Chapitre 5

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PDV Regina :

Je donnai un dernier coup de brosse dans mes cheveux. Je sortis de la salle de bain et descendis les marches qui menaient dans le vestibule. Si je n'accélèrais pas l'allure, je serais en retard pour le repas chez les Charmants. J'enfilai rapidement des bottines noires à talons avec un blouson noir assorti. Je me saisis de mon sac et j'étais fin prête pour rejoindre l'appartement de David et Blanche. Je quittai le manoir en vitesse et fermai derrière moi. Je montai à bord de ma Mercedes et traversai la ville.

J'étais pile à l'heure. Je me tenais droite devant la porte en bois qui me séparait du loft Charmant. J'étais un peu stressée car c'était mon premier repas avec mes anciens ennemis. On peut dire que c'était vraiment étrange. Je donnai plusieurs coups contre la porte. La poignée se baissa et David m'accueuillit :

"Regina! Entres."

Je lui souris légèrement et il en fit de même. Nous nous fîmes la bise. Tout le monde était déjà là.

Emma était assise dans le canapé et tenait son petit frère, Neal, dans les bras. Elle lui parlait et le bébé la regardait avec les yeux grands ouverts et un sourire aux lèvres. Blanche était en cuisine en train de préparer le repas. Killian et Henri étaient assis l'un à côté de l'autre en train de dire je ne sais quoi. Ils riaient même. Je n'aimais pas voir mon fils avec ce pirate et encore moins depuis ma discussion avec Emma. Je les surveillerais dès que je pourrais mais j'avais confiance en la mère biologique d'Henri et je savais qu'elle gardait un œil sur les deux hommes. Je m'approchai de Blanche pour lui dire bonjour également. Je partis ensuite rejoindre les autres au salon et les saluai. Arrivée près d'Emma, je me penchai au dessus de Neal et l'embrassai sur le front. Ensuite, il prit mon doigt et joua avec. J'adorais les enfants. Ce n'était qu'avec eux où je laissais tomber mon masque de froideur et où on pouvait tout l'amour que je pouvais donner. Emma souriait en me voyant faire. Je finis par m'écarter et partis m'asseoir sur une chaise.

David nous apporta des boissons. Un verre de vin pour moi, une bière pour lui, Emma et Killian, et une limonade pour Blanche et Henri. Très vite, nous commençâmes à manger. La brune avait acheté un poulet rôti qu'elle avait accompagné de pommes de terre.

Le repas se passa tranquillement avec des rires et des discussions plus que banales. Je n'avais jamais participé à un repas comme celui-ci mais c'était plutôt agréable et ça changeait du quotidien. Quand Blanche m'avait invité, j'avais refusé, ne voulant pas m'imposer. Mais face à l'insistance de mon ancienne belle-fille, j'ai fini par accepter. 

David partit en cuisine chercher le dessert. Je portais à mes lèvres mon verre d'eau quand je vis Emma et Killian en train de s'embrasser. J'avalai de travers et m'étranglai. Qu'est-ce que c'était embêtant de s'étrangler! Je partis dans une quinte de toux et tous les regards se tournèrent vers moi et en particulier celui d'Emma qui était noir. Je finis par me calmer et fis comprendre à la blonde qui était en face de moi que je ne digérais pas qu'elle embrasse Killian comme si de rien était. Je reçus un coup de pied dans le tibia et je dus me retenir pour ne pas crier.

"Regina, ça va? demanda Blanche, inquiète.
- Oui, très bien", dis-je entre mes dents et en gardant mon regard meurtrier sur Emma.

Tout le monde ne comprenait pas ce qu'il se passait. La Sauveuse se leva et dit à David qu'elle couperait le fraisier. Je sentais le mauvais coup à plein nez. J'attendais donc en me méfiant des moindres gestes de la blonde. Emma fit six parts et commença à servir Henri, Killian puis moi. En posant l'assiette devant moi, elle renversa exprès mon verre d'eau. Je sentis très vite le liquide froid sur mon chemisier. Et me voilà trempée! Je fusillai mon amie qui elle, faisait l'innocente.

"Emma! Tu pourrais faire attention! Vas aider Regina à trouver un chemisier", ordonna la mère de la blonde.

La concernée partit en direction de l'étage. Je me dépêchai de la suivre et quand je me retrouvai en haut, je tombai sur une Emma en furie en train de fouiller sa penderie.

"Non mais t'es malade ou quoi!? Tu veux que Killian se doute de quelque chose et s'en prenne à Henri? C'est ça que tu veux? s'énerva la blonde en gardant un ton assez bas pour ne pas se faire entendre.
- Mais non! J'ai pas su me contrôler. Mais c'est qu'en le voyant, on dirait l'homme parfait! Et vous embrasser rajoute une couche que j'ai pas supportée.
- Je sais mais c'est comme ça. Je joue la comédie mais tu m'as ouvert les yeux plus vite que je ne l'aurais fait moi-même. Je veux sortir de cette boucle infernale.
- D'accord, on se voit demain matin à la mairie après que tu ais déposé Henri.
- Ça me va. Je n'ai pas de chemisier mais ce pull devrait faire l'affaire, me dit-elle en se retournant et en me donnant un pull noir simple.
- Merci, au moins je serais au sec. Et comment ça se fait que t'ais encore des habits chez ta mère? demandai-je en enlevant mon chemisier, nullement gênée.
- Euh... Tu veux que je te laisse? lança Emma en baissant le regard et en rougissant.
- Non t'inquiète. Tu sais, t'es une femme donc on a le même corps et je ne suis pas nue non plus, rassurai-je en enfilant le pull.
- C'est vrai. Pour répondre à ta question, c'est ma mère. Elle m'a forcée à garder quelques affaires s'il y avait une urgence. Au moins, ça a servi aujourd'hui.
- Tu n'avais qu'à pas renverser mon verre en même temps!
- Je sais mais si tu n'avais pas agi aussi bêtement on serait toujours en bas à manger le dessert et toi, tu serais encore avec ton chemisier!"

Je ne relançai pas la discussion car il n'y avait rien à y gagner à part une nouvelle dispute puérile. Je descendis les escaliers derrière Emma et nous revoilà dans la salle à manger. Tout le monde était servi et nous attendait. Je pendais mon chemisier au porte-manteau à côté de mon blouson. Je regagnai ma place à table et nous pûmes commencer à savourer le délicieux dessert fait par Blanche. Bon, on ne va pas se mentir, la tarte au pommes est bien meilleure qu'un fraisier, même si celui-ci était très bon.

Il était temps pour moi de rentrer au manoir. Après avoir manger le dessert, nous avons discuté encore pendant quelques temps. Je venais de dire au revoir aux adultes et j'étais en train de parler à Henri :

"Sois sage avec ta mère et travailles bien à l'école. On se revoit vendredi ou peut-être avant si tu veux venir boire un chocolat chaud au Granny's.
- Promis et ce serait cool qu'on se voit. À bientôt maman.
- À bientôt mon chéri."

Je le serrai contre moi et déposai un doux baiser sur ses cheveux bruns. Je partis de l'appartement et quittai l'immeuble. Je montai dans ma voiture et regagnai le manoir pour une soirée tranquille.

Toi et moi, une once d'espoir [SWANQUEEN]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant