Destins Liés - Tome 2: Irréprochable

Chapitre 1 : Se montrer, toujours se montrer

Lorsque Norma, la mère de Pansy, avait reçu l'invitation à la réception des Malefoy, elle était accourue dans la chambre de sa fille pour lui en faire part. Si les Malefoy organisaient un évènement, chaque minute était précieuse pour tout planifier. Dès qu'elle eut l'information, Pansy abandonna tous ses livres de potions sur son lit et appela son elfe de maison, Ridette. C'était une vieille femelle que ses parents avaient eu à leur service bien des années avant sa naissance. Elle était un peu sénile, mais elle était capable de miracles en des temps très restreints, ce qui constituait à peu près son unique qualité.

-Écoutes, elfe. Je veux que tu ailles immédiatement me chercher deux hiboux à la volière pour que j'envoie un mot à Savannah et Queenie, ensuite tu feras un grand ménage dans mes robes de soirée pour faire de la place. Tu sortiras toutes les photos des dix dernières réceptions en mettant bien en évidence ce que je portais ainsi que toutes les filles de ma tranche d'âge plus ou moins jolies. Tu enverras ensuite un mot à mon père le sommant de me retrouver à King's Treat pour le déjeuner et de prévoir la somme de 700 Gallions pour mes emplettes en prévision de la réception des Malefoy. Tu t'assureras que maman utilisent les mots adéquats pour répondre aux Malefoy et tu renverras le message avec le hibou Grand-Duc en meilleure forme que nous ayons. Mais avant tout, fais-moi couler un bain où tu verseras six gouttes de lait de brebis ailées pour ma peau et sort la boîte à bijoux de ma commode.

Une fois dans le bain, un masque sur le visage tandis que de minuscules insectes aux longs cils s'occupaient de sa manucure et pédicure, elle en profita pour rêver un instant. La dernière réception avait été un succès. Narcissa lui avait adressé de grands sourires toute la soirée et l'avait même introduit à la célébrissime Arvelina Johnson, la planificatrice d'évènement la plus cotée du moment. Pansy appréciait Narcissa, elle était bienveillante envers sa future belle-fille, et se souciait de sa carrière, elle qui n'avait pas eu l'opportunité d'en avoir une. Pansy voulait organiser les évènements sorciers les plus sélectes, travailler pour le ministère, avoir l'honneur d'être élue meilleure hôte de Grande-Bretagne. Enfin, si la guerre ne les tuait pas tous avant. Lucius quant à lui, avait toujours du mal avec la famille Parkinson. Pourtant, ils respectaient les convenances à la lettre. Mais c'est vrai que leur fortune était plus récente que celle des Black ou des Malefoy, ce qui, pour le chef de la dynastie, suffisait à en faire des parvenus. Comme s'il pouvait se permettre de faire la fine bouche, maintenant que sa famille était entrée en disgrâce par sa faute. Le soir du dernier bal, Pansy avait fait plus d'efforts que d'accoutumée et cela avait payé. Drago et elle ne s'étaient pas disputés du tout et il l'avait même vaguement complimentée sur sa robe avant qu'ils ne s'envoient en l'air dans le jardin d'hiver.

Cette fois-ci devait être encore plus monumentale. Elle avait envie d'arborer une robe toute en crêpe de chine blanc avec d'immenses nœuds noirs, ainsi qu'un serre-tête en velours assorti et des talons de 11 centimètres et demi. Elle n'avait pas souvenir qu'une robe similaire n'eut été portée durant les derniers évènements, mais elle attendait d'en être sûre en visionnant les photos. Quand elle fut sortie du bain, elle prit un temps fou à cacher ses pores trop dilatés à l'aide d'un sort de correction. Elle noua ensuite ses cheveux en une tresse à la racine, dressa ses sourcils comme il faut et se risqua même à un rouge à lèvres rosé en plus de ses sorts d'extension de cils. Elle passa ensuite quarante-deux minutes à choisir ses vêtements avec précaution et se décida enfin pour un chemiser écru et une jupe droite plissée vert saphir. Elle assortit ses ballerines à son chemisier et changea la couleur de son sac à main de marque pour qu'il soit assorti au blason de Serpentard. Une fois que tout cela fut fait, elle envoya deux missives à ses amies, Savannah et Queenie et s'assit dans le jardin pour s'entraîner.

-Quel plaisir immense me cause nos retrouvailles, mes chères amies ! Comment était votre été ? Arghhh... Non, non, non ! Quelque chose de plus amical. Comment se sont déroulées vos vacances ? En ce qui me concerne, j'ai flâné sur les côtes de la Riviera française, bu d'excellents vins et goûté à de mets exquis.

Oui c'était très bien. Elle fut forcée d'interrompre sa répétition lorsque Ridette vint lui apporter un thé au citron sans sucre ainsi que les indispensables photos. Elle les contempla une à une avec attention pendant plusieurs minutes. Les trois dernières soirées, elle avait les cheveux relevés. Cela flattait son profil mais il fallait de la variété. Le soir de la fête, ce serait donc une crinière soyeuse qu'elle dévoilerait à la face du monde. Elle contempla ensuite les robes de ses rivales. Pas de blanc depuis Daphné Greengrass six réceptions en arrière. C'était donc entendu. Elle se contempla une dernière fois dans le miroir du grand hall avant de monter dans le carrosse qui l'attendait devant la grille de la maison. Le transplanage décoiffait bien trop pour être un moyen de transport viable.

Elle rejoint son père au comptoir de son bar préféré. King's Treat était un endroit sélect qui se trouvait sur les hauteurs du chemin de Traverse et seul peu de personnes avaient les moyens de franchir les portes de ce sublime écrin d'excellence. Elle commanda la salade de crevettes rougeoyantes du jour ainsi qu'un jus de pamplenia légèrement acidulé. Son père prit son steak habituel, avec un verre de vin des elfes. De l'extérieur, on eut dit qu'ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps, Pansy contant avec amusement le récit de ses vacances inventées en France, ses dernières conversations prometteuses avec Drago quant à leur engagement mutuel et Arvelina Jognson qui la suppliait presque de venir faire un stage dans son entreprise. De l'extérieur, on eut dit une jeune fille brillante, jolie, bien élevée, qui avait une diction parfaite et s'exprimait adroitement. Pourtant, tout n'était que mise en scène, et Rémuald, son père, le savait bien. Les oreilles trainantes étaient parfois où on les attendait le moins. Cinq minutes avant deux heures, elle fit une courte révérence et traversa la salle richement décorée, des Gallions pleins son sac pour aller faire coudre la tenue parfaite chez Tissard et Brodette, où elle devait rejoindre ses amies.

Vous en avez des maux de tête rien qu'en vous imaginant à sa place ? Je comprends...

Vous voulez savoir ce qui pousse Pansy à être si méticuleuse dans tous les aspects de son existence ? Vous le découvrirez bientôt...

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