Un Flocon D'Amour T.1

1.

        Cette journée commence alors que j'observe le magnifique paysage qui se profile devant moi, ville après ville, je les traverse profitant du doux soleil caressant le peu de peau visible sous ma combinaison de moto. A travers mon casque, dont la visière ouverte, laisse le vent m'effleurer le visage d'une telle délicatesse que ça rends ce moment agréable. Alors que le chemin continue de défiler, un camion déboite devant moi sur toute la largeur de la route me la coupant. Mon sang ne fait qu'un tour alors que je me penche d'un coup au point de coucher la moto sur le côté droit. Le bitume me griffe la peau, une douleur fulgurante remonte de ma jambe jusqu'à mon épaule au fur et a mesure que je glisse. Ma tête heurte violemment la route et le son se répercute dans mon crâne, j'aperçois d'une vision floue que je glisse sous le camion jusqu'à ne plus bouger. Je sens que mon sang coule sur ma peau pour atterrir en fines gouttelettes sur le sol, le moindre geste me fait gémir que je me demande si respirer est encore une bonne idée vu la douleur qui pulse dans mes cotes. Je tourne la tête pour cracher du sang, me demandant toujours pourquoi j'ai accepté de faire cette livraison jusqu'à ce que les ténèbres m'engloutissent avec elles. Mon seul souvenir ? Les rayons du soleil chauffant mon corps inerte et un liquide chaud coulant sur moi.

Lorsque je me réveille une douleur fulgurante à la tête me prend immédiatement, me forçant à rester consciente je comprends que je suis allongée sur quelque chose de moelleux et confortable. J'essaie de remuer un peu mais je ne réussi qu'à gémir de douleur. Je me lance et ouvre lentement les yeux pour y découvrir une pièce de couleur cyan, un bruit perçant laissant un « bip » aiguë me dit que ce sont des moniteurs. Je suis donc à l'hôpital, j'essaie de me redresser un peu mais sombre à nouveau. A mon second réveil, je prends plus de temps et j'ouvre les yeux en essayant de respirer tranquillement mais malgré mes efforts ma respiration n'en est que plus saccadée. Je regarde autour de moi et vois à ma gauche une petite table où se trouve un magnifique bouquet de muguet. Tiens, je ne savais pas que j'avais eu de la visite ? En continuant mon inspection, je découvre à ma droite une fenêtre entrouverte dont les volets laissent entrer un faible rayon de lumière et d'où me parvient quelques gazouillis d'oiseaux. En dessous ce distingue un large fauteuil où mes affaires sont pliées et posées sur le dossier. Alors que je tente, pour la seconde fois, de me relever sur les coudes en grommelant une insulte, une main puissante mais douce se pose sur mon épaule gauche m'invitant à rester allongée. Tiens je ne l'avais pas remarqué lui.

-Calmez-vous. Restez allongée. Me dit une voix masculine aussi douce que du miel coulant sur la peau.

-Qui êtes-vous ? Demandais-je quelque peu surprise par la douceur de ma voix que j'aurais pensé plus éraillée avec le temps que j'ai du passer endormi.

- Je suis le docteur Ethan Collins et vous êtes au Lake's Community Hospital et vous ? Comment vous appelez-vous ?

-Alison... Alison Kaine.

-Bien Alison, vous vous souvenez de ce qu'il vous est arrivé ?

-Heu... Oui, un camion... Un accident... Ma moto ! M'exclamais-je me souvenant de ce que je faisais avant l'accident.

-Ne vous en faite pas, tout va bien maintenant. Dites moi plutôt comment s'est déroulé l'accident ?

-Je roulais tranquillement quand un camion a soudainement déboité devant moi en me barrant la route. Dans la précipitation, je n'ai pas eu d'autres choix que de coucher ma bécane et après ça plus rien.

-Ooh bien... Si on se fie aux marquages que vous avez laissés sur la route, vous avez glissé sur plus de cinq mètres... Répond Ethan d'un ton songeur.

-Que s'est-il passé après ? Demandais-je intriguée.

-Vous avez eu de la chance. Je passais par là et je vous ai trouvé inconsciente dans un fossé et coincée sous votre moto, il y avait une importante flaque de sang autour de vous. Il s'arrête de parler un instant et me jauge du regard, une lueur d'inquiétude passe en coup de vent dans ces iris verts mais je la saisi quand même.