Infidèl(e)s

3. BAISER AVEC LUI COMME SI J'ÉTAIS SON AMANTE

Je sors de mes rêveries à contre-coeur pour aller rejoindre Philippe qui est déjà au lit, les yeux rivés sur son téléphone, certainement captivé par l'appli BFM TV dont il est devenu accro. Cinq minutes après l'avoir rejoint, il éteint son écran, le pose sur la table de nuit et me regarde avec un grand sourire : " Ça va ma chérie ? J'ai envie de toi tu peux pas savoir... "

Il se penche vers moi avec force, embrasse mon cou, caresse mes hanches et mes fesses, pendant que je décide si j'ai vraiment envie de faire l'amour. Je me sens crevée et je détourne la tête de sa bouche qui me donne l'impression de m'engloutir et de m'avaler tout entière.

Il descend se rattrapper sur mes seins qu'il caresse d'abord sous l'étoffe de mon vêtement, puis qu'il libère avec violence et lèche, puis mordille avidement, pris d'une soudaine fièvre qui ne fait que grandir, en même temps que son sexe que je sens dressé et dur contre moi. Je n'ai pas vraiment envie de l'arrêter dans son élan, je n'en ai pas le courage.

Refuser l'étreinte et devoir me justifier me demanderait une énergie que je n'ai pas, je préfère n'offrir aucune résistance, et me laisser porter par le courant. Il me pénètre sans que je ne me sente encore impliquée. J'ai du mal à faire monter le désir, je n'ai pas la tête à ça... Je cherche une idée qui pourrait m'exciter. Sans le vouloir, l'image de sa secrétaire, telle que je me l'imagine, s'impose à moi.

Je les vois tous les deux, puis m'imagine à sa place à elle, en train de baiser mon mari comme si j'étais son amante, et ça m'excite au plus haut point. Je sens le plaisir monter en moi et je prends totalement corps avec le personnage. Je renverse Philippe, grimpe sur lui et frotte mon clitoris contre son bas-ventre en même temps que mon vagin va et vient autour de son sexe, l'engloutissant plus ou moins profondément, au rythme que m'imposent ses mains larges empoignant mes hanches.

Je jouis soudain sans pouvoir me retenir et il explose en moi au même moment, comme ça nous arrive presque à chaque fois. C'est si fort que je sens distinctement chaque spasme de jouissance pendant de longues secondes. Ça me fait basculer dans un état cosmique ou le monde physique s'efface au profit de l'éternel. Comme si mon plaisir déclenchait une réaction en chaîne qui partait de l'intérieur de mes cuisses, de la base des chakras, jusqu'à celui du haut de ma tête, et clarifiait et rééquilibraient chacun des autres centres d'énergie de mon corps.

C'est comme si je touchais un endroit à la frontière du réel, gagnant un accès direct à la magie créatrice de l'univers, qui me donnerait le droit de faire un voeux. Je m'autorise à le formuler clairement dans ma tête : Je veux être libre, je veux vivre FORT.