À mon service

26 - La vie après la mort

Le lendemain, tout le personnel de la villa, gardes du corps comme domestiques, avait été invité à se rendre dans la salle de réception. J'y étais attendue également.

Deux hommes en costume nous y retrouvèrent. Le premier s'avança et prit la parole.

- David Brown, conseiller de Monsieur McKenney. Comme j'ai malheureusement dû l'annoncer à Mademoiselle McKenney il y a quelques jours, le sénateur Edward McKenney est décédé le 10 juin à 23 h 50 lors d'un imprévisible accident d'avion.

Tout le monde était on ne peut plus surpris et se mit aussitôt à discuter. Nathan vint se mettre à côté de moi et murmura dans mon oreille.

- Le 10 juin... C'est à cause de ça que tu n'as plus voulu me voir ?

Mais je n'eus pas l'occasion de répondre, car le conseiller reprit son discours.

- S'il vous plaît, un peu de silence. Je comprends que cette nouvelle soit un choc pour vous tous. Cependant, sachez que Mademoiselle Lara McKenney est à présent votre employeur. C'est à elle qu'il adviendra de déterminer quoi faire de vous.

Les bavardages reprirent de plus belle et les deux hommes vinrent vers moi.

- Mademoiselle McKenney, voici Tiberio Ponce, le notaire de votre père. Pourrions-nous aller discuter en privé je vous prie ?

- Oui, bien entendu.

Nathan se chargea de nous escorter jusqu'au bureau de mon père. Je pris place derrière son bureau, sur son fauteuil. Cela me fit bizarre... Bizarre de ne rien ressentir. Les deux autres hommes prirent place dans les sièges face au bureau, tandis que mon garde du corps resta à son poste à l'entrée de la pièce.

- Mademoiselle McKenney, j'ai malheureusement de mauvaises nouvelles au sujet de l'enquête...

- Que voulez-vous dire ?

- Tout nous porte à croire qu'il ne s'agissait pas d'un accident. Certaines parties de l'appareil auraient été endommagées avant le décollage.

- Vous avez une idée de qui a pu faire ça ? demandai-je.

- Justement, c'est là le problème... Toutes les preuves d'un sabotage ont été détruites. Et, qui que soit le responsable, il fait tout pour faire clore l'enquête. Parmi les inspecteurs en charge, certains ont disparu... Tandis que les autres ont brusquement changé d'avis sur leur version des faits. Je pense que c'est quelqu'un de très haut placé qui tire les ficelles.

- Qu'allez-vous faire ? demandai-je horrifiée.

- Justement Mademoiselle, nous ne pouvons rien faire.

- Quoi ?! Vous allez laisser passer ça pour un simple accident ?

- Exactement. Il y a trop en jeu. Nous ne pouvons pas prendre plus de risque. Et rien de ce que nous découvririons ne pourrait vous ramener votre père... Mais cela pourrait coûter la vie à d'autres personnes.

Je ne sus pas quoi dire. Il n'y avait probablement plus rien à faire...

Le second homme se mit à parler à son tour.

- Mademoiselle McKenney. Si vous le voulez bien, j'aimerais discuter avec vous la succession de votre père.

Il m'informa que j'étais sa seule héritière et que, de ce fait, l'ensemble de son patrimoine me revenait : ses économies, ses biens immobiliers... Mon père n'ayant visiblement pas prévu de mourir de sitôt, il n'avait fait aucun testament pour préciser ses dernières volontés. Il allait falloir que je décide quoi faire de tout cela. Mon père étant un politicien, ce n'était pas comme s'il s'agissait simplement de reprendre une affaire familiale. Et je n'avais aucune raison de conserver tous ses biens.