23 - Briser sa carapace

11 3 0
                                    

Je dus rester perdue dans mes pensées un long moment, car je vis au-dessus de moi le ciel bleu s’embraser puis s’assombrir. Mais je n’y avais pas prêté attention jusqu’au moment où William pénétra dans la chambre.

— Miss ? Que faites-vous ici ? demanda-t-il interloqué.

— Oh… Je regarde le ciel… dis-je sans bouger de ma position.

— Je vous ai cherchée partout pour le dîner.

— Je n’ai pas faim…

Je murmurai presque en disant cela, ce qui inquiéta mon majordome qui s’approcha du lit et me regarda.

— Est-ce qu’il y a un problème ? demanda-t-il.

— Non… Je voulais seulement être un peu seule, répondis-je en continuant à fixer le ciel.

William resta muet quelques minutes mais je sentais qu’il m’observait.

— Il s’est passé quelque chose avec Nathan ?

Je me redressai, étonnée de sa question et m’assis sur le bord du lit. Je le dévisageai, essayant de déchiffrer ses pensées.

— Qu’est-ce qui te fait penser ça ?

Je crus percevoir une lueur de tristesse dans ses yeux mais son visage restait neutre.

— L’expression sur votre visage… J’avais la même quand Erika m’a parlé de votre baiser le soir de la réception.

— Erika ?! C’est elle qui t’a raconté ça ? demandai-je stupéfaite.

Il acquiesça.

— Je suis navré de ce qui vous arrive, Miss.

— Pourquoi ça ? demandai-je en ricanant.

— Que voulez-vous dire, Miss ?

Il semblait réellement ne pas comprendre le fond de ma pensée.

— Et bien… Je pensais que tu serais content de la situation… Sachant que tu n’as jamais aimé que je sois proche de Nathan.

Son regard perdu dans le vague, il paraissait confus et peiné en m’écoutant.

— Miss… Quoique j’aie pu penser de votre relation, je ne pourrais jamais me réjouir de vous voir malheureuse.

Je ne savais plus quoi dire. William semblait réellement triste pour moi, ou bien blessé par ce que je venais d’insinuer. Évidemment, il ne s’était jamais montré jaloux, hormis la fois où il avait surpris Nathan dans ma chambre. Mais même après ça, il avait continué à être aux petits soins avec moi et il se montrait même amical avec Nathan depuis que nous organisions nos soirées tous ensemble. J’avais eu tort de penser que William puisse être assez égoïste pour se réjouir de la situation.

— Miss ? Je vous aiderai à arranger les choses, si c’est ce que vous voulez.

Je secouai la tête pour chasser l’image de Nathan de mon esprit.

— Non, ce n’est pas ce que je veux…

— Alors… que voulez-vous, Miss ?

Sa question provoqua comme une décharge. Je ne comprenais pas comment William pouvait rester aussi neutre en permanence, toujours à se préoccuper des autres, sans jamais se soucier de lui-même. Je me levai et fis face à William, le regardant droit dans les yeux.

— Et toi ? Qu’est-ce que tu veux ?

— Je… Je veux simplement vous aider, Miss, répondit-il l’air confus.

À mon serviceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant