Chapitre 10

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Rabastan aurait pu passer toute sa journée à l'observer. Quand il avait su qu'elle était en vie, il s'était empressé de la rejoindre et ne l'avait plus lâché des yeux, savourant chaque instant et chaque mouvement de la louve qui s'entraînait avec les loups de Poufsouffle. La louve se mouvait dans des gestes habiles alors que le Sigma qui lui faisait face s'acharnait un peu plus pour tenter de la toucher.

Le Bêta n'en croyait toujours pas ses yeux. Les suppositions de Lucius pour cette louve qui leur avait caché tant de choses prenaient de plus en plus de place dans sa tête. Rabastan fût frustré mais aussi reconnaissant envers Gaïa. La louve qu'il avait protégée ces dernières années savait se battre malgré le « Ω » qui trônait sur sa nuque. Mais là encore les questions germaient dans sa tête. Pourquoi s'était-elle marquée d'un Oméga si elle savait se battre aussi bien qu'un Sigma ? Pourquoi leur avait-elle caché tous ces secrets ? Rabastan brûlait d'une curiosité incontrôlable. S'il avait su plus tôt, beaucoup de mots et de gestes auraient retenus.

Quand la louve réussit à maintenir son adversaire par le cou, elle le vit et son regard se plissa, n'ayant pas senti sa présence. Rabastan de son côté ne retint pas son sourire et parla.

- Je savais que tu cachais quelque chose, sourit le Bêta, mais cela dépasse mes attentes.

La louve le fixa encore un instant avant de lâcher le Sigma avec lequel elle s'entraînait. Elle l'en remercia et s'approcha de Rabastan. Le Bêta pouvait sentir cette légère odeur de girofle se dégager d'elle alors qu'elle essuyait la sueur qu'elle avait accumulée lors de son entrainement.

- Tu sembles aller mieux.

Rabastan roula ses épaules à ce rappel. En effet, il se sentait beaucoup mieux depuis l'attaque de Serdaigle. Pandora avait fait des miracles avec ses guérisseurs. Il ne ressentait même plus les douleurs qu'il avait reçu des sorts des sorciers et cela lui redonnait espoirs. Il n'avait pas oublié ce que ces humains lui avaient fait et il comptait bien récupérer son Alpha des mains de Voldemort.

- Pandora a de bons guérisseurs, affirma-t-il, Mais revenons plutôt à toi.

- Je n'ai rien de spécial à dire.

- Tu ne nous as pas dit que tu savais te battre.

- N'oublie pas que j'ai vécu à Poudlard, dit la louve en acérant son regard.

- Et n'oublie pas que c'est grâce à nos Alphas que tu es encore en vie.

La verve dans les paroles de Rabastan étonna la louve qui eut la décence de baisser son regard. Elle ne voulait pas insulter leurs Alpha, au contraire. Elle n'avait pas oublié les regards méfiants qu'elle avait attirés lors de son arrivée. La jalousie et la colère qu'elle avait attisés.

Narcissa fût la première à l'accueillir avec autant de bonté. Elle avait été son Omega Alpha mais aussi son amie dans les plus durs moments. Quant à Lucius, il lui fit entièrement confiance, lui donnant maison et travail. Et ainsi de suite, année après année, elle avait su se faire accepter au sein du village et protéger sa famille. Elle aimait ses Alphas et leur restait fidèle jusqu'à sa mort.

- Je respectais Narcissa et Lucius autant que toi, souffla la louve, Ils m'ont permis de trouver refuge au moment où j'en avais le plus besoin.

- On croyait au début que tu avais été envoyé par Dumbledore, mais je me doute que Théodore ne faisait pas parti de l'équation, n'est-ce pas ?

Rabastan acéra son regard sur la louve, la défendant de trouver une vieille excuse au voile qui venait de tomber sur son passé. Cléah sut qu'elle ne devait pas mentir, Rabastan appréciait beaucoup Théodore, le couvant parfois trop pour elle.

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