4 - Le Sénateur

22 3 2
                                    

Tout juste éveillée, je sentis une odeur plaisante dans la pièce. Je ne savais pas si c’était un rêve ou la réalité, mais j’étais trop confortablement installée dans mon lit chaud et moelleux pour prendre la peine d’ouvrir les yeux. Je me retournai dans le lit et essayai de me rendormir. Mais l’odeur était trop entêtante. Je tendis le bras vers la table de chevet pour essayer d’attraper mon téléphone et regarder l’heure mais le lit semblait plus grand que d’habitude. Je me réveillai alors en sursaut, comprenant que je n’étais pas dans ma bonne vieille petite chambre. Les événements de la veille me revinrent alors clairement. Et c’est à cet instant précis que je pris conscience que tout cela était bien réel.

    Je me levai et traversai la chambre plongée dans la pénombre, avançant jusqu’à la lumière qui passait sous la porte menant à la partie salon. Je l’ouvris doucement mais il n’y avait personne de l’autre côté. Les rideaux avaient tous été ouverts et la lumière m’aveuglait un peu. Mais je pus distinguer clairement l’origine de l’odeur sentie à mon réveil : le plateau en argent était toujours posé sur la table, cette fois-ci garni de viennoiseries encore tièdes et de fruits frais. Je m’installai sur un des sofas, face au plateau. Un petit papier plié était posé dessus. Je le pris et lu son contenu.

    « Ne sachant pas vos préférences, j’ai fait préparer un assortiment de viennoiseries par notre boulanger. Prenez également le temps de savourer les fruits du verger. Quant à la boisson, vous trouverez du thé noir, du chocolat chaud et du jus d’orange fraîchement pressé.

Pour les repas suivants, vous pourrez passer commande la veille auprès des cuisines afin de correspondre à vos envies.

    William, votre majordome

    PS : Monsieur votre père vous recevra dans son bureau à 10 heures. Soyez à l’heure. »

    Je partis chercher mon téléphone dans la chambre pour vérifier l’heure mais pas moyen de mettre la main dessus. Dans le doute, je décidai de faire au plus vite pour me préparer. Le temps d’avaler rapidement un croissant et quelques gorgées de jus de fruits, je filai ensuite dans la salle de bains.

    Une fois déshabillée, j’allumai la douche, mais impossible de comprendre le fonctionnement du thermostat et l’eau restait désespérément glacée. Je choisis de faire une toilette rapide au lavabo pour cette fois, là au moins j’avais de l’eau chaude. Autour de la vasque se trouvaient plusieurs pots remplis d’accessoires divers : brosse à dents, peigne, élastiques pour cheveux et tout un tas d’objets dont j’ignorais l’utilité. Ma toilette express terminée, je partis à la recherche d’une tenue à enfiler. J’étais assez nerveuse à l’idée de rencontrer mon père, manifestement un homme important, et il fallait que je trouve une tenue adéquate. Je pris la première robe qui me semblait convenir, une robe bleu marine mi-longue et évasée avec un col Claudine blanc : parfait pour le look de la fille sérieuse. Au sol dans la penderie se trouvait toute une rangée de chaussures pour aller avec les vêtements au-dessus. Je saisis la première paire d’escarpins noirs qui était sous mon nez et enfilai ma tenue. J’étais prête pour la grande rencontre.

    Ne sachant toujours pas l’heure qu’il était, je pressai le pas pour sortir de ma chambre et rejoindre le bureau de mon père, qui devait normalement se trouver au même étage que ma chambre. Je longeai le couloir, passant devant de nombreuses portes mais ne sachant pas où je devais aller. Je continuai mon chemin en espérant trouver une indication quelque part ou croiser quelqu’un qui pourrait me renseigner. Mais en arrivant devant ce que je reconnus comme étant la porte de ma chambre, je me rendis compte que je venais de faire le tour de l’étage sans rien trouver. Je frappai à la porte de la chambre de mon majordome, mais pas de réponse. Peut-être se trouvait-il au rez-de-chaussée.

À mon serviceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant