Destins Liés - Tome 2: Irréprochable

Chapitre 26 : Un semblant de lumière

L'avant-dernier chapitre avant l'épilogue... Vous êtes prêt.e.s ?

Savannah était revenue tous les jours dans les semaines qui avaient suivies l'internement de Pansy. Queenie était venue aussi, une ou deux fois, mais elle se mettait constamment à pleurer lorsqu'elle voyait son amie allongée dans le lit. Elle se sentait coupable de ne pas avoir pu empêcher ça, alors qu'elle l'avait vu quelques instants avant le drame. Elle regrettait d'être partie, de l'avoir laissée, de ne pas l'avoir prévenue plus tôt pour Drago et Astoria. Savannah tentait de la rassurer comme elle pouvait, mais il était aussi difficile pour elle-même de ne pas s'en vouloir de l'avoir laissé seule à la merci de ce monstre. Il avait dû lui dire des choses épouvantables pour provoquer un tel afflux d'émotions...

Bientôt, les vacances de Noël se terminèrent et il fallut retourner à Poudlard. Les parents de Pansy avaient décidé que personne ne devait être au courant de ce qui était arrivé à leur fille, du moins tant qu'elle n'était pas sortie de sa transe psychotique. Savannah n'était pas ravie, mais elle comprenait leurs inquiétudes. Ce serait bien assez difficile pour Pansy lorsqu'elle ressortirait de cet état de se réadapter à la vie normale, sans en plus avoir la pression environnante de tous ceux qui scruteraient ses moindres faits et gestes. Savannah avait cependant demandé à pouvoir continuer à voir Pansy tous les samedis, en espérant que celle-ci reviendrait à elle à force d'entendre la voix de ses amies. Chaque semaine, elle lui rapportait les nouvelles de Poudlard, en omettant toute la partie concernant le couple le plus en vue de l'école. Drago et Astoria baignaient dans le bonheur, c'était à vomir. Ils s'affichaient au grand jour, créant le désarroi de toute la gente masculine et féminine. Les deux plus convoités finissent ensemble. Bien sûr. C'était un conte de fée, pas la réalité.

Savannah n'avait pas abandonné son projet de faire tomber le prince, loin de là. Elle continuait à élaborer son plan complexe avec Théodore et il commençait enfin à porter ses fruits. Dans les rangs des Mangemorts, beaucoup d'entre eux commençaient à douter de la loyauté du petit poulain Malefoy. Ils n'étaient plus si sûrs de l'avoir vu tuer Dumbledore. Il n'y avait plus qu'à attendre que le Lord entende ces rumeurs de couloir et Drago aurait ce qu'il méritait. Il abandonnerait enfin son air prétentieux et raserait les murs, là où était sa véritable place de lâche. En parallèle, Savannah avait fait appel à Davy à nouveau, ainsi qu'à Blaise pour tenter d'arracher Astoria aux griffes de l'amoureux transit. Il avait été exceptionnellement difficile de convaincre Davy, qui était encore très blessé de la rupture amoureuse, mais Savannah était maîtresse dans l'art de la manipulation. À grand coup de mensonge, de jalousie et de sentiments très masculins, elle était parvenue à le convaincre de se liguer à elle pour faire tomber le prince de Serpentard. Blaise Zabini, quant à lui, semblait avoir des comptes à rendre à Pansy. Il avait immédiatement demandé à Savannah où celle-ci se trouvait. Il semblait extrêmement inquiet de la tournure des évènements. Savannah le suspectait d'avoir fait un pacte avec Pansy qui devenait difficilement tenable maintenant. Elle l'avait rassuré. Elle aurait une mission pour lui en temps voulu. Les pions se plaçaient sur l'échiquier un à un, et il était certain que les esprits pervers de Savannah et de Théodore remporteraient la partie haut la main.

Bien que Drago et Astoria constituaient le sujet de toutes les rumeurs, au sein de la maison Serpentard, de plus en plus de personnes s'interrogeaient sur l'absence de Pansy. On avait d'abord cru à une crise de jalousie légendaire, comme elle en avait l'habitude, mais il devenait évident, les semaines passant et les examens approchant à grand pas, que quelque chose s'était passé. Savannah et Théodore, qui tenaient une position extrêmement favorable au sein de leur maison, maintenant qu'ils étaient ouvertement alliés, faisaient taire les rumeurs au mieux.

À une semaine de la Saint-Valentin, Savannah partit rendre visite à Pansy de bon matin. Lorsqu'elle pénétra dans la chambre d'hôpital faiblement éclairée, elle eut un pressentiment. Quelque chose avait changé. Peut-être était-ce l'aération de la pièce ou l'agencement des objets sur la table de chevet qui n'était jamais utilisée par sa propriétaire. Elle s'assit près de Pansy et lui prit la main. Depuis quelques semaines maintenant, elle avait arrêté de se balancer d'avant en arrière et ne semblait plus répondre violemment physiquement à son environnement. Il lui arrivait de plus en plus souvent d'ouvrir les yeux, mais son regard restait vide et elle ne communiquait toujours pas. Ce jour-là, cependant, elle ouvrit les yeux au contact de sa main et plongea son regard brun dans celui bleuté de son amie. Elle était là. Savannah sentit ses yeux se remplir de larmes.

-C'est moi Pans... Murmura-t-elle. Si tu savais comme tu m'as manqué.

Son amie ne répondit pas, mais elle continua de la fixer droit dans les yeux. Elle semblait être revenue à elle, comme si son âme transparaissait à nouveau au fond des iris marrons. Elle passa l'après-midi à ses côtés, lui lisant les rumeurs du journal « Les Mondains » dont elle raffolait, les nouveautés mode de Sorcière Hebdo, ragotant sur les couples de Poudlard et les éclats qui se déroulaient lors des fêtes. Elle l'embrassa sur le front en partant, et, pour la première fois depuis des semaines, transplana devant l'enceinte du château le cœur plus léger. L'obscurité s'éclaircissait enfin.