Le Roi des Rats [MxM]

19 - Vengeance

« Je me suis toujours demandé... murmura le faux maitre, pourquoi est-ce que c'est toi le gentil, dans l'histoire ?

     Raphaël s'était collé à Julian, tentant de lui retirer le couteau de ses mains. Les gouttes de sang s'éparpillaient partout sur le sol, et des larmes de douleur coulaient sur ses joues.

— C'est vrai, quoi, c'était moi le roi. Et c'est toi qui a tué ces enfants. Enfin franchement. Cent-trente enfants et c'est moi le méchant ?

— Je l'ai peut-être fait parce que tu as oublié de me payer ? Parce que, comme tout mauvais roi, tu es avare, tu sous-estimes le petit peuple ?

     Le faux maitre sembla hésiter. Il regarda la flûte et Raphaël à tour de rôle.

— Pourquoi cet humain ? demanda-t-il en pointant Julian.

     Raphaël ignora sa question et reporta son attention sur la lame du couteau, l'empêchant de s'avancer plus dans sa chair.

— Hum. Je t'ai connu plus bavard, commenta le faux maitre, et tes rats, ils sont où, ces chenapans ? Eux aussi, j'ai eu du mal à les dresser. Mais j'ai trouvé une solution ; chaque fois que l'un d'entre eux me désobéissait, je le tuais et je rajoutais sa peau à ta cape ; c'est d'ailleurs pour ça qu'elle est plus grande.

— Tu te demandes où son mes rats, vraiment ? demanda Raphaël avec un demi-sourire fiché sur le visage, ils ne sont jamais loin, ces chenapans.

     Comme pour lui prouver, un des rats le mordit violemment à la cheville. Le faux maitre hurla de douleur, et il lâcha la flûte. Raphaël se jeta au sol pour la rattraper, et il entendit un hurlement de colère.

     Le faux maitre donna un coup de pied dans le rat qui venait de le mordre, l'envoyant valser dans un buisson. Raphaël attrapa la cape que le faux maitre portait autour du cou et la tira violemment, arrachant au faux maitre un glapissement de surprise. La cape se détacha et tomba par terre.

— Oh. Les deux mains pleines et aucune pour empêcher ce garçon de se tuer. C'est tout toi, ça, dit le faut maitre.

     Raphaël l'ignora et porta sa flûte à ses lèvres. Il joua un air doux et lent, et le faut maitre trembla, légèrement.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— J'appelle mes rats... Ils vont te dévorer. Ou alors je peux t'accorder une mort digne. Et je te noie.

— Tu es sûr que tu veux trainer ici ? Non pas que j'aime nos entrevue, même si elles sont trop courtes à mon goût, mais tu sais, le gros bedonnant qui était en charge de ce merveilleux camp...

— Charles ?

— Oui, si tu le dis. Tes princesses lui ont sauvé les miches, hier soir. Je paris que ce lâche s'est enfuit la queue entre les jambes pour prévenir quelqu'un. Qu'est-ce qu'il va se passer, si on découvre des cadavres dans un lac, trois autres dans la forêt et un pauvre gosse couvert de sang qui agite une flûte pour se défendre ?

— Et toi, dans l'histoire, où es-tu ?

— Je suis loin, loin de toute ta folie et de tes meurtres. Et je gagnerai, comme toujours. Et toi, tu passeras la fin de cette réincarnation derrière les barreaux. J'ai si hâte, tu sais.

— Ça n'arrivera pas !

     Derrière le faux maitre, les rats de Raphaël se jetèrent sur lui. Il rigola au début, mais il semblait voir oublié le nombre important de rats qui se trouvait dans la forêt et aux alentours. Il y avait certes les rats que le faux maitre avait trouvé dans la forêt, mais Raphaël avait jugé bon de rassembler tous les rats qui se trouvaient à proximité.