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- Raein!
Elle se tourna, ses larmes coulant lentement sur ses joues tandis qu'elle haussait ses sourcils en voyant les joues rosées de Wheein qui lui avait couru après. Légèrement, Raein sentit un petit bond dans sa poitrine en se demandant si elle méritait réellement que Wheein s'inquiète pour elle.
Doucement, comme si elle se tenait face à un animal apeuré, la jeune fille tendit sa main vers Raein, celle qu'elle n'utilisait pas pour actuellement se frotter les yeux. Elle sourit tristement et Wheein se sentit idiote.
Elle aurait dû faire un pas vers sa camarade solitaire bien avant.
- Tu sais... je m'en fiche de ce qu'ils ont dit, de ce qu'ils peuvent bien penser. Je te trouve mignonne et gentille, et je sais que je parle beaucoup mais... si tu veux on peut devenir amies toi et moi!
La voix caressante de Wheein sembla couler sur Raein comme l'eau chaude d'une douche, rassurante et apaisante.
Les larmes désormais aux yeux, sa main dans celle de Wheein, la jeune fille sourit doucement, ne pouvait retenir son cœur plus longtemps qui menaçait de sortir de sa cage thoracique tant il battait fort alors qu'elle sentait une vague de joie s'imprégner en elle. Ses doigts agrippèrent ceux de Wheein et elles échangèrent un sourire éclatant.
Raein avait peur, au fond d'elle, peut être qu'elle avait peur pour elle-même. Peur d'être blesser si Wheein s'apercevait qu'elle était ennuyante et que tout ce que ses harceleurs avaient dit était vrai.
Cependant, juste pour cette fois, Raein attrapa la main qu'on lui tendait sans se poser de question, soulagé par ce sourire réconfortante qu'elle voyait devant elle.
Juste pour cette fois.
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Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle posa doucement le stylo entre ses doigts sur la surface froide de son bureau.
Wheein avait insisté pour qu'elles remplissent leur cahier de présence ensemble mais Raein avait doucement décliné : c'était à elle de le faire pour leur classe de terminale, et puis Wheein avait déjà fait beaucoup pour elle. Raein avait besoin d'être seule un instant.
Alors, elle posa sa joue contre le bois froid de son bureau, ses yeux se promenant par la fenêtre qui montrait actuellement un spectacle des plus normal : quelques élèves rentraient ensemble, passant le portail en riant tandis qu'un de leur camarade semblait râler, un cahier entre les mains.
Raein sourit doucement : elle ne connaissait pas ce sentiment qui semblait habiter celui de ses camarades. Celui d'être à sa place, de se sentir un tant soit peu aimée. Mais aujourd'hui, pour la première fois, elle avait pu l'expérimenté complètement avec Wheein.
- Et si elle m'abandonne? Et si personne ne voudra jamais être ami avec moi? Il faut que je change, j'étais tellement honteuse ce matin.
La voix grave qui venait de s'élever dans la classe silencieuse fit sursauter Raein qui releva directement son visage, se remettant droite sur sa chaise. En tournant ses yeux vers la personne qui venait d'entrer sans qu'elle ne s'en aperçoive, elle tomba sur le visage calme de Ryosuke, penché sur le côté comme s'il attendait qu'elle le contredise.
Il était assit sur son propre bureau, à deux places devant le sien, les mains dans les poches de son jeans noir, sa chaîne pendante contre sa cuisse alors qu'il continuait de la regarder.
Mais elle n'allait pas le contredire. Il avait raison, c'était totalement ce qu'elle pensait au fond d'elle. Il avait vu juste.
- C'est chiant de penser comme ça. - Désolée... souffla-t-elle.
Elle se sentait nerveuse sous le regard chocolat du garçon et, presque instantanément les larmes lui vinrent aux yeux.
Elle était chiante, sûrement. Raein ne valait pas grand chose à ses propres yeux et, Ryosuke avait tout faux : elle n'était qu'une simple pierre pas un diamant.
- T'excuses pas, ça aussi c'est chiant comme habitude.
Ryosuke savait pertinemment que ses mots étaient durs et qu'elle devait être blessé actuellement. Mais il n'était décidément pas bon avec les mots, il était pudique et il savait aussi parfaitement qu'il l'intimidait constamment, tout comme il intimidait la plupart des élèves de sa classe.
Alors, il souffla, lui aussi nerveux tandis que Raein baissait la tête sur son cahier, retenant ses larmes.
Elle se sentait blessée par ses mots, définitivement. Il avait été le premier à tendre la main vers elle en la défendant, mais peut être que c'était juste pour qu'il puisse se donner bonne conscience. A quoi s'attendait-elle? Ryosuke avait toujours cet air froid sur son visage, la seule fille qui le faisait réagir n'était autre que Miho. Et Raein était bien loin de la confiance que la gothique avait.
Non, Raein était chiante, ennuyante.
- On est au lycée. Tu ne peux pas continuer à te faire harceler comme ça sans rien dire. Demande de l'aide. Demande de l'aide à quelqu'un.
Il s'était penché sur son bureau, attrapant la bretelle de son sac avant de le balancer dans son dos.
Sa voix calme semblait lointaine à Raein, cachée par les bourdonnements de ses abeilles qui lui piquaient les yeux, ces souvenirs qui voulaient lui échapper par le biais de ses larmes.
Demander de l'aide?
Et tandis que Ryosuke se tournait pour partir, il ouvrit de grands yeux en la voyant désormais debout, les yeux pleins de larmes et les sourcils froncés, comme en colère.
- À qui?! Hurla-t-elle presque.
C'était devenu insupportable pour elle.
Elle n'avait personne, vraiment personne et il ne semblait pas le comprendre. Comment aurait-il pu? Il ne lui parlait pas, Ryosuke ne s'intéressait pas réellement à elle. Il faisait tout ça parce qu'il était gentil c'était tout.
Alors, sans lui laisser le temps de répondre, elle s'enfuit une nouvelle fois comme ce matin, ses pas frappant le sol alors qu'elle s'était mise à courir loin de lui, comme s'il le tourmentait autant que son cœur qui hurler de douleur. La solitude la noyait petit à petit dans un flot incessant, elle voulait hurler, elle voulait changer, mais elle semblait de ne pas pouvoir.
Seule, elle ne pouvait pas.
Et Ryosuke, comme paralysé par son cri, cligna des yeux avant de tourner la tête vers la porte, comme s'il allait la voir revenir pour lui demander de l'aider.
Parce qu'elle ne lui avait pas laissé le temps de lui dire qu'il aurait pu être celui qui l'aiderait.
Mais il était con. Elle n'était pas Mei. Ce n'était pas Mei, il ne devait pas faire les mêmes erreurs, il ne devait pas s'attacher, il ne pouvait pas.
Et comme pour le lui rappeler, son portable vibra dans sa poche et il souffla, passant une mains dans ses cheveux bicolores. Il en avait assez.
C'était insupportable.
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mini chapitre mais la suite arrive et sera un peu plus corsée 😆✌🏻 ChaeRin567
