Chapitre 10

2K 107 7
                                    

PDV Regina :

Je venais de finir mon après-midi au bureau. Tout s'était passé tranquillement, la pile de papiers avait bien diminué et j'étais plutôt contente de mon travail. Je jetai un œil à l'horloge et remarquai qu'il était 16h30. Henri venait de finir l'école et Emma devait l'avoir récupéré. Je décidai, après hésitation, de rentrer chez moi.

Je repartis au manoir avec un mauvais pressentiment, comme si que quelque chose de mal allait se produire. Depuis le départ d'Emma, je ressentais cette impression qui me compressait l'estomac. J'essayais de mettre tout ça de côte même si, malheureusement, mon sixième sens ne se trompait que très rarement.

Il était à présent proche de minuit et je n'avais toujours pas fermé l'oeil. J'avais mangé seule et quand je m'étais installée dans le lit, le mauvais pressentiment de cette après-midi était revenu me hanter. J'hésitai à descendre pour regarder la télé ou prendre un livre. Je savais parfaitement que je ne trouverai pas le sommeil de sitôt alors autant m'occuper. Finalement, je ne regarderai pas la télé et ne lirai aucun livre puisque mon téléphone sonna. Je grognai de mécontentement. Qui pouvait bien m'appeler à une heure pareille ? Je pris le portable entre mes mains et regardai le numéro. Je ne le connaissais pas et j'avais envie de laisser la sonnerie continuer son vacarme. Mais, quelque chose en moi me disait de décrocher quand même. Alors, je glissai la touche verte et mis mon téléphone à mon oreille.

Moi : Oui allô ?
? : Mme le Maire ? C'est Miss Lucas. Je crois qu'on a une urgence.
Moi : Et bien, qu'attendez vous pour m'expliquer ? Qu'il neige ?
Ruby : Non, bien sûr que non. C'est Emma.
Moi : Emma ?

Mon cœur s'était mis brusquement à accélérer. Pour finir, j'étais heureuse d'avoir répondu à cet appel. Qu'est-ce que tu as encore fait Emma ? Je savais qu'avec elle tout pouvait arriver donc je n'étais pas rassurée.

R : Oui Emma. Je viens d'aller au Rabbit Hole et je suis tombée sur elle. Elle est complètement saoule et ne fait que vous réclamer.
M : Pourquoi moi ? Elle a Killian ? demandai-je même si je savais qu'elle ne contacterait pas le pirate.
R : Je n'sais pas. Elle dit juste qu'il ne faut pas l'appeler car c'est à cause de lui qu'elle est là.
M : J'arrive. Merci de m'avoir prévenue.

Et je raccrochai. Oh mon dieu, Emma, que t'a-t-il fait ?

Je me dépêchai de sortir du lit et d'enfiler rapidement ce qui se trouvait à portée de main. Je trouvai un jean noir et un pull rouge. J'enlevai ma nuisette et mis ces vêtements sur moi. Tant pis, je n'avais pas de soutien-gorge mais Emma est bien plus importante. Je ne cherchais même pas à prendre la voiture et me téléportai au bar de Storybrooke.

Je me retrouvai devant la porte du Rabbit Hole. Le panneau du bar éclairait légèrement la rue. Je pris la poignée et entrai à l'intérieur me mettre au chaud. Je balayai la pièce du regard à la recherche d'une blonde et d'une brune aux mèches rouges. Je les repérai très vite, un peu à l'écart, installée à une table. Je passai par la petite piste de danse, évitai les gens qui se déhanchaient pour ensuite m'avancer jusqu'à leur table. Effectivement, Emma ne devait plus être vraiment avec nous. Rien qu'à sa tête et à sa façon d'agir, on pouvait voir qu'elle avait bu et pas qu'un seul verre. Je remarquai également qu'elle avait un bandage à la main. Bref, la blonde était dans un sale état et il fallait que j'y remède. Je me mis à parler assez fort pour couvrir le brouhaha de la musique :

"Miss Lucas, je vais récupérer Emma et vous pourrez continuer votre soirée. Emma, tu vas me suivre jusqu'à mon manoir."

À l'évocation de son prénom, la Sauveuse releva la tête vers moi. Son amie se pencha à son oreille et lui murmura quelque chose d'inaudible. Elle aida Emma à se lever et je m'approchai pour donner un coup de main. Je passai un bras en dessous de ses épaules pour qu'elle prenne appui sur moi. Miss Lucas nous accompagna jusqu'à la sortie puis nous laissa seules dehors. L'air frais sembla faire du bien à mon amie qui avait l'air de reprendre ses esprits. Je me demandai combien de verres la blonde avait dans le sang. Quoique, je pourrais même parler de bouteilles vu son état.

"Emma, que s'est-il passé avec Killian au point que tu ailles te saouler pour oublier ? suppliai-je.
- J'ai oublié ! rit le shérif.
- Je vais t'emmener chez moi et tu te reposeras."

