24. LES COUPLES SE RENCONTRENT

8 2 2
                                    




Nous allons finalement à cette soirée ensemble, je présente mon amant à mon mari et contre toute attente, non seulement tout se passe bien, mais ils sympathisent. On ne peut plus les arrêter. Je n'aurais jamais cru qu'ils puissent s'entendre, ils sont tellement différents.


Je devrais me réjouir mais ça ne me plait pas du tout, plus on crée de liens tous ensemble et plus ça devient dangereux, malsain. Le tromper avec un inconnu me choque moins qu'avec une connaissance. Il faut que je fasse tout ce qui est en mon pouvoir pour arrêter ça.


Je commence à me sentir aussi mal à l'aise vis à vis de sa femme. Elle me parle de leur vie intime et me prend pour confidente. Je sens qu'elle m'apprécie et ce double jeu devient insoutenable. Je connais la tête de son mari quand il jouit et elle me parle de leurs problèmes de couple.


Quand tout se passe bien j'ai peur, je me dis que c'est le début de la fin, j'ai peur de tout perdre. Je suis paradoxalement plus tranquille quand ça va mal.


Quant à l'homme que je devais rencontrer, c'est un grand dadais puant qui s'écoute parler, avec qui le courant ne passe pas du tout. Il fait mine de prendre mes coordonnées pour faire plaisir à James, mais je sais bien qu'il ne me rappelera jamais.


Ce milieu est tellement superficiel, tout est basé sur le relationnel. J'ai l'impression que je n'y arriverai jamais. Je déteste cette hypocrisie ambiante. Plus que jamais j'ai besoin de vérité. Oui, c'est moi qui dit ça. Je pense de plus en plus que la vérité n'est pas tant une affaire de ce que l'on décide de dire ou de taire, mais à plutôt à voir avec la manière dont on choisit de vivre sa vie. Je considère de plus en plus comme accessoire la vérité que l'on doit aux autres, et comme primordiale et non négociable, celle que l'on se doit à soi-même.

Infidèl(e)sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant