Ange s'enroule dans une serviette et enjambe le rebord de sa baignoire. Elle se regarde une seconde dans le miroir légèrement embué de la salle de bain et vient jouer avec son pendentif qu'elle ne retire jamais. Une fois séchée elle laisse tomber sa serviette sur le sol et et s'habille avant d'aller dans la pièce principale de son appartement qui fait office de salon, chambre et cuisine. Elle sort une poêle d'un placard, allume le gaz et la meme sur la plaque. Elle ne peut s'empêcher de trouver absurde qu'un propriétaire de la capitale n'est pas encore fait les travaux nécessaires pour retirer le gaz et faire fonctionner à l'électricité...
Elle met un filet d'huile au fond et ouvre le congélateur pour en sortir un petit sac congelé. Au moment de la découpe, Ange avait approximativement calculé les quantités qu'elle ingérait par repas pour qu'un sac corresponde à un plat.
Elle retire la viande du sac en forçant un peu pour le décoller et met le morceau dans la poêle brûlante.
Hier, après la visite de cet inspecteur, elle a décidé de continuer sur sa lancée de jeune femme dévastée et innocente. Cet après midi, elle va donc se rendre à la brigade criminelle dont l'adresse est indiquée sur la carte qu'il lui a laissé, afin de venir apporter son témoignage.
Mais pour supporter la condescendance permanente qu'elle va subir face à ces flics incompétents, il lui faut de l'énergie. Elle retourne le steak dans la poêle, deux gouttes d'huile sont projetées sur son index, elle a un petit mouvement de recul. Elle regarde sa main, puis la poêle et approche son doigt du rebord brûlant. Elle pose son index et la douleur se fait immédiatement sentir. Mais elle ne retire pas sa main. Elle laisse son index posée, se demandant quelle douleur cela fait-il de brûler en enfer pour l'éternité...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Ange est sagement assise sur une chaise dans le hall de la brigade. Lorsqu'elle a annoncé qu'elle venait voir l'inspecteur Delaunay, la femme de l'accueil lui a indiqué les chaises en lui disant d'attendre quelques instants. Ange n'est pas patiente. Elle n'aime pas se principe d'attendre que quelque chose se passe sans rien faire à part laisser les minutes de sa courte existence d'échapper entre ses doigts.
-Madame Succube.
A l'entente de son nom elle relève aussitôt les yeux qui tombent sur l'inspecteur qui s'avance vers elle et lui tend la main. Elle le lui sert cordialement en se levant.
-Je suis heureux que vous ayez été aussi efficace pour venir témoigner. -Mais c'est normal. Je veux vous aider... -Venez. Allons dans mon bureau.
