Chapitre 10 : Nuit d'encre

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Salut ! J'ai ouvert mes notifications ce soir et j'en avais des dizaines... Alors oui, je me suis absentée quinze jours, mais sérieux, vous êtes géniaux ! Ça me touche trop et ça me motive à fond à continuer d'écrire. Merci x1000 de suivre Destins Liés et bonne lecture !

Après le scandale de leur rupture, Pansy s'éclipsa de la salle commune et rejoint la salle de bain des préfets –où personne ne venait jamais, à cette heure-là– Queenie et Savannah sur ses talons. Elle allait leur faire une petite scène à leur tour, de manière à ce que ce soit convaincant, et prétexterait ensuite vouloir être seule pour réfléchir tranquillement à son plan d'attaque des semaines à venir. Halloween approchait, et elle espérait récupérer Drago d'ici là. Il fallait absolument qu'ils soient de nouveau proches lors du légendaire bal du réveillon de la famille Malefoy, sinon il y avait peu de chance qu'il lui demande de l'épouser avant la fin de l'année. En plus, Pansy avait déjà commandé sa robe de fiançailles sur le chemin de Traverse.

Queenie et Savannah se montrèrent particulièrement touchées par sa situation. Elles la réconfortèrent comme elles purent et se déchainèrent sur Astoria, attaquant son comportement, son nom, sa réputation, ses mimiques, jusqu'à sa beauté. Pansy savait bien qu'Astoria excellait dans nombre de domaines qu'elle-même ne pouvait qu'espérer un jour maîtriser, mais il était incontestable qu'elle avait travaillé plus dur et depuis plus longtemps pour que Drago lui appartienne, et il était donc extrêmement injuste qu'elle se le fasse voler par une arriviste.

Après une bonne demi-heure d'apitoiement sur son sort, elle les congédia et resta seule dans la grande salle-de-bain froide. Son regard se perdit à travers les vitraux, révélant une nuit d'encre. Elle se demandait ce que faisait le Seigneur-des-ténèbres, là, tout de suite. Était-il en train de tuer des innocents ? Sûrement. C'était regrettable, mais Pansy n'avait d'empathie pour personne. Que les gens meurent car leur sang était impur, peu lui importait. Elle avait été éduquée pour se sentir supérieure aux autres, la matérialisation de la guerre n'était donc qu'une formalité pour affirmer haut et fort le rang auquel elle appartenait. Parce qu'il était indéniable que certains sorciers valaient mieux que d'autres, mais certains au plus bas de l'échelle sociale avait tendance à l'oublier. Elle avait le nom, la richesse et le sang qui faisait d'elle une héritière. Il était dans l'ordre des choses que les plus faibles meurent tandis que les plus forts règnent.

Mais il est vrai qu'il y avait bien trois personnes pour qui elle s'inquiétait, en-dehors de sa petite personne. Sa mère, son père et Drago. Pansy n'avait pas peur de la guerre. C'était une menace qui planait au loin et elle savait qu'un jour celle-ci s'abattrait au-dessus de sa tête. Mais elle ne pouvait rien y faire, aussi la laissait-elle dans un coin de son esprit. Elle était résignée à ce que Lord Voldemort –Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer le nom comme l'appelait les froussards– règne bientôt sur le monde. Sa famille s'était assuré une place de choix dans le nouveau régime, tout en ne s'engageant pas trop dans la cause, afin de ne pas trop en pâtir si Saint-Potter parvenait à défier le mage noir. Bien que ce soit hautement improbable.

Tout ce qui comptait pour Pansy, dans cette guerre, c'était de protéger sa peau, et espérer que les seules personnes qui comptaient pour elles ne mourraient pas dans la bataille. Elle n'avait d'affection pour personne, ne qualifiait pas ses camarades d'amis, car ce n'était que des alliés, assoiffés de pouvoir, tout comme elle, et portés par leurs propres intérêts. On lui avait appris dès son plus jeune âge, la devise de sa lignée, non amicis nisi consociata. Qui signifiait « pas d'amis mais uniquement des associés ». C'est selon cette maxime qu'elle vivait, depuis son plus jeune âge. De toute manière, au sein de sa maison à Poudlard, tous les autres avaient à peu de choses près des devises similaires, c'était même l'un des critères de sélection. La ruse. L'ambition. C'était très bien ainsi, Pansy n'avait besoin de personne. À cette pensée, son regard se perdit plus intensément dans les profondeurs de la nuit et elle repensa à la manière dont Savannah l'avait traitée quelques jours plus tôt. La considérait-elle comme une amie, à présent ? Elle secoua la tête. Bien sûr que non, Savannah avait toujours été sa suiveuse, au même titre que Queenie. Mais maintenant que Pansy n'était plus la princesse des serpents, allaient-elles prêter allégeance à Astoria Greengrass ? Elle frissonna à cette pensée. Il fallait qu'elle mette les choses au clair avec elles dès le lendemain. D'ici un mois, elle serait à nouveau sur le trône. La trahir maintenant reviendrait à ne plus jamais regagner sa confiance.

Lorsqu'elle se retourna pour regagner son dortoir, ces pensées en tête, elle faillit pousser un cri. L'immense baignoire des préfets était maintenant remplie. Absorbée par ses pensées, elle n'avait pas entendu l'eau couler. Avait-elle seulement coulé ? Elle jeta un regard circulaire à la pièce, pleine de colonnes et de cachettes en tout genre et se sentit observée.

-Il y a quelqu'un ? Murmura-t-elle, les poils hérissés sur la nuque.

Pas de réponse.

-Il y a quelqu'un ? Demanda-t-elle plus fort en levant sa baguette.

À ce moment-là, la porte de la salle de bain s'ouvrit en grand et Savannah entra, une bouteille de champagne des fées à la main, un large sourire fendant son visage de reine. Pansy ouvrit des yeux ronds.

-Qu'est-ce que tu fais là ? Je pensais que tu étais retournée au dortoir avec Queenie. Demanda-t-elle suspicieuse.

-Ne fais pas cette tête ! Elle partit dans un rire bruyant. Je me suis dit qu'après ce qu'il s'était passé ce soir, tu aurais besoin de te détendre. D'où le bain et le champagne. Ajouta-t-elle en désignant la baignoire mousseuse.

Pansy resta sans voix. Qu'avait-elle à répondre à ça ?

-Qu'est-ce que tu fais Savannah ? Demanda-t-elle encore.

Ne lui répondant pas, la jeune femme leur servit deux verres de champagne et lui en donna un, avant d'ajouter :

-À un nouveau départ ! Et elle fit résonner son verre contre celui de Pansy.

Cette dernière, malgré le ton enjoué de Savannah, n'avait pas envie de s'amuser, encore moins d'être avec du monde, et elle posa le verre sur une banquette en marbre sans même y plonger les lèvres.

-Tu sais, trinquer sans boire cause sept ans de mauvais sexe. Elle gloussa à nouveau.

Que lui arrivait-il ? Elle se comportait vraiment bizarrement ce soir. Avait-elle pris de la drogue en trop grande quantité ?

-J'ignore à quoi tu joues, Savannah, mais je n'ai aucune envie d'y participer. Je vais me coucher. Bonsoir. 

Destins Liés - Tome 2: IrréprochableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant