Épilogue: Les efforts paient

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Dix-neuf ans avaient passés depuis la fameuse nuit dans la salle commune de Serpentard. Pansy s'était complètement remise de son long séjour à l'hôpital et se rendait toujours régulièrement à Sainte-Mangouste pour garantir son suivi psychologique. Bien qu'elle soit très atteinte par la maladie, les avancées médicales dans le domaine des psychopathologies lui permettaient de vivre pratiquement normalement au quotidien, moyennant quelques potions à prendre chaque matin. Pansy vivait dans l'immense manoir de Théodore Nott, avec qui elle s'était mariée juste après la guerre. Lui, ainsi que Pansy et Savannah constituait le trouple le plus en vue de la Haute société magique. Leur liberté d'esprit et leur amour sincère faisaient d'eux un modèle de réussite du nouveau monde. Leur passion pour les plaisirs charnels les avaient amenés à fonder la première Maison des Plaisirs de Pré-au-lard. Leur seule concurrence directe était la Maison des Rêves de l'allée des embrumes, mais elle était très mal fréquentée depuis la fin de la guerre. La Maison des Plaisirs de Pansy, Savannah et Théodore bénéficiait de leur aura légendaire. Chaque soir, des danseurs et danseuses incroyablement sexy se produisaient dans un décor féérique de cabaret avec de la musique live. On fumait des cigares en sirotant du whisky à 200 galions avec les ministres et les prodiges du Quidditch. Les plus grands habitués étaient Miles Bletchley, Casius Warrington, mais aussi Dean Thomas ou encore Ginny Weasley. Il n'y avait pas de Gryffondor, ni de Serpentard, après la guerre. La Maison des Plaisirs acceptait tout le monde, pourvu qu'ils aient la bourse bien remplie.

Leur affaire était florissante, c'était le moins qu'on puisse dire ! Leur concept, mêlant de nombreux travailleurs et travailleuses du sexe volontaires (et c'était une première, dans le monde sorcier !) et une possibilité de vivre un fantasme purement psychologique par des techniques très avancées de légilimancie, rendaient l'expérience du client, de la cliente ou du couple qui y venait haute en couleur. Eux-mêmes ne se refusaient rien. Chaque soir, Théodore, Pansy ou Savannah, et parfois les trois en même temps, se rendaient sur place. Ils supervisaient l'organisation, accueillaient les clients, s'occupaient des éventuels problèmes de leurs employés, régalaient les habitués avec des boissons et des drogues venues du monde entier et participaient parfois aux orgies et aux parties de plaisir, lorsque l'envie leur prenait. Théodore, notamment, ne manquait jamais une occasion de réaliser ses fantasmes sado-masochistes, avec des clients ou des employés. Mais le maître mot de l'établissement était le respect. On était là pour s'amuser et prendre du plaisir, mais la direction n'acceptait aucun débordement, sous peine de bannissement définitif.

C'était l'un des plus hauts lieux de la vie nocturne sorcière, un point de rendez-vous de toutes les personnalités les plus en vue, un écrin de jeu, de fête et de plaisir au cœur d'un monde qui se remettait péniblement de la guerre. Et tout cela avait été bâti par trois des plus influents sorciers de ce temps-là. Le seul qui blêmissait de ne pas pouvoir y prendre part, c'était Drago Malefoy. C'était la seule et unique personne qui avait été interdite d'établissement avant même son ouverture.

Celui-ci vivait un mariage douloureux avec Astoria Greengrass depuis presque vingt ans. Fier comme un coq d'être parvenu à épouser sa belle juste avant la guerre, il avait vite déchanté lorsqu'il avait comprit que son amour ne serait jamais réciproque. Il avait continué à faire ce qu'il avait toujours fait : sauter des gamines entre deux réunions au ministère, se soûler la gueule dans des bars miteux ou personne ne savait qui il était. Savannah avait tenu sa promesse : sa déchéance était complète. Il n'avait pas été tué par Lord Voldemort avant que celui-ci ne disparaisse définitivement (par malchance), mais une éternité de misère l'attendait. Tout le monde, sauf lui, savait qu'Astoria Greengrass se tapait Davy Yaxley, le grand diplomate, dans son propre lit marital. Le prince était devenu le cocu. Personne n'avait réellement de compassion pour lui. Il s'était toujours conduit comme un connard, il avait ce qu'il méritait.

Savannah, Théodore et Pansy, quant à eux, nageaient dans le bonheur. Ne pouvant pas se marier tous les trois, il avait été décidé que Pansy se marierait avec Théodore, pour répondre aux exigences de statut de sa famille. Savannah, quant-à-elle, porterait leur premier enfant, une petite fille du nom d'Ivy, qui naquit quelques années après la guerre. Elle était brune avec des yeux bleus si clairs qu'ils vous transperçaient. À Poudlard, on n'avait jamais vu une jeune fille aussi belle depuis Aphrodite elle-même. Elle avait maintenant treize ans et commençait à affirmer son caractère. Ses parents la suspectaient d'être la reine de Serpentard, même si elle était très discrète sur sa vie à l'école lorsqu'elle rentrait pour les vacances. Elle était leur bonheur quotidien, leur fleur, ce qui les avait réellement soudés dans leur union. Il est vrai que leur trouple était spécial. C'était Savannah qui avait été l'initiatrice de cette romance. Elle aimait Pansy d'un amour pur et bienveillant, mais elle aimait Théodore avec toute sa violence et sa passion. Pansy, quant à elle, avait mis du temps à apprivoiser complètement Théodore, mais au fil des années, et des extases partagées, elle était tombée amoureuse de lui, de son intelligence innée et de son charme mystérieux. Si Savannah était l'amour de sa vie, Théodore était ce qui se rapprochait le plus d'un amour adolescent: dangereux, fusionnel, éparpillé, intense. Ils étaient un équilibre parfait à eux trois, leur tempérament se complétant également. Ils ne se disputaient jamais, car ils étaient tous trois à égalité, dans leur trouple comme dans leur travail. C'était une union et une collaboration dans sa forme la plus parfaite.

Pansy avait enfin tourné la page et s'était rendue compte à quel point Drago avait été néfaste pour elle. Le fait de faire partie du ménage le plus en vue du monde sorcier avait flatté son ego personnel et joué un rôle clé dans sa reconstruction. Elle avait dépassé Astoria Greengrass, dans tous les sens du terme. La garce avait vécu des années de tristesse, et bien qu'elle joue à la perfection sa vie de femme mondaine, elle représentait l'ancien monde, tout ce dont la société sorcière ne voulait plus. Les visionnaires, dans ce nouveau monde, c'était eux, Pansy, Théodore et Savannah. Elle avait de l'argent à ne plus savoir qu'en faire, deux amours qui la chérissait et la satisfaisait chaque jour et une fille adorable qui était le symbole de tout cela, et qui resterait le symbole de tout cela bien après leur mort. 

Pansy n'était plus indigne. Elle était devenue une femme puissante. 


*roulements de tambour*

Voici venu la fin d'Irréprochable, le deuxième tome de la saga Destins Liés. J'espère qu'il vous aura plu, mais j'imagine que si vous êtes arrivé.e.s jusqu'ici, c'est que oui ! Merci de m'avoir lu et n'hésitez pas à me donner vos avis en commentaire et de voter pour donner un peu de visibilité à cette fanfiction fraîchement achevée :)

J'espère que l'histoire de Pansy vous a touchée, que je suis parvenue à vous faire changer d'opinion sur la petite peste de Serpentard que vous étiez nombreux.ses à détester il y a quelques mois. Pansy est insupportable sous bien des aspects, mais elle souffre, souvent en silence. C'est pourquoi il est aussi crucial de regarder au-delà des apparences, toujours, dans votre propre vie. On ne sait jamais ce que vit quelqu'un à l'intérieur. 

Cela fait plus d'un an que j'ai commencé à écrire ce deuxième tome, ça me donne le vertige rien que d'y penser. Ma vie a drastiquement changé en l'espace de ces douze derniers mois et j'ai essayé tant bien que mal de rester cohérente par rapport à mon idée de départ, même si ce qui se passait dans ma vie a fait exploser tous les cadres, balayé toutes les certitudes. C'est une fanfiction dure, peut-être plus que le premier tome qui suivait Astoria Greengrass, mais l'écriture est le reflet de ce que l'on vit, j'en suis persuadée. L'histoire a évolué avec moi. Et je vous remercie de vos encouragements à mi-chemin (notamment en avril, lors du premier confinement), car je ne suis pas certaine que j'aurais réussi à la terminer sans vous. Je ne vais pas dire que je regrette que ce soit fini, car c'est un profond soulagement. J'ai besoin de passer à autre chose, de penser à autre chose, au moins pour un temps. 

Comme vous le savez, Destins Liés est une saga, ce qui signifie qu'il y aura d'autre(s) tome(s) à venir, mais je ne peux pas encore vous dire quand. Ce sera quand je serais prête. En attendant, prenez soin de vous, entourez-vous des bonnes personnes et continuez de rêver !

Bises à tou.te.s et à bientôt !

Destins Liés - Tome 2: IrréprochableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant