ETUDIANTS EN MÉDECINE
Merde, j'comprends plus rien...
Law n'aurait jamais dû bailler : en deux secondes, la partie 2 du cours, projetée au tableau, avait été remplacé par les schémas de la partie 4 ! Il se concentra rapidement et reproduit, sans comprendre, les graphiques affichés en quatrième vitesse. Que ce cours était compliqué ! Il recopiait chaque paragraphe à l'arrache au crayon à papier sur des feuilles de brouillon. C'était là sa technique d'apprentissage : il gardait la trace de l'intégralité du cours et chez lui, au calme, il le réécrivait au propre, avec plein de couleurs. Cette méthode lui pompait facilement 5 ou 6 heures de sommeil mais, au moins, ses cours étaient à jour et complets. Noter d'abord, comprendre ensuite ! Dure la vie d'étudiant en médecine...
Il replongea dans ses schémas, sans écouter le professeur Chopper qui expliquait, avec un débit de rappeur, la signification de chaque diagramme. S'il avait une question, il lui enverrait un mail. Il détestait prendre la parole en cours, surtout si ça pouvait prendre le risque de le rallonger et d'ennuyer les autres. Son regard s'égara sur l'élève blond du deuxième rang... Ce n'était pas la première fois qu'il se surprenait à le regarder ; il l'avait remarqué en début d'année et il l'observait discrètement de temps en temps. Il baissait les yeux quand il passait devant lui, se tenait toujours derrière lui, se taisait et écoutait quand il prenait la parole... Ce type, ce Marco, lui faisait un drôle d'effet. Il ignorait son âge mais il était persuadé qu'il était plus vieux que la moyenne des étudiants tellement il était mature et intelligent. Il donnait l'impression de ne jamais bosser et avait pourtant les meilleurs résultats. Et il avait une de ces carrures... Rares étaient les étudiants en médecine qui possédaient un corps sculpté comme celui de Marco ! S'il n'était pas une tête, on aurait dit un athlète ! Ce dernier se gratta la nuque, tirant Law de sa contemplation. Il devait se reprendre et retourner au cours. Après tout, pourquoi était-il plus fasciné par ce type que par son avenir ? Ils étaient 200 dans cet amphi', 600 dans ce programme et plus de 1000 dans cette faculté ! Il ne comprenait pas... Il le fixa encore un peu... Comme averti, Marco se tourna soudainement ; Law n'avait pas eu le temps de se détourner et il déglutit en se faisant prendre sur le fait ! Leurs yeux se rencontrèrent et le jeune homme ne put plus bouger d'un cil. Puis, le blond lui sourit et retourna à son cours. Law sentit son cœur battre à tout rompre.
*
À la fin de la journée, Law, sa capuche bien enfoncée sur la tête, attendait le bus devant la fac. Ne supportant pas la foule, il ne voulait pas se perdre parmi les élèves regroupés autour des arrêts de bus, ni être serré. Tant pis, il attendrait le bus d'encore après. Il n'était pas pressé. Adossé contre le grillage de la faculté, il allait mettre ses écouteurs quand il aperçut Marco sortir. Il se figea et, la tête baissée vers son téléphone, le suivit discrètement du regard : Marco se rendait au parking vélo, où était garé son scooter gris clair écaillé. Au même moment, une splendide moto orange flambant neuve débarqua près de Marco. Le conducteur ne portait pas de casque mais des lunettes de soleil, et était vêtu d'une veste en cuir moulante et d'une paire de santiags. Sans éteindre le moteur, il lança un grand sourire au blond et un «Salut !» très décontracté, en mastiquant un chewing-gum.
- Quel crâneur !
Law crut qu'il avait pensé trop fort mais cette remarque venait de Kidd, qui venait d'arriver à côté de lui, avec son ami Killer, et le fit sursauter. Kidd et Killer n'étaient que des connaissances ; Law n'était pas spécialement pote avec eux mais il supportait leur compagnie. Étudiants en ingénierie, insociables, vulgaires, toujours fourrés à deux, Law les soupçonnait de sortir ensemble.
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📖 Recueil d'Histoires Courtes & autres Délires ✍️ 📚
DiversosParce qu'à chaque fois que je commande un OS, on ne me le fait pas, j'ai décidé d'appliquer l'une de mes devises (après "N'arrête jamais de rêver", "Mange et dors, ça ira mieux" et "La positive attitude attire le positif !") : On n'est jamais mieux...