Pauvre Emma, me dis-je. Je ne l'avais jamais vu dans cet état. Je nous fis apparaître dans le hall d'entrée de mon manoir. La Sauveuse tenait à peine sur ses jambes et murmurait des choses incompréhensibles. Je la soutenais toujours et je pris la direction des escaliers.

Mais Emma m'en empêcha en se stoppant net. Je tournai ma tête vers elle avec un regard d'incompréhension. Je ne compris pas ce qu'il se passait tellement que tout arrivait vite. Mon amie se jeta sur moi, prit mon visage entre ses mains et commença à m'embrasser sans aucune retenue. Je la repoussai mais la blonde continua. Sauf que cette fois, elle m'embrassa en passant ses mains sur mes hanches. Quelque chose d'étrange se passa alors en moi. Les battements de mon cœur augmentèrent, ma respiration devint saccadée et une douce chaleur s'immisça dans mon bas ventre entraînant avec elle une vague de désir. Je ne cherchai pas plus loin et répondis aux baisers fougueux d'Emma qui avait un regard noir de plaisir. Je passai mes mains dans ses boucles blondes et elle me demanda l'accès à ma bouche que je lui permis. Nos langues commencèrent donc un ballet endiablé. Nous nous séparâmes seulement pour prendre de l'air. Au plus le temps passait, au plus ma température corporelle augmentait ainsi que celle de l'air. Les mains de la Sauveuse devinrent baladeuses et descendirent au niveau de mes fesses. Elle remonta ses mains sous mon pull toujours en continuant ses baisers. Et ce fut là que je revins dans la réalité et que je me rendis compte de ce que j'étais en train de faire. Je me séparai d'Emma et la regardai dans les yeux.

"Emma, on ne peut pas.
- Mais si, tu le veux autant que moi, en mettant sa main sur ma joue.
- Non. De un, tu es complètement saoule. De deux, je n't'aime pas. Et de trois..."

La blonde me coupa en plaquant ses lèvres sucrées sur les miennes. Je dus résister pour ne pas succomber une deuxième fois. Elle ne me laissait plus le choix. Je reculai encore et rompus notre baiser.

"Je suis désolée Emma."

La Sauveuse me fixait, interrogative. Je fis un mouvement du poignet et mon amie tomba vers le sol. Je me dépêchai de la rattraper avant qu'elle ne heurte le carrelage dur et froid. Elle était désormais endormie contre moi. La température de mon corps redescendit en flèche et je pus souffler de soulagement. Je ne savais pas ce qui m'était passé par la tête mais j'avais eu envie d'aller plus loin que de simples baisers brûlants. J'avais voulu sentir son corps contre le mien, sentir ses douces mains contre ma peau, sentir ses lèvres découvrir mon corps, la sentir en moi. J'avais voulu la déshabiller pour voir son corps parfait, la toucher, lui faire atteindre le septième ciel. Rien qu'en y pensant, je ressentis le désir revenir en moi. Mais heureusement, ma raison avait été là pour me faire revenir à la réalité. Je voulais avoir des réponses à ma réaction. Demain, j'irais voir Zelena en espérant qu'elle soit de bons conseils.

En attendant, je déplaçai une main dans le dos d'Emma et l'autre derrière ses genoux. Je la soulevai du sol et la portai comme une princesse jusqu'à la chambre d'ami où je la déposai délicatement sur le lit. Je pris une couverture dans l'armoire ainsi qu'un oreiller. Je passai ce dernier sous la tête de la blonde et posai la couverture grise sur elle. Je reculai de quelques pas pour observer mon amie. Je regardai ses traits fins qui étaient merveilleusement dessinés et qui lui donnaient un visage d'ange tout en montrant une certaine beauté féminine. Je n'avais jamais fait attention à quel point elle était belle.

Ma réaction de tout à l'heure m'intriguait toujours autant. Il n'y avait rien entre Emma et moi mis à part de l'amitié. Alors, pourquoi avoir voulu coucher avec elle ? J'arrêtai de réfléchir pour trouver un endroit où passer la nuit. Certes j'avais ma chambre mais je voulais rester au chevet du shérif. Mais dans la chambre d'ami, il n'y avait ni chaise ni fauteuil. Alors, je choisis de prendre un deuxième oreiller dans l'armoire pour m'installer aux côtés d'Emma. J'enlevai mes chaussures et m'assis sur le bord de lit. Je mis l'oreiller près de la tête de la jeune blonde, glissai mes jambes sous la couverture et m'allongeai. Je la remontai jusqu'à mon buste et me mis sur le flanc pour observer mon amie. Son visage était paisible. Je soupirai de bien-être et finis par rejoindre le pays des rêves.

Toi et moi, une once d'espoir [SWANQUEEN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant