Chapitre 15 : Oublie-le

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Un deuxième chapitre pour la peine, car cela fait des semaines que je n'ai pas publié (j'étais en exa malheureusement). Je vous préviens, il est assez triste... N'hésitez pas à liker et commenter !


En se rhabillant, Pansy ne savait plus quoi penser. Cette réaction était tellement bizarre. Il s'excusait, la complimentait, dansait avec elle, s'éclipsait de la soirée pour lui faire l'amour et partait sans un mot. Ça n'avait tout simplement aucun sens. Peut-être se rappelait-il tout à coup qu'il avait quelque chose d'urgent à faire ? Peut-être pensait-il qu'elle voulait se pomponner tranquillement sans lui ? C'était simplement incompréhensible.

Lorsqu'elle se fut rhabillée, elle reprit le chemin de la salle sur demande, ces questions tournoyant toujours dans sa tête. Elle pénétra dans la salle et le bruit l'assourdit. Drago était non loin, en pleine conversation avec une cinquième année de Serpentard. Dalila Granson, une petite brune qui avait pris de sacrées formes depuis l'an passé. Pansy sentit son estomac tomber dans ses talons tandis qu'il posait son verre pour explorer les amygdales de la jeune fille. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, mais cette fois-ci, ne put les retenir. Il lui semblait avoir mordu dans de la cendre. Comment pouvait-il en embrasser une autre seulement dix minutes après s'être vidé sur elle ? Lorsqu'il se détacha de la petite Granson, il croisa son regard un instant et eut un petit sourire en coin, le plus humiliant que Pansy ait jamais constaté sur son visage. Il l'avait vu. Il avait embrassé la gamine pour lui faire passer un message. Pour lui faire comprendre qu'elle n'était rien pour lui. Qu'il pouvait la prendre et la jeter comme il le faisait avec toutes les autres. Et le pire, c'est qu'elle savait en cet instant, que s'il revenait de la même manière une autre fois encore, elle se laisserait berner à nouveau. Il l'avait à sa botte.

Elle sortit en trombe de la salle-sur-demande par la porte principale et éclata en sanglots dans le couloir. Elle se laissa glisser contre une statue de pierre tandis qu'un tableau d'une vieille mégère lui lançait un regard mauvais. Sa robe serait fichue mais peu importait. Elle était faible. Une vraie bonne à rien. Elle n'était bonne qu'à se faire des films et à espérer en vain. Elle voulait mourir. Son cœur était brisé à tout jamais.

Elle se releva rageusement, essuya son visage trempé et courut dans les couloirs, grimpa les escaliers en colimaçon. Son cœur battait dans sa gorge et son estomac manquait de rendre son maigre contenu. Elle ne croisa personne. Il était tard. Tous les élèves dormaient ou étaient à la fête. Seuls les Carrow et Rusard sillonaient les couloirs en pleine nuit. Elle s'arrêta en haut de la tour d'astronomie et ne put retenir un hurlement aigu. Les larmes qui dévalaient sur ses joues lui semblaient lourdes comme du plomb. Elle s'avança vers le rebord, grimpa sur la balustrade. L'air était glacial, la nuit d'encre. Ses cheveux collaient à ses joues inondées de larmes. Dans un flash, elle imagina sa pierre tombale. Une pierre lisse et noire, des mots gravés en lettres argentées : Pansy Parkinson, 22 mars 1980 – 31 octobre 1997. Une vie courte. Une vie gâchée. Si elle avait su qu'elle mourrait si jeune, elle ne se serait pas fait tant de bile. Toutes ces heures à travailler pour espérer un jour atteindre une perfection illusoire. Tout cela, pour rien. Elle se sentit trembler. Elle avait peur malgré tout. Lâche. Même dans la mort. Une vraie Serpentard. Elle inspira profondément, ferma les yeux et desserra ses mains du fer froid. Elle se sentit basculer en avant, et...

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Elle se sentit basculer, et... contre toute attente, ne tomba pas dans le vide. Deux mains entouraient sa taille fermement. Déboussolée, irritée, elle poussa un grognement. Qui donc venait la déranger alors qu'elle avait pris sa décision. Elle voulait quitter ce monde. Allait-on la laisser tranquille ?

Elle se détourna à contrecœur de l'obscurité du parc et tomba nez-à-nez avec deux grands yeux bleus. Évidemment. Qui d'autre ?

-Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez toi, Parkinson ? Cria Savannah en lui saisissant les mains. Elle avait une voix froide, furieuse.

-Ça me regarde. Répondit-elle en baissant les yeux. Elle avait tout de même honte de s'être laissé surprendre dans un tel moment de détresse.

-Non, ça ne te regarde pas. Enfin merde, tu penses à ta maison, tu penses à tes amis, ta famille, tes parents. Est-ce que tu penses à moi ? Des sanglots perçaient dans sa voix.

Pansy resta silencieuse. Non, elle n'avait pas pensé. De toute manière, personne ne la regretterait, non ?

-De toute manière, personne ne me regrettera, non ? Articula-t-elle à bas mot.

-Personne ne te regrettera ? Mais tu vis dans quel monde ma pauvre ? Tu es tellement absorbée par toi-même et ton petit monde et tes petits ennuis que tu ne te rends pas compte de tous les gens qui t'apprécient, tout ceux qui t'adulent, tout ceux qui t'aiment. Tu n'as pas le droit de les laisser, tu n'as pas le droit de nous laisser. Des larmes dévalaient maintenant sur son visage de reine et Pansy prit consciente de l'ampleur de ce à quoi elle venait d'échapper.

La mort était définitive. Ses problèmes, quant à eux, étaient temporaires. On ne pouvait pas revenir en arrière, même à compter qu'on ait un retourneur de temps. Elle avait été stupide. Elle ne voulait pas mourir. Pas si jeune. Pas ici. Pas comme ça. Ses yeux s'embuèrent à son tour et elle étouffa un sanglot. La vie faisait si mal. Il faisait si mal.

-Je l'aime, tu comprends. Je l'aime et il ne m'aime pas. Sa voix se cassa et elle éclata en sanglots.

Savannah lâcha ses mains brusquement.

-Tu l'aimes ? Tu plaisantes j'espère ? Drago Malefoy est un connard, une souillure. Il ne mérite pas l'appellation de prince qu'on lui donne. Il n'est rien. Ce n'est pas un homme. Ce n'est même pas un lâche. C'est un moins que rien. Il tape les femmes. Il ne respecte rien. Il n'aime que lui-même. Il n'a pas de couilles. Il n'est capable de rien. Tu l'aimes ? Tu l'admires ? Admire une merde en décomposition si tu le souhaites, mais n'admires pas Drago Malefoy. Tu dois l'oublier Pansy. Jamais je ne te laisserais te faire du mal pour un homme qui n'en vaut pas la peine. Tu m'entends ? Jamais. Même si je dois le tuer de mes propres mains. Maintenant tu vas descendre de cette tour avec moi, nous allons passer la nuit ensemble. Je ne veux pas que tu restes seule. Demain, un nouveau jour se lèvera sur Poudlard et Drago Malefoy ne sera plus.

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