Chapitre 23 : Le cauchemar (re)commence

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Pansy avait passé la journée à se pomponner pour la soirée de Slughorn. Elle s'était levée tôt, était sortie courir dans le parc pour évacuer les toxines accumulées dans la semaine, était allée se détendre dans la salle de bain des préfets après le déjeuner et y avait passé une bonne partie de l'après-midi, en feuilletant les dernières tendances mode et beauté de la saison. Elle allait opter pour des cheveux détachés. Ça flatterait son profil, car elle avait beaucoup maigri depuis son séjour à l'infirmerie et ses clavicules se faisaient plus saillantes. La robe que Drago lui avait offerte méritait d'être portée à merveille. Elle avait ressorti ses plus beaux bijoux, un collier de diamant et des boucles d'oreille assorties. Avec ça, Drago ne lui résisterait pas. Elle était si excitée à l'idée de la soirée qu'elle dut s'y reprendre à trois fois pour user des sortilèges de bonne mine, cache-cernes et allonge-cils. À dix-neuf heures, elle était fin prête.

Drago l'attendait dans la salle commune. Il était magnifique, dans son smoking noir, avec un nœud papillon assorti qui faisait ressortir les traits fins de son visage d'ange. Il l'embrassa sur la joue et lui tendit son bras pour qu'ils gagnent le bureau de Slughorn, aménagé en salle de fête féérique pour l'occasion. Les Gryffondors s'étaient surpassés. Ils déambulaient au milieu des convives et servaient des verres de champagne, c'était à mourir de rire. Les Gryffondors au rang d'elfes de maison. Si Harry Potter voyait ça... 

La soirée commençait bien. Slughorn les salua chaleureusement. Il avait invité Drago, bien entendu, car Pansy n'était pas très bonne en potion et il lui fit sournoisement remarquer. Quel blaireau ! Lorsqu'ils prirent place à table et que Drago s'assit à côté d'Astoria Greengrass, resplendissante comme le joyau de la couronne au bras de son prince de Poufsouffle, Pansy se crispa. La tension entre les deux était si palpable qu'elle eut l'inquiétude un instant de ne pas tout savoir de cette histoire. Et si Astoria avait cédé ? Et si Davy n'était qu'une couverture ? Mais dans ce cas pourquoi Drago serait revenue vers elle, Pansy, alors qu'il avait ce qu'il convoitait ? Ses interrogations furent vite balayées par le questionnaire de Slughorn qui mit Drago extrêmement en colère pour une raison inconnue, et Pansy retint ses larmes. Elle ne pouvait donc rien faire de bien. Même lorsqu'elle se pomponnait, qu'elle se montrait resplendissante et agréable, qu'elle ne l'embêtait pas trop en lui parlant sans cesse, il était de mauvaise humeur. Peut-être n'était-elle qu'une bonne à rien après tout. Dans ce cas, pas étonnant que Drago Malefoy, l'héritier de la dynastie Malefoy et de leur fortune colossale, le prince de Serpentard, le plus jeune serviteur du Seigneur des ténèbres ne veuille pas se contenter d'elle. Elle n'était pas digne de lui après tout. Et Astoria Greengrass, elle, l'était.

Cette théorie se vérifia malheureusement dans les minutes qui suivirent, car, tandis qu'ils se balançaient en rythme sur la piste aménagée pour l'occasion, à quelques pas du couple le plus en vogue, elle entendit distinctement Davy hausser la voix pour demander à Astoria de passer Noël chez lui. La prédiction qu'elle avait monté de toute pièce et vantée auprès de Blaise s'était avérée exacte. Elle n'eut pas le temps de s'en réjouir car Drago assonât un coup monumental dans la mâchoire de Yaxley avant de sortir en furie de la salle sous les regards médusés de toute l'assemblée. Astoria, qui n'était plus à une inconvenance près, sortit à sa suite et parvint à claquer la porte au visage de Pansy. Immonde garce ! 

Elle parvint à les rattraper discrètement  et les suivit jusqu'à une salle de classe abandonnée. Elle n'eut pas besoin de jeter un coup d'œil dans la salle pour savoir ce qu'il s'y passait, car Drago criait. Il était furieux contre la jeune fille, pour une raison que Pansy ignorait. Elle entendit la garce crier tandis qu'il la violait brutalement. Lorsque Drago sortit de la salle et tourna à l'angle du couloir, juste en face de celui où Pansy était dissimulée, Astoria éclata en sanglot .

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Après la soirée de Slughorn, Pansy n'avait pas eu une seule nouvelle de Drago, ni en rentrant dans le train –il semblait avoir directement transplané au manoir– ni dans les jours qui suivirent. Il ne lui envoya même pas de carte ou de cadeau pour Noël. Morte d'inquiétude, elle passait la journée à retourner dans sa tête la même question : que s'était-il passé entre Drago et Astoria pour qu'advienne une pareille scène de conflit entre eux ? Et surtout, est-ce que maintenant Astoria était réellement mise hors d'état de nuire ? Pansy passait toutes ses nuits à pleurer et toutes ses journées à échafauder des plans impossibles basés sur des suppositions non vérifiées. Même le traditionnel shopping de Noël n'était pas parvenu à contenir son inquiétude. Il lui fallait des réponses. Et il lui en fallait immédiatement. Heureusement, elle était toujours conviée avec ses parents à la réception de Nouvel An des Malefoy. Ce serait l'occasion de mettre les choses à plat avec Drago une bonne fois pour toute. Et peut-être même que la garce ne serait pas là cette fois-ci pour les empêcher de reconstruire leur couple. On pouvait toujours rêver...

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La soirée du trente-et-un décembre arriva plus vite que prévu. Pansy avait passé plusieurs jours à choisir sa robe, sa toilette, son maquillage. Il fallait que tout soit parfait si elle voulait reconquérir Drago ce soir-là. L'endroit était décoré somptueusement, comme à son habitude, Lucius et Narcissa accueillait les convives dans leurs tenues noires très sobres, qui contrastaient avec la salle de bal. Pansy adorait les mondanités. Elle laissa ses parents converser avec les Malefoy et se mit en quête de Drago. Il devait sûrement être avec Blaise. Elle le trouva renversé dans un fauteuil, dans la salle attenante. Elle toqua timidement et entrebâilla la porte.

-Je me disais que tu serais dans un endroit plus calme. Comment vas-tu ?

Il ne lui accorda pas un regard et posa son verre de whisky-pur-feu sur la table avant de se lever.

-Ça allait avant que tu ne viennes m'insupporter comme à ton habitude.

Il ajusta son smoking et rejoint la salle de bal sans un regard en arrière. Ça commençait bien...

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