À mon service

18 - Réveil difficile

Sur le chemin du retour, j’avais réussi à me calmer un peu. À notre arrivée à la résidence, Nathan demanda explicitement à son collègue et au chauffeur de la limousine de ne raconter à personne ce qui s’était passé ce soir-là.

    Il me porta jusque dans ma chambre et me déposa sur le lit, puis il se baissa et retira mes chaussures. Je restai assise sur le bord de mon lit, le regard complètement vide.

— Tu devrais te changer et essayer de dormir, dit Nathan d’une voix douce.

Il sortit un pyjama de ma penderie et le déposa sur le lit à côté de moi. Je restai immobile.

— Est-ce que ça va aller ? s’inquiéta-t-il.

Il s’accroupit devant moi et planta ses yeux face aux miens pour capter mon attention.

— Lara ?

Je le regardai un instant puis acquiesçai en silence. Nathan se retourna mais ne quitta pas la pièce. Je retirai rapidement ma robe et mes bas puis enfilai le pyjama. N’entendant plus de bruit, Nathan jeta un œil par-dessus son épaule pour vérifier que j’avais bien fini de me changer, puis il vint ramasser mes vêtements avant d’aller les déposer sur un cintre. Il s’éclipsa un instant dans la salle de bains et revint avec une serviette et une brosse à cheveux dans la main.

— Je vais m’occuper de tes cheveux et de ton maquillage si tu es d’accord, proposa-t-il gentiment.

Je hochai la tête en m’efforçant d’esquisser un petit sourire en guise de remerciement. Il s’assit sur le bord du lit et commença par défaire ma coiffure avant de démêler mes cheveux à l’aide de la brosse. Je le fixais. Son visage était concentré sur ce qu’il faisait. Il passa ensuite délicatement la serviette humide sur mon visage pour retirer mon maquillage. D’abord les yeux, puis la bouche, puis le reste du visage. Je ne le lâchai pas du regard une seule seconde. Quand il eût terminé, il baissa la tête et prit mes mains dans les siennes.

— Je suis tellement désolé Lara… J’aurai dû te protéger. J’aurai dû… dit-il en sanglotant légèrement.

Mes larmes se remirent alors à couler malgré moi. Nathan passa ses bras autour de mes épaules et me serra contre lui.

— Pardonne-moi, je ne laisserai plus personne te faire du mal. Jamais ! dit-il d’un ton déterminé.

Vidée de toutes mes forces, il me sembla devoir fournir un effort surhumain pour arriver à relever mes bras et les passer autour de Nathan. Il resserra alors davantage son étreinte. Je l’entendais sangloter contre mon épaule. Bien qu’il eût arrêté rapidement de pleurer, il me garda contre lui quelques minutes, avant de relâcher son étreinte et se relever du lit.

— Tu devrais essayer de dormir maintenant. Je reste dans la pièce d’à côté si tu as besoin de moi.

Il commença à s’éloigner.

— Attends, l’interpellai-je.

Il se retourna, surpris.

— Est-ce que… tu peux rester là jusqu’à ce que je m’endorme ?

Nathan me lança un sourire d’une extrême douceur et revint vers moi.

— Bien sûr, Lara.

Je m’installai sous la couette pendant qu’il allait chercher une chaise pour la mettre près de mon lit. Il s’installa dessus. Je laissai ma main sortir de la couette pour faire signe à Nathan de la prendre. Il me sourit et posa sa main sur la mienne. Je m’endormis ainsi paisiblement avec mon garde du corps à mes côtés.

    Je me réveillai plusieurs fois dans la nuit, en panique, mais Nathan était toujours là, assoupi sur sa chaise, sa main encore sur la mienne.