Destins Liés - Tome 2: Irréprochable

Chapitre 27 : Le réveil

Savannah avait passé la semaine dans un état d'excitation proche du délire. Aussi, quand le samedi arriva, il lui était pratiquement impossible de tenir en place. Elle savait que Pansy devait sortir de Saint Mangouste ce week-end. Ses parents avaient envoyé un hibou à Savannah pour la tenir au courant de l'état de son amie. Elle était revenue à elle. Malgré le fait qu'elle restait encore très affaiblie, les remèdes avaient fait leur effet et elle parlait à nouveau, bougeait à nouveau, souriait à nouveau. Il avait été décidé qu'elle retournerait à Poudlard dès le samedi, pour être dans un environnement familier. Savannah avait tenté d'objecter, mais ses parents avaient été catégoriques. Il fallait que Pansy retourne à sa vie d'avant et que tout soit comme si rien ne s'était passé. Son amie, malgré tout, était extrêmement inquiète. Si Pansy revoyait Drago, qui roucoulait avec Astoria sous les yeux envieux de tout Poudlard, elle risquait de retourner à son état de crise. Théodore l'avait rassuré. Il ferait en sorte que cela n'arrive pas. Elle avait tenté de lui tirer les vers du nez pour savoir comment il comptait procéder, mais il avait affiché un sourire mystérieux et l'avait embrassée pour la faire taire.

Vers neuf heures, elle sortit dans l'air froid de février, Queenie sur ses talons et elles transplanèrent sitôt devant la grille de l'école. À leur arrivée à Sainte Magouste, elles apprécièrent un instant le fait que c'était sans doute la dernière fois qu'elles se retrouvaient dans cette unité. C'était le grand jour !

Pansy était déjà tout habillée, assise sur son lit et elle semblait les attendre. Un large sourire s'étala sur son visage lorsqu'elle les vit. Savannah sentit ses yeux se remplir de larmes avant même qu'elle ne la prenne dans ses bras. Elle lui avait tant manqué. C'était son amour, son âme sœur. Elle dut se retenir de ne pas l'embrasser, n'ayant aucune idée de la réaction de son amie si elle tentait un rapprochement.

-Queenie, Savannah ! Je suis si contente de vous voir. Mes parents m'ont dit à quel point vous avez été super, en me visitant ces derniers mois, ils vous sont éternellement reconnaissants. D'après le mage en chef, ça a contribué à ce que je me réveille plus rapidement. Vous êtes vraiment mes meilleures amies !

Elle était joyeuse, malgré ses traits fatigués. Quelque chose en elle avait changé. Elle n'était plus dans la réserve, comme elle l'avait été depuis leur première année. Une étrange chaleur se dégageait d'elle. En même temps, après tout ce qu'elle avait vécu, il était logique qu'elle ne soit plus la même.

Après une dernière visite du mage en charge de Pansy, et des adieux émouvants avec ses parents, les trois amies retournèrent au château. Savannah, qui avait pensé à tout, se dirigea immédiatement dans la salle-sur-demande, ses amies curieuses de savoir ce qu'elle leur avait concocté. Un large bassin se déployait devant elles, laissant des volutes de fumée verte se déployer dans l'air. Une immense cascade d'eau chaude partait d'une statue de sirène, fixée entre les vitraux de la salle. Des plantes vertes étaient disposées de part et d'autre du bassin et des lits moelleux meublait le fond de la salle. Les trois amies passèrent la journée à se raconter des ragots et à s'amuser dans l'eau chaude, avant d'être rejointes par trois jeunes elfes de maison qui leur firent des soins du visage et des massages aux pierres précieuses. Sur le coup des dix-huit heures, elles se firent amener un dîner léger à base de poisson cru et de cocktails multicolores avant que Savannah ne sorte sa carte maitresse : elle avait acheté à chacune d'entre elle une magnifique robe courte, très sexy, dans trois teintes de verts différents, avec des perles scintillantes. Il n'y avait rien de tel qu'une fête pour leur changer les idées. Pansy semblait aux anges, même ses cernes s'étaient amoindries grâce aux soins des elfes de maison.

Lorsqu'elles arrivèrent dans la salle commune de Serpentard, tous les regards étaient braqués sur elles. Les autres élèves semblaient stupéfaits du retour de Pansy, bien amaigrie mais souriante, après des mois d'absence. Savannah crispa les poings. Faites que tout se passe bien !

 Mais elle se faisait de la bile pour rien. Pansy était toujours aussi forte. Elle envoya balader les curieux et moucha même Astoria Greengrass, qui chuchotait des méchancetés sur son passage, en lui disant qu'elle avait passé plusieurs mois à Beauxbâtons, pour y apprendre la classe à la française – et elle conseilla à la garce de s'y rendre également car elle en avait grandement besoin.

Drago n'était pas là, et Savannah remercia Théodore d'un regard. La fête fut un triomphe. L'ambiance était au beau fixe, en-dehors de quelques élèves grognons se demandant sans doute où se trouvait leur prince. Elles burent et se déhanchèrent tant sur la piste, que, pour la première fois depuis des mois, Astoria et ses amies passèrent au second plan. Jalouses à crever, elles boudaient dans leur coin, tandis que Théodore, Blaise, Miles et Ryan se joignaient à elles pour danser sur la piste. Lorsque la soirée fut terminée, et que les élèves montèrent un à un se coucher, ou conclure avec leur moitié d'une nuit, seuls Savannah, Théodore, Blaise, Queenie et Pansy restèrent dans la salle commune. L'ambiance se fit plus intime, on commença à siroter du whisky en fumant des cigares. Le rapprochement entre Queenie et Blaise était tangible, depuis maintenant plusieurs semaines, mais c'est ce soir-là qu'ils décidèrent de conclure pour la première fois, s'excusant en balbutiant, avant de monter dans le dortoir des garçons. Les trois amis restants s'en amusèrent pendant plusieurs minutes, faisant déjà des plans de mariage et de bébés entre leurs deux camarades.

Puis, Théodore, relativement ivre, s'approcha doucement de Pansy. Il lui remit une mèche de cheveux en place, avant de l'embrasser tendrement. Contre toute attente, celle-ci se laissa prendre au jeu et intensifia son baiser, sous les yeux stupéfaits de Savannah. Lorsqu'ils se détachèrent pour reprendre leur souffle, Savannah se rapprocha à son tour. Pansy la regarda d'un air taquin et passa sa main sous sa robe, donnant ainsi le feu vert à ce qui s'apprêtait à se passer. Théodore embrassa Savannah à son tour avant d'aider Pansy à la déshabiller et à l'allonger sur le tapis moelleux, devant l'âtre de la cheminée. Il s'approcha ensuite d'elle et glissa les mains sous sa robe, effleurant son corps gracile qui frémit sous ses doigts. Bientôt, ils se retrouvèrent tous nus, devant le feu brûlant, à se toucher, se lécher, ne sachant plus vraiment où le corps de chacun commençait et là où il s'arrêtait. Pansy, qui n'avait jamais expérimenté ce genre de plaisir, était proche de l'extase. Les deux amants de longue date se dévouaient corps et âmes, léchant son clitoris, saisissant ses tétons fermes entre leurs lèvres, introduisant leurs doigts tour à tour en elle pour la faire frémir. C'est tandis que Théodore la pénétrait enfin, et que Savannah l'embrassait en caressant ses seins qu'elle sentit le sang battre à ses tempes et qu'une explosion de plaisir l'électrifia des pieds à la tête. Elle ferma les yeux et ne put retenir un cri de plaisir qui déchira la nuit. Que c'était bon de se sentir vivante, enfin !