Un espoir grandissant (Et si y avait-il un espoir? 2, Rivetra)

Chapitre 14: Retour

"Attend! Pas si vite, ralentis!"

Me hurlai Hansi depuis l'écurie. Mais je m'en foutais. Il fallait que j'y sois le plus vite possible. Je courais vers le château, ignorant mes chaussures qui se trempaient de la rosée du matin, ignorant les appels de Hansi, ne pensant qu'à lui. Je ne devais pas courir, mais qu'en avais-je à foutre? Mon manteau glissa de mes épaules et tomba dans l'herbe, mais je continuais de courir. L'air frais me frigorifiait les poumons, mais je continuais de courir. Le château ne se rapprochait que trop lentement. Arrivée à la porte, je la poussai assez fortement pour qu'elle aille se cogner violemment contre les murs du hall. Eren était là, choqué que j'aie repoussé les portes aussi brutalement.

"Où est-il?!"

Lui hurlai-je en le saisissant par le col.

"Dans sa chambre, en haut, mais-..."

Je le lâchai avant qu'il ne termine sa phrase, me précipitant vers les escaliers. Je montai les marches deux par deux, n'écoutant pas Eren ni Hansi qui me demandaient d'arrêter de courir. J'avais d'autres préoccupations, là. Je traversai le couloir comme une furie, jusqu'à ce que l'on m'attrape le bras.

"Ne cours pas."

Me dit anxieusement Auruo, qui attendait dans le couloir.

"Lâche-moi ou ton bras je te le prend, je te le brise puis je te le fais bouffer."

Lui rétorquai-je, furieuse. Il soupira et me laissa partir. Je me remis vite à courir, arrivant enfin à la porte de la chambre. J'étais essoufflée, ne sachant pas ce que je verrai, mais sachant très exactement ce que je ne voulais pas voir. Je posai la main sur la poignée, sentant mon cœur battre jusque dans mes tempes. Que verrai-je, à l'intérieur? Auruo, Eren et Hansi étaient derrière moi, ne parlant pas. Une main se posa sur mon épaule, en soutient. Je tournai la poignée, puis poussai la porte. Plusieurs personnes étaient là. Erd se tourna vers moi, l'air désolé. Gunther me vit à son tour.

"Petra est là, laissez-lui la place de le voir."

Dit-il aux quelques autres personnes. Erwin me faisait signe d'approcher. Mon cœur s'était arrêté. J'avançai, tremblante, jusqu'au lit.

"Pe... tra?"

Je reconnaissais cette voix. Je savais à qui appartenait cette voix. Mes épaules s'affaissèrent et je me laissai tomber à côté du lit, mes jambes ne me portant plus. Je me tenais au lit, les yeux fermement encrés dans ceux de l'homme qui était allongé là.

"... J'ai cru que tu serais ici, alors j'ai-..."

Il s'arrêta pour faire une grimace, me laissant voir son état. Il avait un bandage imbibé de sang entourant toute sa main droite, un tenant son épaule droite, un autre cette fois immaculé entourant son épaule gauche pour soutenir tout son bras, encore un autre recouvrant une partie de son abdomen, avec une grosse tache écarlate et un dernier autour de sa tête, présentant plusieurs fines coupures. J'entendis du bruit et jetai un coup d'œil en arrière. Ils partaient tous. Bientôt nous fûmes seuls.

"Comment va le petit?"

Demanda-t-il prestement, inquiet. Il ne bougeait pas d'un poil, immobilisé sous toutes ses couches de bandages.

"Très bien."

Il fit un semblant de sourire en soufflant douloureusement.

"As-tu toujours cet incroyable appétit?

- Oui, mais-...

- As-tu bien dorm? Tu as l'air fatiguée."

Mais de quoi parlait-il? On s'en foutait totalement, là!