Je sors de mon sommeil en éteignant mon réveil, je m'étire avec plaisir, j'inspire profondément avant de tendre mon bras à l'autre bout de mon lit. Mais je n'y trouve personne, je soupire avant même d'ouvrir les yeux et constate que je suis seule, encore. La semaine est passé à une vitesse fulgurante, au fond je m'en plains pas.
J'ai reçu une plaquette d'invitation pour une soirée de présentations réservée "au gratin" et aux avocats. J'ai voulu même la déchirer mais Sara m'en a empêcher car elle souhaite vraiment y aller accompagner de son beau coach. Bon pourquoi ne devrais-je pas y aller ? La fatigue (elle a lieu ... ce soir), l'appréhension, pas de tenue convenable (fausse excuse), pas envie ... Pourquoi devrais-je m'y rendre ? Faire des rencontres ... Il ne faut pas avoir fait sciences politiques pour voir que mes arguments sont plus valables sur le fait de m'y rendre.
L'horloge indique 12H45. Impossible, la soirée à lieu dans une poignée d'heures !! Je décide de me lever et me prépare un encas. Je m'attaque ensuite au rangement du linge, pantalon en lin, jupe en toile, débardeurs, plusieurs jeans et pull. J'ai choisi de laisser une chance à une robe offerte par mon ex, reçu par un coursier (ça aurait du me mettre la puce à l'oreille sur sa double vie). Une robe noir en soie, à fines bretelles. Fluide, mais cintrée sous la poitrine, elle me fait une silhouette parfaite. Sombre mais classe.
Après tout ce rangement, je me glisse dans un bain bouillant, moussant. L'odeur de l'amande douce envahit mes narines. Ca c'est un parfum ! J'adore.
A peine suis-je sortie que j'entends toquer à la porte. Je me fige un instant. Qui peut bien venir me rendre visite ? Je continue à me sécher en espérant que la personne se rende compte de sa bourde, mais le frappement réitère. J'enfile un peignoir et une serviette sur mes cheveux, je m'approche doucement de la porte et regarde par le judas. Sara !
- Je savais que tu étais là !
- Tu veux quoi ?
- Je voulais voir si tu te prépare pour ce soir ?
Elle commence bien avec sa soirée, je ne peux retenir un rire nerveux
- Tu vois bien que je sors de mon bain
Elle file aussi vite qu'elle est arrivée, une tornade. Je me laisse tomber dans le canapé, plus heureuse que jamais. Pourquoi ? Je ne sais pas !
Je prend soin de me maquiller, pas très habile de mes mains, je suis tout de même satisfaite du résultat. Un maquillage charbonneux, mascara et crayon pour accentué mon regard noir et la ligne de mes yeux légèrement bridés. Je n'ai pas osé me tartiner de fond de teint de peur de faire des traces. Ma peau mate contraste avec mes cheveux noir corbeau. J'utilise un rouge à lèvre nude pour ajouter un peu de nuance chaude.
Je finis de faire mes boucles, à l'aide de mon fer à friser, un spray de parfum au prix démentiel, des escarpins Louboutin, un pendentif en or blanc et me voilà prête !
Le reflet du miroir me convient. Sara vient me chercher avec dix minutes d'avance. Ravissante, dans une longue robe prune, je me détends aussitôt.
Je ne peux rien dire de plus ... La réception est grandiose, l'argent coule à flots, verres en cristal, champagne, fontaine de chocolat et fruits de saison, petits fours salés, sucrés, toast en tous genres. Il y a même un orchestre qui joue des airs bien connus. Je me sens tellement pas à ma place dans cet univers superficiel.
Toutes les femmes sourient, dévoilant des dents blanches dans l'espoir de tomber dans l'œil d'un riche et beau avocat. Les hommes se tiennent avec droiture, à la limite du ridicule.
Un verre à la main, nous déambulons parmi les invités, Sara me raconte ses petites expériences, je pouffe de rire et elle aussi. Les femmes nous dévisagent, les hommes quant à eux nous reluquent avec insistance. Nous nous présentons aux quelques représentants de cabinet d'avocat qui daignent s'adresser à nous.
Je finis par m'effondrer sur une chaise une fois le premier discours effectué. Mes pieds souffrent le martyr dans ces talons jamais portés. A trop vouloir faire la belle, j'en paye le prix. Sara s'absente le temps de se refaire une beauté. Elle fend la foule en direction des toilettes. C'est alors que je sens un regard oppressant sur moi, ce genre de sensation qui vous donne des frissons. Je détourne la tête et tombe sur deux yeux perçants qui me contemplent. Sans aucun doute, l'homme le plus beau que j'ai jamais vu. Regard expressif et envoûtant, une force et une classe naturelle se dégagent de lui. Perturbée, je me lève et laisse bêtement tomber ma pochette. Je me baisse pour la ramasser, mais avant que je l'atteigne, le ténébreux l'attrape et me la tend avec un large sourire compatissant.
Rougissante, je marmonne un rapide merci avant de faire un volte face dans l'espoir de disparaître. Il me saisit alors doucement le poignet et me ramène à lui. Il est puissant et tendre à la fois. Je suis déconcertée et sous le charme de son regard pénétrant.
- Tu es finalement venu ? Me dit-il d'une voix magnifiquement virile ... je tombe amoureuseeeeeeeeeeeeeee
- Oui comme tu le vois, Marion n'est pas avec toi ?
Putain, pourquoi je suis conne à ce point ? Pourquoi je parle d'elle ? Suis-je jalouse si elle serait présente a ces côtés ? J'aperçois Sara derrière lui, qui me fait un signe d'encouragement. J'avale difficilement ma salive.
- Je t'offre un verre ?
J'hésite. J'ai déjà bu une flûte de champagne en grimaçant. Je ne veux pas finir éméchée. Sans attendre ma réponse qui ce faisait tardive, il appelle un serveur. Il prend deux verres sur le plateau et m'en propose un, que je ne peux plus refuser. Il m'entraîne ensuite un peu à l'écart et entame une discussion. Je cherche discrètement Sara afin de vérifier qu'elle ne m'attends pas. Elle est en très bonne compagnie également et ne semble pas souffrir de mon absence.
Caïn me raconte qu'il est l'aîné d'une fratrie de cinq frères. Son père est un des magistrats du parquet, ces révélations ont l'effet d'une bombe sur moi. Je me redresse aussitôt et m'applique dans mes postures. Mon attitude ne lui échappe pas et il me désarme d'un sourire.
- Tu n'as rien à craindre de moi, je suis juste un homme normal qui a évolué dans le bon milieu.
J'hoche la tête sans y croire, il est tout sauf normal. Il est carrément magnifique, intelligent et possède une touche d'humour. Déjà que je n'ai pas confiance en moi en général, mais là ! Je suis au niveau - 1
- Assez parlé de ma petite personne, a ton tour ma petite Kalyssa de te dévoiler
Terriblement mal à l'aise, j'évite ses prunelles bleues troublantes et bois un peu de champagne . Je retiens une grimace de dégoût, pour reculer le moment fatidique de ma prise de parole, je termine mon verre en avalant des gorgées de plus en plus grosses. Je constate qu'au fur et à mesure, l'écœurement se fait moins ressentir. Il est malheureusement trop rapidement vide. Je commence à transpirer malgré ma petite robe légère. Amusé par ma conduite distante, Caïn ne perd rien de mes faits et gestes
- Il fait terriblement chaud non ? Dis-je toute gênée
Il pose son bras sur mes épaules et me guide, jusqu'à une table encore plus reculés. Une fois assise, je me sens mieux et m'excuse.
- Désolé, je n'avais jamais bu de champagne avant ce soir
- Tu veux de l'eau ?
Je secoue la tête, la digestion commence son œuvre. Même s'il m'impressionne, j'ai confiance en lui, je suis tout simplement bien. Caïn continue son interrogatoire..
- Ils font quoi tes parents dans la vie ?
- Ils gérent une entreprise dans l'import, export !
Il émet un sifflement de surprise. Ce coup-ci, je fronce les sourcils. Je ne sais pas si c'est l'effet de l'alcool mais je me lève brusquement.
- Je suis désolé, Kalyssa, je ne voulais pas me montrer indiscret.
- Assied toi s'il te plait et raconte moi ce que tu accepte de partager avec moi, c'est ok ?
Je m'exécute, non sur son conseil, mais parce que mes jambes flageolent. Il semblerait que je soit pompette ! Je pose mon front sur le rebord froid de la table, je me fais honte. Au bout de quelques minutes, j'ose relever la tête et constate qu'il attend patiemment que je commence, j'inspire prodondément et rattrape la situation :
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Mr. Caïn
General FictionJe la suivrai comme son ombre, je suis celui qui l'a tuera d'une balle dans la tempe, sans aucun remord, sans même penser à la peur. Je suis l'homme qui la rendra dingue en moins de deux. Je suis son pire cauchemar et son plus beau rêve, je suis son...