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NATHAN

À peine la journée terminée, je m'affale sur mon lit. Mes draps à motif de voiture de course ridicules ne m'ont jamais paru aussi accueillants. Je n'ai même pas pris le temps d'enlever mes vans usées jusqu'à la corde, tellement mon unique envie était de retrouver mon lit.
Il est 18 heures moins le quart, et les cours sont finis depuis à peine dix minutes. Même si aujourd'hui n'était que la rentrée, je suis épuisé. Je ne suis plus habitué au rythme scolaire.
Jules entre dans la chambre quelques minutes après moi. Je souris en remarquant qu'en dessous de sa chemise ouverte, il porte un t-shirt gris m'appartenant. Mon ami retrousse ses lunettes sur son nez et hausse un sourcil inquisiteur à me voir étalé ainsi. Il me provoque:

"Bah ça va Nath' ? Pas trop dur, la vie ?

-Je suis épuisé. Joli t-shirt, d'ailleurs.

-Merci. Tu comptes tenir comment, si tu en peux plus en une journée ?"

Je ne lui réponds pas, et grommelle juste. Il soupire et pose sa sacoche sur son lit. Il a mieux décoré son coin que moi, par habitude sans doute. Le mur au dessus de son lit est recouvert d'affiches de ses films préférés, et il a mis sa collection de DVDs sur son étagère. Quant à moi, seulement des photos de ma famille patafixées sur le mur. Je me promets d'arranger ça au plus vite, et, le repas étant dans trois quarts d'heure seulement, je sors ma DS pour m'occuper. J'ai fait l'erreur de n'emmener qu'un seul jeu, et je sens que je vais vite le regretter. Je lance donc Pokémon Platine sans conviction en tentant de me remonter le moral: bien que la journée ait été d'un ennui monstre, j'ai pu me rapprocher de Mathys. Il faut de nombreux efforts pour arriver à percer la coquille qu'il s'est construite, mais ça en vaut la peine. J'ai réussi à lui arracher quelques sourires, et il a même accepté qu'on mange ensemble ce midi. Lors de ce repas, il s'est un peu plus ouvert. J'ai par exemple appris qu'il était très frileux, d'où son pull alors qu'il fait vingt-cinq degrés, mais également qu'il ne joue d'aucun instrument, chose rare quand on prend l'option musique, parce que son truc à lui c'est le chant. Enfin, il a promis qu'un jour, pourquoi pas, il pourrait chanter pendant que je l'accompagne au piano.
En y repensant, je souris. Je ne comprends pas pourquoi il m'intrigue autant, mais quelque chose en moi me pousse à le connaître. Il se dégage de lui quelque chose, je n'arrive pas à m'expliquer quoi, une sorte d'aura, une force qui me dit qu'il vaut la peine que je m'accroche pour le connaître, et j'en suis persuadé.     

math&nathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant