(NDLA : Le style du prologue ne reflète pas le style d'écriture du reste du roman.)
- Jeudi 5 avril -
Cher journal,
Encore une journée ordinaire.
Réveil à 7 h 30. J'ai avalé mon bol de céréales avec un peu de lait et une compote de pomme, tout en parcourant les prospectus publicitaires reçus la veille.
8 h 00, je file à la salle de bains me laver les dents, mettre un peu de déodorant et me coiffer rapidement avant d'attacher mes cheveux en un chignon négligé.
8 h 10, j'enfile rapidement ma tenue préparée la veille au soir. Me voilà prête à attaquer une nouvelle journée de travail.
8 h 15, je pars de chez moi, rejoindre dans sa voiture mon amie et collègue, Myra, comme chaque matin.
8 h 30, nous sommes arrivées à destination. La porte d'entrée à peine franchie, Myra s'installe à son poste, à l'accueil et nous nous souhaitons en chœur une « bonne journée ».
Comme chaque matin, je longe le couloir interminable qui mène à mon bureau en espérant ne croiser personne car j'ai horreur des embrassades matinales. Mission réussie ce matin ! Je m'enferme donc dans mon bureau pour la matinée, pour éviter au maximum les contacts.
8 h 35, j'allume tout juste mon ordinateur et je vois déjà une vingtaine de mails reçus depuis hier soir. Comment est-ce possible ?
Le temps de répondre à tout le monde et de traiter les dossiers en urgence, il est déjà 12 h 40 avant que mon ventre ne me rappelle bruyamment qu'il est l'heure d'aller manger.
Pour ce midi, je m'étais préparé un peu de riz, des haricots verts et une galette de boulgour. Rien de bien fameux, surtout sans assaisonnement, mais au moins j'ai pu manger rapidement avant de retourner travailler.
15 h 00, ma journée de travail se termine. Je suis vraiment contente de travailler à temps partiel, surtout quand je vois la mine déconfite de mes collègues à temps plein qui me regardent partir aussi tôt. Seule Myra se montre toujours aussi souriante qu'à son habitude en me souhaitant une bonne fin de journée.
Il faisait beau aujourd'hui, très ensoleillé avec une légère brise. J'en ai profité pour faire un détour par la mercerie avant de rentrer à pied à la maison. J'ai trouvé quelques tissus magnifiques, venus d'Asie, aux couleurs chaleureuses. Je n'ai pas pu résister et j'ai acheté 3 mètres d'un tissu vert canard avec quelques broderies dorées, une merveille ! Je ne sais pas encore ce que je vais en faire... Peut-être une veste ? Ou bien une tunique ?
Pour le moment, il faut que je me concentre sur la confection de la robe de Myra. Elle est invitée au mariage de son cousin dans 3 semaines et je n'ai toujours pas terminé la robe qu'elle m'a demandée. Selon ses instructions, j'ai réalisé une robe longue et évasée en taffetas turquoise avec de fines bretelles et un décolleté droit en dentelle. Mais je n'arrive pas à faire le dos, qu'elle veut lacer avec un ruban. Il va falloir que je fasse de nouveaux essais pour trouver les bonnes mesures.- Vendredi 6 avril -
Cher journal,
Il s'est passé une chose étrange aujourd'hui. Alors que je rentrais à pied après ma journée de travail, j'ai remarqué un homme suspect derrière moi. Il portait un costume noir, avec des lunettes de soleil et j'avais l'impression qu'il me suivait. Mais pourquoi est-ce qu'il me suivrait ? Ça n'arrive que dans les films ces choses-là. Quoi qu'il en soit, j'ai commencé à paniquer et accélérer le pas tout en jetant des regards plus ou moins discrets derrière moi, seulement pour constater qu'il était toujours là.
Au détour d'une rue, j'ai malencontreusement heurté quelqu'un. Un autre homme. Je me suis rapidement excusée tout en continuant de fixer l'homme en noir qui s'approchait de plus en plus. Celui que je venais de bousculer a dû percevoir mon inquiétude car il m'a prise par la main et m'a entraînée dans la rue dont il venait en me soufflant « Venez, on va le semer ». Je l'ai suivi en silence, ne comprenant pas trop ce qui se passait mais rassurée de ne plus être seule.
L'inconnu à mes côtés a tourné la tête et m'a souri avant de jeter un regard en coin derrière nous. « Il est toujours là » a-t-il murmuré. « Si vous le permettez, je vais passer un bras autour de vous, comme ça, il pensera que nous sommes ensemble et il finira par se décourager. » Surprise et méfiante, je suis restée silencieuse, alors il a ajouté « Hochez la tête si vous êtes d'accord. » J'ai regardé l'homme dans les yeux, apercevant au passage notre poursuivant du coin de l'œil. Mais l'inconnu qui me tenait toujours par la main semblait bienveillant, aussi j'ai acquiescé à sa demande.
Il a lâché ma main et passé son bras autour de ma taille. Il était tout contre moi et mon cœur s'est mis à battre plus vite soudainement. Pendant un instant j'ai tout oublié autour de nous et je le regardais discrètement. C'était un bel homme, un peu plus grand que moi, aux cheveux bruns et aux yeux verts, une barbe naissante se dessinait sur sa mâchoire carrée. Il souriait. Il portait une veste en daim marron clair, assortie à ses chaussures. L'ensemble de son look était assez soigné et tendance.
L'homme s'est soudain arrêté. « Nous sommes arrivés. » J'ai regardé autour de moi et découvert avec surprise que nous étions au pied de mon immeuble. L'inconnu a relâché ma taille et s'est planté devant moi, posant ses deux mains sur mes épaules. Il me souriait à nouveau. « Je ne pense pas qu'il nous ait suivis jusqu'ici. » J'en avais presque oublié l'homme en noir. Mais l'inconnu avait raison : personne à l'horizon. « Rentrez chez vous sereinement. Au revoir. » m'a-t-il dit avant de commencer à s'éloigner. Je suis restée plantée là un instant mais l'homme est revenu vers moi après seulement quelques pas. « Hum. Juste au cas où il serait toujours en train d'observer... » a-t-il dit avant de se pencher vers moi et de déposer un petit baiser au coin de mes lèvres. Puis il s'est redressé et m'a adressé un clin d'œil avant de reprendre sa route pour de bon.
Et me voilà enfin de retour à la maison, la porte fermée à double tours, on ne sait jamais. Étrange tout ça, non ?
Avec le recul, je me demande comment j'ai pu faire confiance à cet inconnu... Et comment a-t-il su où j'habitais ? Ou est-ce moi qui lui ai dit où c'était ? Je ne suis pas plus trop sûre de ce qui s'est passé. Mais je regrette d'être restée ainsi bouche bée sans même le remercier. Peut-être aurais-je l'occasion de le croiser une autre fois.
Après toutes ces émotions, je vais aller me faire couler un bon bain, ça va me détendre. Et ce sera l'occasion d'essayer ce nouveau bain moussant aux agrumes que j'ai acheté sur les conseils de Myra.- Samedi 7 avril -
Cher journal,
Ce matin j'ai enfin réussi à terminer la robe pour Myra.
Pendant que je cousais, je m'arrêtais parfois sans même m'en rendre compte. Je fixais ma main quelques instants, repensant à celle de l'inconnu qui la tenait, à sa douce chaleur et au réconfort que cela m'apportait.
Ce soir je vois Myra, je suis impatiente de lui raconter tout ça.- Dimanche 8 avril -
Myra a raison : qu'est-ce qui cloche chez moi ?! Je devrais être super inquiète de tout ce qui s'est passé. Au lieu de ça j'agis comme si je venais de rencontrer un mec dans un bar... Mais c'est plus fort moi, il y a quelque chose chez cet inconnu qui m'intrigue et m'attire.
Bref, aujourd'hui c'est jour de ménage. Je vais mettre la musique à fond et essayer d'oublier tout ça. Il faut vraiment, vraiment, que j'arrête d'y penser !---
Je ne pensais pas un instant que ce serait là les dernières lignes que j'allais écrire dans mon journal. Ce même journal que je tenais depuis plusieurs années, au jour le jour. Et pourtant, tout avait changé d'un jour à l'autre.
Je m'appelle Lara Miller et je vais vous raconter comment ma vie a soudainement été bouleversée.
VOUS LISEZ
À mon service
RomanceLara était une jeune fille ordinaire et solitaire, jusqu'au jour où elle se retrouva soudainement projetée de force dans un monde bien éloigné du sien, où la solitude finira par lui peser. Heureusement, elle sera entourée de trois jeunes hommes qui...