Chapitre IV ~ Loan

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Je flotte. Je flotte dans un univers parallèle très étrange. Un coup c'est blanc, un coup c'est noir. Je ne comprends plus rien.

Où suis-je ?

Est-ce que je suis mort ?

Je n'en ai pas l'impression. Pourtant, vu ma blessure, je devrais être mort et enterré.

Mathéïs....

Si je suis vivant, faite que lui aussi.

Je prie intérieurement pour que mon ami aille bien quand une douce chaleur perce dans ma poitrine. C'est très agréable, ça fait du bien.

Je suis donc bien vivant.

J'ouvre les yeux doucement et les referment presque aussitôt, aveuglé par la lumière de la pièce dans laquelle je me trouve.

Attendez. Une pièce ?

Je papillonne des paupières pour m'habituer à la luminosité quand je sens quelque chose bouger à côté de moi.

Je n'ose pas tourner la tête.

Et si c'était un monstre ?

Je me force à regarder quand même. Je ne suis pas sûr d'être en sécurité dans cette "pièce".

Ah.... Non.... C'est juste Mathéïs. Autant pour moi.

Il gigote dans son sommeil, sa main encastrée dans la mienne. Son visage est marqué par une grande fatigue et beaucoup d'inquiétude.

Je ne suis pas sûr de tout comprendre.... Quelqu'un peut m'expliquer, s'il vous plait ?

Je tente de me redresser, mais ce fut une horrible idée. Une douleur violente irradie dans tout mon corps, me rappelant rapidement à l'ordre.

Je grogne plus que je l'aurais cru et réveil Mathéïs.

Merde.

- Hein ?! Qui va là ?! Oui, je m'en occupe tout de suite ! S'écrie-t-il en relevant la tête brusquement.

Il se souvient où il se trouve et se calme.

Jusqu'à ce que son regard se pose sur moi et là, il explose de joie.

- Loan ! S'exclame-t-il en laissant aller ses larmes.

Mais quel pleurnichard, celui-là.

- Hey, je le salue d'une voix rauque.

Waouh ! C'est ma voix ça ? Mais depuis combien de temps je n'ai pas parlé au juste ?

- Je suis trop content ! Tu m'as fait une des ces peurs ! Ne recommence plus jamais, tu m'entends ! Continue-t-il de crier comme si j'étais à 3 kilomètres de lui.
- Doucement, Mat'. Je suis juste à côté de toi.
- Désolé. Mais j'ai eu tellement peur. Tu perdais tellement de sang.... Ton coeur....
- Chut. Respire. Je suis là maintenant, je le rassure d'une voix apaisante.

Il s'étale à moitié sur le lit pour me prendre dans ses bras.

Aïe.

- D'ailleurs, c'est où "là" exactement ? Je lui demande une fois sa crise calmée.
- Euh.... Tu te souviens du manoir qu'on voyait depuis la plaine ?
- Oui....
- On est dedans.
- Quoi ?!

Je me redresse comme un piquet, ignorant les protestations de mon corps, sur mon lit.

- Calme-toi, Loan. On est en sécurité ici. Blanche est super gentille, me dit-il avec un sourire.
- Blanche ? C'est qui ?
- La propriétaire. Elle a accepté de prendre soin de toi en échange-

Il coupe sa phrase au moment où ça devenait intéressant.

Je ne sais pas pourquoi, je le sens mal.

- En échange de quoi, Mathéïs ?
- Euh.... Comment dire ça.... Euh....
- Crache le morceau !
- Ah ! Sursaute-t-il. Enéchangedenosservice, déblatère-t-il à une vitesse hallucinante.

Heureusement pour moi, ça fait un petit moment que je le pratique couramment, alors j'ai très bien compris.

En gros, il nous a vendu comme esclaves.

- Mathéïs ! Tu te rends compte de ce que tu as fait ! Cette Blanche va nous réduire en esclavages ! Je m'emporte.

Il se met à pleurer.

Merveilleux.

- N-non.... Ç-ça fait s-seulement une s-semaine que nous s-sommes là et e-elle ne m'a f-fait f-faire que du m-ménage, bégaye-t-il entre deux sanglots.
- Une semaine ? Je dis d'une voix calme soudainement.

Je ne me suis pas rendu compte que j'ai dû dormir plusieurs jours. Ce qui veut dire que pendant ce temps, Mathéïs commençait à payer notre dette envers cette Blanche.

- Pardonne-moi, Loan.... Mais je ne voulais pas que tu meurs, déclare-t-il coupable.
- Non, non. C'est moi qui suis désolé, je n'aurais pas dû te crier dessus comme ça. Je te remercie, Mathéïs. Tu m'as sauvé la vie. Qui l'aurais cru.

Il explose de rire cette fois.

C'est vrai, qui aurait cru qu'un petit peureux comme lui me sauve la vie un jour ? Pas moi en tout cas.

Le fait est que je lui dois la vie maintenant et que pour ce faire, nous devons servir une femme inconnue au bataillon pour une durée indéterminée.

Super !

- Parfait, t'es réveillé. Débout, vous avez du boulot, intervient une voix glaciale totalement effrayante.

Je tourne les yeux vers l'intrus et mon sang se glace dans mes veines, je suis incapable de bouger. Deux yeux rouges perçants me fixent et me transpercent.

C'est elle Blanche ? En quoi elle a l'air sympa exactement ?

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Pacte avec le Diable [TERMINEE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant