« Sale histoire »

16.

Saïda ouvre la porte et me regarde un moment.

Saïda - Je vais commencer à m'habiller.

- Finis pas dans 2 ans aussi.

Saïda - Ouais, ouais...

Elle part en laissant la porte ouverte. A croire la porte elle était ouverte quand elle est venue.

Et j'ai trop la flemme de me lever pour la refermer.

Tant pis.

Je repose ma tête sur mon oreiller.

Je fais une sieste ou pas ?

Nan. Après, elle va me réveiller, ça va m'énerver.

En vrai, j'suis trop un flemmard. Je sais même pas si c'est un défaut.

Je crois que j'ai toujours été un peu nonchalant. Un peu trop.

Genre, j'ai jamais pété la forme. A part quand j'étais en prison mais, vas y, ça compte pas ça.

J'avais rien à faire de mes journées, fallait bien que je m'occupe.

Je regarde l'heure. Bon, ça me laisse encore un peu de temps pour être nostalgique.

Je retire mon t-shirt. Il commence à faire trop chaud.

J'enfile une veste que je laisse ouverte et sors de la chambre.

J'ai la dalle en fait.

Je me sers une assiette de riz. Ma mère elle prévoit tout, j'aime bien.

Tout est encore chaud, dans la marmite.

Je me pose devant la télé, sur le fauteuil de mon père. Il est au travail, j'fais ce que je veux.

On toque à la porte. Je suis allé ouvrir, normal t'sais.

Wazir - Wesh ? Tu devais pas aller à un mariage toi ?

- Tu veux envahir ma maison pendant que je suis pas là ou quoi ?

Wazir - Nan nan, simple question.

Il entre avec Amina.

Des acolytes eux deux. Toujours ensemble.

Je reprends mon assiete et retourne sur le super fauteuil.

- Du coup, vous venez pour ?

Wazir - Ah ouais, j'suis un grand ouf ! J'ai zappé l'argent dans la voiture.

- Eh ? La voiture ?

Amina - Bah oui, celle de Miyad.

Wazir - Mais pourquoi tu dis ?

Amina - Faut dire la vérité.

- J'espère tu vas la cabosser, comme ça, il va t'niquer.

Il me fait un doigt avant de sortir chercher son argent.

Amina s'est assise sur le canapé en soupirant.

Amina - Eh toi.

Je me tourne lentement vers elle en haussant les sourcils.

- Toi tu veux des tartes hein. Arrête de m'appeler comme ça wesh, j'ai un prénom.

Amina - Ok, on recommence. Faayaaad ?

- Ouiii ?

Amina - Pourquoi tu m'as jamais dit que t'avais un jumeeaaauu ?

Elle fixait grave le cadre en face d'elle.