Déjà installé à ma table, je regarde sans regarder mes camarades de classe arriver les uns après les autres. Ce matin je me suis levé tôt, si tôt que quand je suis arrivé, seuls Iida et Bakugo étaient déjà là, le premier à cause de son grand sens du respect des horaires, et le second simplement pour n'avoir à croiser personne dans les couloirs.
Ashido, l'une des dernières arrivées, parle avec trois autres filles, Uraraka, Asui et Momo. Elle m'a remarqué assis à ma place dès qu'elle a pénétré la classe. Depuis notre discussion d'il y a quatre jours, jeudi, j'ai remarqué qu'elle me regardait énormément. Je dirais presque qu'elle m'espionne ; je sens son regard sur moi absolument tout le temps, et c'est une sensation on ne peut plus dérangeante – est-ce que Momo ressent la même chose quand je l'observe à la dérobée ? Si c'est le cas, il faut absolument que j'arrête : je tiens à la rendre heureuse, pas à la mettre mal à l'aise. Mais le pire avec Ashido, c'est quand je lui renvois ses regards : quand je le fais, elle me lance un sourire narquois pour me répondre et me rappeler qu'elle connait bien mes sentiments. Je ne sais pas ce qu'elle cherche à faire en m'épiant de la sorte et en me lançant des regards entendus. Il me semble qu'elle aimerait que je lui fasse le résumé de mon après-midi avec Momo mais je n'en ai aucune envie. C'est d'ordre privé, et si j'osais ne serait-ce qu'évoquer la conversation que nous avons eu à propos de petits amis et petites amies, nul doute qu'Ashido me torturerait pour tout savoir.
Je baisse les yeux sur mon cahier posé sur la table. En apercevant Ashido, je me suis empressé de sortir mes affaires de cours pour paraitre occupé et l'inciter à ne pas me déranger, mais à présent que trousse et feuilles sont sortis, je me retrouve comme un idiot, les bras croisés sur le bureau, à le fixer comme si je vérifiais que j'ai bien fait le ménage d'hier. Bien évidemment, Ashido ne se laisse pas duper par ma profonde contemplation, et je la vois du coin de l'œil faire signe à ses amies qu'elle revient.
Merde.
- Todoroki !
Elle s'approche de ma table à grands pas. Debout à ma hauteur, elle plaque ses mains sur mon bureau et me contemple de ses grands yeux noirs. Un sourcil haussé, je la salue avec le moins d'éloquence possible – ce qui est toujours le cas avec moi, malheureusement :
- Ashido.
- Tout s'est bien passé, samedi après-midi ?
Evidemment, elle s'empresse de rentrer dans le vif du sujet. La curiosité pointe dans sa voix : je peux parier que dans les prochaines secondes, elle va me prier de lui raconter tous les détails.
- Oui. Merci pour l'idée au fait.
- Mais de rien ! Alors ? T'as tenté des trucs ? demande-t-elle soudain, le regard malicieux. Yaomomo ne m'a rien raconté ! se lamente-t-elle.
- Peut-être parce qu'il ne s'est rien passé.
- Rooh, vous n'allez pas me faire croire qu'il n'y a rien eu ! Même pas un petit bécot... ?
Je soupire en levant les yeux au ciel ; elle est pire que Natsu. Ou peut-être est-ce la situation qui est pire, car je ne peux pas m'enfuir dans ma chambre comme je l'ai fait avec mon frère samedi.
- Pourquoi est-ce que vous voulez tous qu'on se saute dessus dès qu'on est seuls ?
Ashido recule d'un pas et plaque le dos de sa main contre son front, comme une tragédienne. Elle devrait envisager de faire partie du club de théâtre, je suis sûr qu'elle aurait les premiers rôles à chaque représentation.
- Parce que ça met dans l'action dans cette classe vide et désespérante ! Sérieusement, le seul couple qu'on a c'est Uraraka et Midoriya, et ils se cachent pour se tenir la main ! s'offusqua-t-elle.
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Malencontreuses mésaventures d'un garçon amoureux. (TodoMomo)
FanfictionShoto Todoroki est amoureux. Si sur son visage, où l'ennui et la froideur se battent en duel, il ne laisse rien paraitre aux autres, dans sa tête en revanche, l'amour a tout chamboulé. Le sarcasme se mêle à l'humour, la peine côtoie la haine, et la...