24 - Petit déjeuner et grandes décisions

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     Il était inutile de préciser que Julian Leroy ne s'était pas présenté à son cours de huit heures le vendredi matin. Il s'était réveillé plutôt tôt, vers huit heures trente, mais beaucoup trop tard pour le cours. À vrai dire, il s'en fichait un peu. Lorsqu'il avait ouvert les yeux, Raphaël était debout en train de faire chauffer suffisamment de lait pour eux deux et il sentait une bonne odeur de tartines grillées. Julian fut également satisfait de constater qu'il portait toujours le jogging de la veille, qui lui tombait délicieusement bien sur les hanches.

     Le blond savait qu'au fond de lui, ce n'était pas responsable et qu'il y aurait certainement des retombées directement avec son père, et qu'il pouvait s'attendre au mieux à un appel furieux de ses parents, et au pire une visite directe. Il soupira avant de se redresser. Il enroula son drap autour de sa taille et il se décida à sortir de son lit.

« Salut la marmotte, rigola Raphaël en le voyant s'empêtrer les jambes dans le drap.

— Marmotte ? C'est quoi cette blague ? Pourquoi tu te lèves aux aurores ?

— Oh... J'avais oublié que le Julian d'avant le petit déjeuné est délicatement mal luné. Tu veux un chocolat chaud ?

— ...

— Il y a des tartines, aussi.

— Cool.

— J'ai sorti le beurre et ta pâte à tartiner.

— Super.

— À moins que tu préfères la confiture ? J'en ai trouvé à la fraise au fond du frigo. J'ai vérifié, il n'y a pas de moisi dessus.

— Incroyable.

— J'ai trouvé du jus d'orange, aussi ! Ça va te réveiller, j'en suis sûr.

— Ouais.

— Sinon, je peux te sucer et prendre ta queue jusqu'au fond de ma gorge, pour que tu craches tout ton foutre à l'intérieur.

— Si tu v...

     Julian recracha la gorgée de chocolat chaud qu'il venait de mettre dans sa bouche. Il ferma les yeux et prit une longue inspiration.

— Dès le matin, Raphaël ?

— Mais si tu as un mixeur, je peux te faire un mélange de plusieurs fruits. C'est bon, il parait.

     Julian fit claquer sa langue dans sa bouche.

— Je suis en retard pour les cours, il faut que je me dépêche. Qu'est-ce que tu comptes faire aujourd'hui ?

     Raphaël appuya sa tête dans sa main.

— Suite à notre discussion d'hier... Je vais rentrer chez moi. Enfin, chez mes parents. Mais ça ne va pas se terminer comme ça, et on sera certainement appelé à se revoir. Probablement devant un tribunal. Tu en as conscience, non ? T'es toujours sûr de vouloir subir tout ça à nouveau ? demanda Raphaël.

— Si ça peut contrarier mon père... Oui. Et si au passage ça peut t'éviter des ennuis, encore plus.

— Tes études sont importantes, tu sais ? Tu pourras te construire un avenir stable, et je ne sais pas si je suis en mesure d'en être aussi sûr.

— Arrête de te remettre en question, ça me saoule. Finit de manger, d'accord ?

     Sur ces paroles, il se leva et alla chercher son porte-monnaie. Il en sortit une liasse de billets de cinquante francs et les tendit à Raphaël.

— Je vais t'accompagner à la gare. Avant, je vais t'acheter des vêtements parce que tu ressembles à rien dans les miens, et ensuite on t'achètera de quoi manger pour tenir pour le temps du trajet.

Le Roi des Rats [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant