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MATHYS

« Y'a de l'amour dans l'air ? »

Mindy glousse et je lève les yeux au ciel. Elle est persuadée que depuis les quelques regards échangés avec ce gars, nous étions faits l'un pour l'autre.

« Je suis avec Félix, Mindy. Et je sais même pas qui c'est, ce type !

-Bah en tout cas, tu l'intéresse. Il suffisait de voir comment il te bouffait du regard... »

Je soupire. Elle voit des signes ridicules partout. J'ignore sa dernière remarque tandis que je range mes derniers vêtements dans mon armoire. On approche de 18h30, et je préférerais avoir fini avant d'aller manger.

Au final, il ne me reste que mes photos à accrocher au moment ou Cassandre passe nous chercher pour descendre au self. Tout le monde est excité. On reprend les cours après-demain, et demain est une journée libre, sans devoirs, et il fait encore chaud, ce qui justifie la bonne humeur générale.

Malgré l'ambiance joyeuse qui règne, je n'arrive pas à me joindre à la fête. Félix ne m'a toujours pas répondu, et bien que je lui en ai voulu de faire le mort au début, je commence à me sentir coupable. Je décide donc de m'excuser auprès de lui. Après tout, c'est moi qui ai décidé de partir en pensionnat.

Mathys

Je suis désolé. J'aurais pas du partir en pensionnat.
Ça va être dur mais je t'aime et je sais qu'on pourra arriver ensemble. Je t'aime.

J'espère sincèrement que ça fonctionnera, comme excuses. Je soupire, en fixant mon plat de petits pois-carottes. Depuis presque quatre ans de relation, j'ai fini par comprendre comment il fonctionnait, et je sais que le message ne sera sûrement pas assez. Si encore j'avais été avec lui, ça aurait été plus simple... Seulement, si j'étais avec lui, il ne serait pas en train de bouder comme un enfant.

Mon téléphone vibre. J'ai été mauvaise langue.

Félix

Tu as de quoi être désolée. Tu m'abandonnes
pour ton intérêt personnel... des fois, je me
demande si ça t'arrive de penser à moi, à ce
que je ressens. Et souvent, je trouve que non.
Je te pardonne quand même, parce que je t'aime.
Personne ne pourra jamais t'aimer plus que moi,
sois-en certaine.

Je souris. Je m'en veux de l'abandonner seul à Saint-Brieuc, bien qu'il ait beaucoup d'amis sur qui compter. C'est complètement de ma faute au final, mais il me pardonne. Je ne mérite pas quelqu'un comme lui.

« Eh oh, Mathys ? Tu m'écoutes ? »

Je relève les yeux vers Mindy, à côté de moi.

« Désolé. Je réfléchissais. Tu disais ?

-Je disais que ton brun, c'est le fameux Nathan. Il sera dans ta classe, cette année. Il est en option musique. Guillaume vient de me le dire par message.»

Je cherche ledit Nathan du regard. Il est deux tables plus loin, avec Guillaume et le rouquin -Jules si ma mémoire est bonne. À nouveau, nos regards se croisent.

Cette fois, je m'autorise à soutenir son regard, même si Félix désapprouverait.

Il a les cheveux brun foncés, presque noirs, bouclés, et qui lui descendent jusqu'aux épaules. Il a un début de barbe irrégulier, et des yeux presque aussi foncés que ses cheveux.

Il est assis donc je n'en suis pas sûr, mais il a l'air grand. Là, c'est subjectif, vu que je mesure 1m56, mais il a l'air vraiment grand. Au moins 1m80 je pense.

Je le regarde peut-être avec un air un peu dur, parce que cette fois, c'est lui qui détourne le regard en premier.

math&nathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant