Pacte avec le Diable [TERMINEE]

Chapitre XXXVIII ~ Loan

Je me fonds sur le corps de Mathéïs, enfin mien. Je l'aime tellement fort que mon coeur ne supporte pas le choc. Je le serre dans mes bras aussi fort que mes petits bras me le permettent et reste ainsi indéfiniment.

Notre premier baiser fut une explosion d'amour dans mon coeur meurtri. Je ne suis pas seul, je ne le serais plus jamais tant qu'il restera à mes côtés.

Notre moment magique est interrompu par les deux filles qui entrent dans la chambre. Je ne bouge pas de ma position compromettante et Mathéïs ne tique pas non plus. Au diable leurs regards, je suis heureux.

Je sens leurs yeux nous dévisager avec tendresse et compassion.

- Ah bah c'est pas trop tôt ! S'exclame joyeusement Blanche.
- Haha ! Enfin, Blanche ! Se moque Lilith, tout aussi joyeusement. Je ne veux surtout pas casser l'ambiance mais nous aimerions vous parler, Blanche et moi, déclare-t-elle plus sérieusement.

Son sérieux me fait bouger. Mathéïs pousse un râle plaintif quand je l'écarte puis se concentre sur les deux filles, sans oublier d'attraper fermement ma main. Je lui rends sa pression et me concentre moi aussi sur les deux filles.

- Vous êtes adorables, tous les deux. Et nous sommes très heureuses que vous vous soyez enfin dit ce que vous ressentez. C'est pour cela que nous avons une proposition à vous faire, débute Blanche.
- Une proposition ? Répète Mathéïs en se redressant sur l'oreiller.
- Oui. Vous méritez votre liberté ainsi qu'une vie prospère et ce n'est pas en restant à nos côtés que vous y parviendrez, poursuit Lilith.
- Ce que veut dire Lilith, c'est que nous vous rendons votre liberté à tous les deux. Avec un cadeau précieux, continue Blanche.
- Quel cadeau ? Demande Mathéïs, curieux.

Les filles ont l'air d'avoir bien discuter. Ça me fait plaisir de les voir aussi soudée qu'avant.

- En tant que couple, le plus beau des actes est encore de fonder une famille, dit Blanche avec un sourire taquin.

Je me crispe tout entier. Fonder une famille, d'accord. Mais comment ? Nous sommes un couple de garçons, aux dernières nouvelles, les hommes ne peuvent pas enfanter.

- Mais- ? S'interroge Mathéïs.
- Le cadeau que nous aimerions vous faire est simple : chacun à votre tour et une seule fois seulement, vous serez capable d'enfanter un enfant, explique Lilith.

L'annonce est inattendue. Un silence s'installe dans la pièce, laissant matière à réfléchir. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée....

- OUAIS ! S'enthousiasme Mathéïs à mes côtés.

Je lui lance un regard interrogateur et légèrement effrayé.

Il veut réellement avoir des enfants avec moi ?

Je ne savais pas qu'il se projetait si loin à mes côtés. Ça devrait me toucher mais ça a plutôt l'effet inverse. J'ai peur.

Pour faire des enfants.... Il faut.... Ah !

Ma panique doit se lire sur mon visage, car Mathéïs resserre sa prise sur ma main dans un geste réconfortant.

- Ça va, Loan ? Me demande-t-il, inquiet.
- Euh.... Je.... Ne sais pas, Mat'. Je ne suis pas sûr d'être prêt pour ça, j'avoue honteusement.

Je ne parle pas d'avoir des enfants. Fonder une famille avec lui est une perspective merveilleuse. Non, je parle de ce qui vient avant les enfants....

- Je ne t'oblige à rien, mon coeur, me rassure-t-il.
- "Mon coeur" ? Je répète, surpris.
- Bah oui ! Tu es mon coeur, justifie-t-il.

Je souris timidement, mais ça n'enlève toujours pas ma peur.

- Prenez vite votre décision, notre temps est sûrement compté, dit Lilith d'un ton plus grave.
- Comment ça ?
- Nous allons affronter Lucifer ensemble, explique brièvement Blanche.
- Oh.
- S'il te plait, Loan, me supplie. Au pire, on en n'aura qu'un.
- Euh.... D'accord, je cède finalement.
- Youpi !

Je ne peux pas rester de marbre face à cette bouille d'enfant heureux. Tout ce que je veux c'est son bonheur, et si son bonheur est dans une famille alors qu'il en soit ainsi.

Je lui souris sans oublier ma peur.

- Je serais patient, Loan. Je te le promets. Mais c'est un cadeau unique, on ne peut pas refuser.
- Je sais.
- Et puis, si tu ne veux pas..., je comprendrais.
- Mat', je....
- Loan ? Me coupe Lilith.
- Oui ?
- En te soignant, l'autre jour. J'ai découvert des lésions importantes au niveau de ton bas-ventre. Je ne les ai pas traités sans avoir ton avis mais si je ne les soigne pas maintenant, tu ne pourras certainement pas enfanter, même avec notre cadeau.
- Je vois....
- Sans entrer dans les détails, ça risque de te faire très mal lors de l'acte.
- Je vois..., je déglutis.

Ces lésions, c'est sûrement mon père qui en est la cause....

Ce fumier ! Il va me pourrir la vie jusqu'au bout !

- Soigne au moins ça, Loan. Même si tu n'enfante pas après. Ça te permettra de passer à autre chose, me conseil Mathéïs.

Je le regard et suis surpris de la lueur qui brille dans ses yeux. Pas de jugements, pas de déception, juste de l'amour à l'état brut.

- OK, j'accepte, sûr de moi.
- OK pour quoi ?
- Les deux mon général ! J'affirme fièrement.

Bizarrement, je n'ai plus peur. Je sais que Mathéïs prendra soin de moi.

Dans tous les sens du terme ! Hihi !

- Tu m'en vois ravie ! S'exclament les filles en choeur.