Chapitre 6

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Une respiration lourde emplit la pièce. Les rideaux étaient encore baissées, filtrant juste assez de lumière pour faire briller ses joues. Sa peau dorée luisait, et était recouverte d'une fine couche de sueur. Lewis le regardait, les yeux brillants d'espièglerie. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, et le feu dans son bas-ventre s'était enfin tu. Son souffle était court, encore presque haletant. Ses joues, rouges de désir, complétaient ce tableau harmonieux. Il se pencha, un pâle sourire orna ses lèvres emplies de désir. Il voulait l'embrasser, mourir un peu, et puis vibrer, assez pour sentir tout son être frissonner. Mais il dormait. Il attrapa une mèche entre ses doigts, et un éclat de rire zébra l'atmosphère. C'était tellement ironique. Ils s'étaient promis de se revoir très vite, et Noé s'en était allé, le cœur plein d'espérance. Finalement, son train était parti sans lui, et ils avaient consumé leur amour dans la plus stricte intimité. Il redessinait ses tatouages avec le bout de ses doigts. Il y en avait tellement. Des morsures du passé, imprimées pour l'éternité. Ses yeux bifurquèrent à un endroit très précis. Il fit un immense sourire en redécouvrant le L tracé là où son cœur battait. Il voulait caresser cette peau toute sa vie, et ressentir chaque fois la même brûlure qui serrait sa peau. Lewis se blottit sous la couverture douce, surpris par un frisson glacial sur sa peau nue. Il était subjugué par la façon dont ses boucles bougent au rythme de sa respiration, lente et régulière. Le sommeil du brave. Noé était incapable de rester éveillé plus de trente secondes après l'amour. Il le faisait avec ardeur, il y mettait tout son être, toute son âme. Lewis l'aimait aussi pour ça. Noé était quelqu'un d'entier. Il scindait son cœur en deux, et l'offrait sans une once de regret. Il avait offert à Lewis plus qu'il n'en fallut. Un soubresaut chaotique acheva la rêverie de Lewis. Noé faisait certainement un cauchemar. Il caressa tendrement sa joue.

- Noé....réveille toi....Tu fais un cauchemar. Viens là...

Enfin, Noé ouvrit ses yeux, et la tourmente affichée sur son visage s'apaisa lorsque ses lèvres rencontrèrent celles de Lewis.

- Je me suis encore endormi ? Je suis désolé, je...

- Ce n'est pas comme si tu faisais ça à chaque fois...répondit Lewis, un petit sourire aux lèvres.

La bouche de Noé se tordit en une grimace honteuse. Il se recoiffa brièvement, et se hâta pour récupérer ses vêtements dispersés aux quatre coins de la pièce. Un rapide coup d'œil à sa montre et la tension augmenta d'un cran. Il ne devait surtout pas rater ce train-là, sous peine d'arriver en retard au travail, ce qu'il détestait plus que tout.

- Ne pars pas, murmure Lewis d'une voix encore un peu rauque, il fait si froid quand t'es pas là...

- Lou...je dois aller travailler. Tu le sais.

Il n'ajouta rien. Lewis savait parfaitement tout ça. Il ronchonne surtout pour la forme, pour faire durer l'instant encore un peu. Noé avait réussi à trouver un poste de serveur dans un café branché de Londres, et le patron était très pointilleux sur la ponctualité. Certaines vieilles personnes sont ainsi.

Il soupire, et consent enfin à mettre un pied sur le sol. Il grimace. Le sol est glacial. Il embrasse son amant, déjà presque entièrement habillé, et se dirige vers la salle de sur la pointe des pieds. Pas encore assez doucement, puisque Henry l'interpelle. Il soupire.

- A qui sont ces chaussures ? demande Henry d'un ton agacé. Il a à la main les chaussures de Noé. Lewis les reconnaît immédiatement. Il faut dire que c'est lui qui l'a déshabillé il y a quelques heures. A cette seule pensée, le rouge lui monte aux joues.

- Ce sont les miennes, mentit Lewis. Impossible de lui répondre la vérité. Oh ça ? Ce sont les chaussures de mon ami, qui a passé la nuit à me baiser et que tu vas voir apparaître dans quinze secondes si tu ne t'en vas pas.

Lights up - En RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant