diable [TERMINEE]
FantasyDeux jeunes femmes. Un pacte avec le roi des Enfers. Deux jeunes hommes. Un destin sombre.