32] Gifle

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Assise sur le rebord du lit, Ange se demande ce que ses tortionnaires lui réservent.

Mais la question trouve très vite réponse, lorsque la main de OL vient gifler violemment sa joue gauche.
Son visage est projeté sur le côté mais DY et XE la tienne toujours fermement et l'empêche de s'effondrer.

Elle respire doucement et vient de nouveau placer son visage face à lui pour continuer de le fixer. Et aussitôt, une deuxième gifle retentit sur l'autre joue, encore plus saisissante.
Ange ne fait pas un bruit, accepte le coup et plonge de nouveau son regard dans le siens avant d'être de nouveau frappée au visage.

Le schéma se poursuit un moment.
Rapidement, du sang se met à couler dans la bouche de la jeune femme mais aucune plaie extérieure n'apparaît sur son visage pour la simple raison que contrairement à un coup de poing, la gifle fait atrocement souffrir, sans pour autant trop endommager la personne qui la subit.

A chaque nouveau coup, elle reste murée dans un silence de mort, ne laissant pas même sa respiration tressaillir ou s'accélérer et la trahir. Elle se refuse à donner la moindre petite satisfaction à ces hommes, quitte à souffrir encore plus.
Elle accepte la souffrance physique comme quelque chose d'inévitable et de puissant. « Ce qui ne tue pas rend plus fort »... Et elle imagine parfaitement les bleus apparaitre déjà sur ses pommettes.

DY et XE ont leurs doigts si férocement en enfoncés dans sa chair que le sang ne passe que partiellement dans ses bras ce qui lui donne peu à peu la sensation que ses mains ne lui appartiennent plus.

Au bout d'une quarantaine de gifles incessantes Ange a le visage totalement anesthésié et OL se penche alors doucement vers elle les yeux plissés et articule:

-Tu m'as l'air de bien résister. On ne penserait pas avec ces yeux d'ange... Mais d'ailleurs, qui aurait cru que tu puisses tuer qui que ce soit. Je me demande d'ailleurs, pourquoi. Pourquoi l'as-tu assassiné? As-tu été payée par quelqu'un? Qui ça? Si je retire ton bâillon, vas-tu hurler? Tu ne serais pas aussi stupide dis-moi...

Ange ne lache pas son regard, toujours aussi semblablement calme et répond par la négative en remuant lentement la tête.

-Bien.

Il se redresse et s'adresse à ses hommes de mains:

-Si elle essaye d'appeler à l'aide toi tu attrapes sa langue et toi tu la lui tranches.

Et sur ces mots il passe ses mains derrière la tête de son otage pour lui défaire le bâillon.
La jeune femme se met à ouvrir la bouche et à lâcher l'air pour détendre sa mâchoire endolorie. Mais elle n'a pas le temps de reprendre ses esprits qu'une nouvelle gifle intervient.

-Alors. Réponds. Qui? Qui t'a payée?
-Personne.
-Tu mens.
-Non.
-Alors pourquoi as-tu fais ça?

Elle hausse les épaules et répond d'un air totalement détaché:

-Il a essayé de me violer. Je l'ai prévenu d'arrêter mais il n'a pas écouté. Tant pis pour lui.

Une nouvelle gifle. Plus violente que toute les autres, si bien que du sang se met à couler de sa narine gauche jusqu'à sa bouche.
Elle se lèche alors la lèvre et avale ce peu d'énergie qui lui est offert.

-Tu vas essayer de me faire croire que tu es une simple passante qui a tué par légitime défense. J'aurai pu te croire, s'il n'avait pas été retrouvé comme ça. Sa gorge était tranchée d'un coup de lame de rasoir. Je connais bien ces coupures, ça ne peut être rien d'autre. Et la plaie était parfaitement droite, parfaitement dessinée, parfaitement maîtrisée. Ce n'est pas l'œuvre d'une jeune femme innocente qui se trimbalait par le plus pur des hasards avec des lames de rasoir sur elle.
-Je ne mens pas, mais libre à toi de penser ce qu'il te plaît. Crois moi que je n'en dormirai pas plus mal...

Le ton à la fois détaché et exaspéré d'Ange n'a pour effet que de mettre à bout ses tortionnaires.

-Parce que tu penses que tu redormiras? Désolée mais ce n'est pas au programme. Ton prochain sommeil sera éternel. A ce que je vois tu veux jouer au plus malin. Très bien. On va passer au niveau supérieur...

AngeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant