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NATHAN

C'est l'alarme de mon téléphone qui me réveille. Comme chaque week-end, elle sonne à onze heures, me permettant une heure et demie pour me préparer avant le déjeuner.
Je réalise en tendant le bras que je ne suis pas dans mon lit, et pas non plus dans ma chambre.

Je me redresse d'un coup. J'ai dormi par terre, sous un plaid, au chevet de Mathys. Si Cassandre me trouve, je suis un homme mort.

Mathys émerge de son sommeil. Hier soir, après son message, j'ai passé la soirée à tenter de le calmer. Il était dans un état indescriptible, jamais je ne l'avais vu ainsi. J'ai nettoyé et bandé les plaies de ses bras en lui répétant que ça irait. C'était bête maintenant que j'y repense, parce que je ne peux pas lui promettre que tout ira bien lorsque tout son univers s'effondre. Contre toute attente, c'est lui qui brise le silence en premier.

"Salut."

Je le regarde. Il a les yeux gonflés et l'air maussade, mais il est au moins en état de parler, ce qui reste un progrès considérable quand on y réfléchit. Je lui demande:

"Comment tu vas ?"

Comme je m'y attendais, il ne répond pas. Je suis conscient que c'était maladroit, alors je m'excuse:

"Désolé, Math. C'était con."

Il se lève alors et lentement, il s'assoit à mes côtés. Il passe ses bras autour de mon cou et me serre.

"Merci Nathan. Merci d'être là."

Je le serre à mon tour, comme si je voulais lui prouver par mon étreinte que j'étais là pour lui, quoiqu'il arrive, et que plus rien ne pourrait l'atteindre.
Et à l'instant, je ne souhaite rien d'autre que cela. Mathys et moi, enlacés, seuls au monde, dans cette sorte de bulle que l'on s'est créé sur le sol froid de sa chambre.
Parce que c'est la chose la plus paisible que j'ai connu depuis des années.

math&nathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant