21 - Vivre l'instant

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Les jours qui suivirent, on ne me laissa pas sortir de la villa. Mais on interdit également l’accès à quiconque venant de l’extérieur. Jerrod et Nathan restèrent à l’hôpital quelques jours. Jerrod était sérieusement affaibli. Quant à Nathan, il avait quelques côtes fêlées et un sérieux hématome à la tête. Les médecins avaient décidé de les garder tous deux sous surveillance pour être sûr qu’il n’y ait pas de complications. J’avais appris par un autre garde du corps que Sasha avait démissionné et était parti sans dire au revoir à qui que ce soit. J’étais triste de penser que je ne pourrais plus le revoir, mais je ne pouvais pas lui en vouloir… Après avoir été blessé et rejeté.

    Le jour vint enfin où William m’annonça que Nathan et Jerrod venaient tout juste de revenir dans la villa. Je sortis de ma chambre en courant, dévalai les escaliers et me rendis à toute vitesse là où se trouvait le quartier réservé aux gardes du corps, un espace situé au-delà de la salle d’entraînement, où je n’avais encore jamais mis les pieds.

    Je m’aventurai le long d’un couloir, qui semblait être le dortoir, comportant de nombreuses portes sur lesquelles était inscrit le nom des gardes du corps. Je parcourrais rapidement le couloir à la recherche du nom de Nathan, quand je tombai sur une porte ouverte, celle de la salle de bains. Nathan se trouvait là, en pantalon, en train d’enfiler sa chemise par-dessus son torse bandé. Il fut surpris de me voir.

— Lara ?

Des larmes de joie perlèrent au coin de mes yeux et je me ruai pour le prendre dans mes bras. Il passa également ses bras autour de moi et caressa l’arrière de ma tête.

— Tu me fais mal, tu sais, dit-il d’une voix calme.

Je repensai à ses côtes fêlées et essayai de me dégager mais il resserra son étreinte.

— Désolé de t’avoir inquiétée.

Nous restâmes un long moment ainsi, l’un contre l’autre, sans dire un mot. Ma tête posée contre sa poitrine, j’entendais son cœur battre. La chaleur de son corps irradiait. Il était là et bien en vie. Je me sentais bien près de lui, parfaitement apaisée.

— Je vais finir par croire que je t’ai manqué, dit-il au bout de plusieurs minutes.

Mais je ne voulais pas le lâcher, pas encore. Je serrai mes bras encore un peu plus fort et il continua à me caresser les cheveux.

— Lara… murmura-t-il avec douceur.

Je finis par le relâcher.

— Désolée, je suis juste rassurée de te voir en forme.

Je pris le temps d’observer ses blessures. Il n’avait plus de bandages sur la tête mais ses cheveux bruns étaient en bataille. Les bleus sur son visage avaient commencé à guérir et virer au jaune. Je découvris à ce moment qu’il avait également de nombreux hématomes sur le ventre que je n’avais pas vu à l’hôpital. Je posai doucement la main sur son bandage, au niveau de ses côtes blessées.

— Est-ce que ça fait mal ? demandai-je inquiète.

Nathan secoua la tête.

— Ce n’est pas grand-chose, ça guérira vite.

Je glissai la main sur son ventre couvert d’hématomes. Mais il prit alors ma main dans la sienne.

— Cesse de jeter ce regard triste, je te dis que ce n’est rien, essaya-t-il de me rassurer.

Il boutonna sa chemise et enfila sa veste.

— Tu vois ? Comme si rien n’était arrivé ! dit-il en souriant.

À mon serviceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant