1 - Le grand chamboulement

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Le lendemain, le lundi 9 avril. Une fois mon travail terminé, je rentrai tranquillement chez moi. Mais dans une ruelle d'ordinaire déserte, un homme tout de noir vêtu sortit soudain de nulle part, un pistolet à la main.

- On ne bouge plus, Miss, a-t-il soufflé avec un sourire en coin.

Je restai immobile, pas tant pour lui obéir que par peur. Il m'attrapa et se mit derrière moi, son arme pointée dans mon dos.

- Bien, maintenant on va avancer bien gentiment et en silence.

- O-Oui, balbutiai-je en m'exécutant.

Je marchais lentement, terrifiée, regardant tout autour de moi dans l'espoir de voir quelque chose ou quelqu'un qui pourrait me sauver. Alors que nous arrivions au bout de la ruelle, une jeune fille croisa notre chemin.

- Hé Lara ! Qu'est-ce que tu fais ici ? s'exclama-t-elle joyeusement.

L'homme en noir s'arrêta et me murmura à l'oreille de me débarrasser rapidement de mon amie. Mais je n'avais aucune idée de qui était cette fille et j'étais trop paniquée pour arriver à réfléchir.

- Alors Lara, tu as donné ta langue au chat ?

La jeune fille gesticulait gaiement autour de moi. Elle semblait essayer de regarder l'homme derrière moi. Elle continua à parler comme si elle n'avait rien remarqué.

- Tu sais, ça fait un moment qu'on ne t'a pas vu au club, on s'inquiétait.

Je ne comprenais rien de ce qui se passait et j'espérais seulement sortir indemne de cette étrange situation. La demoiselle continua à parler sans même reprendre son souffle et l'homme en noir commença à s'impatienter.

- Dépêche-toi, on n'a plus beaucoup de temps, souffla-t-il.

C'est alors que son téléphone se mit à sonner dans sa poche. Il baissa son arme, probablement pour répondre. Soudain, le visage de la jeune fille se fit sérieux, elle me tira par le bras pour me placer derrière elle.

- Reste derrière moi Lara ! hurla-t-elle.

Je restai les yeux écarquillés, voyant par-dessus son épaule qu'elle braquait à présent l'individu en noir.

- Si j'étais toi je ne répondrai pas à cet appel, dit-elle à l'homme.

- Qui es-tu gamine ?! demanda-t-il agacé.

- Ce n'est pas très gentil de parler comme ça à une demoiselle.

La jeune fille resta silencieuse un instant, tout en gardant son arme pointée vers l'homme en noir, avant de s'adresser à quelqu'un qui n'était pas là.

- OK, on arrive. Désolée mon vieux, mais la discussion est terminée.

Elle tira sur l'individu qui s'effondra net au sol. Elle agrippa ma main et se mit à courir, m'entraînant avec elle. Je restai encore muette, regardant derrière moi l'homme à terre.

- T'en fais pas, c'est juste un tranquillisant, il est probablement en train de faire de beaux rêves, me dit-elle pour me rassurer.

Quelques mètres plus loin, nous arrivâmes sur un parking où étaient garés deux gros vans noirs. L'un d'eux était grand ouvert et trois hommes en costume et lunettes noirs étaient étendus sur le bitume, inconscients. L'autre van s'ouvrit quand on arriva près de lui et on s'engouffra rapidement à l'intérieur. Un homme, qui nous attendait dedans, referma la porte coulissante derrière nous et le véhicule démarra à vive allure.

Assise dans la voiture, je restais tête baissée un moment, essayant de reprendre mon souffle. Mais en relevant les yeux, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir face à moi le charmant inconnu rencontré quelques jours auparavant.

À mon serviceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant