Un espoir grandissant (Et si y avait-il un espoir? 2, Rivetra)

Chapitre 35: C'est le facteur!

Nous étions à table depuis prêt d'une demie heure, à bavarder de tout et de rien, dans une ambiance des plus amicales. Je discutais avec Armin des derniers livres qu'il avait lus. Il adorait la bibliothèque du château, qui était assez vieille et regorgeait de livres insolites et très intéressants.

"Je ne m'attendais pas à ce que cet auteur ait écrit autant! Et c'est là que je suis tombée sur tous ces bouquins signés de son nom, j'étais très surprise.

- Et bien c'est vrai que l'on ne peut pas s'y attendre, parce qu'il a une façon très personnelle d'aborder les sujets dont il parle, j'ai eu l'impression de lire son journal intime.

- Ah, toi aussi tu as pensé cela! C'est amusant, parce que c'est exactement ce que m'a dit Erd l'année dernière, lorsque je lui en avais fait lire un."

M'exclamai-je, ravie.

"N'est-ce pas, Erd?"

Lui demandai-je, lui qui était quasiment tout à l'autre bout de la table.

"D'ailleurs, passe-moi le pain."

Rajoutai-je, pointant la corbeille du doigt. Il la prit et la fit passer jusqu'à arriver à moi.

"De quoi parlez-vous?"

Demanda ft-il ensuite, pendant que je me servais.

"Des écrits du mec que t'as lus l'année dernière.

- Celui qui racontait ses mésaventures en campagne?

- Haha! Non, celui-là c'était le mois dernier.

- Lequel, alors?

- Tu sais, tu avais dit qu'il semblait adorer ce dont il parlait.

- Ah oui, son amour des femmes! Ohlàlà il était corsé, cet auteur... "

Armin fronça les sourcils.

"Son amour des femmes? Je ne l'ai pas lu, celui-là.

- Non? Je te le montrerai après, alors. Tu verras, il est tout aussi bien que les autres. Il y a juste mis cette pointe d'humour qu'il maîtrise très bien. Te rappelles-tu de l'histoire du pêcheur?"

Armin hocha la tête et souffla, s'adossant à sa chaise.

"Je n'aurais pas aimé être celui qui lui a piqué son bateau.

- Et bien imagine qu'il a rajouté une nouvelle couche d'humour, en plus.

- Cela doit être génial, comme histoire!"

S'enthousiasma Bertolt, qui m'avait déjà demandé des avis sur quelques œuvres de la bibliothèque.

"Non, tu n'aimerais pas, il y a beaucoup trop d'actions."

Lui déconseillai-je.

"Oh, mais cela ne me dérange pas!

- Es-tu sûr? La dernière fois que je t'ai montré une histoire d'action, tu as à peine terminé le premier chapitre...

- Mais cette histoire était trop répétitive, aussi."

Maugréa-t-il avant de finir son assiette.

"J'avoue qu'elle n'était pas très passionnante."

On toqua et je me retournai vers la grande porte que nous ne fermions plus. Un soldat messager se tenait à l'entrée, tentant quelques lettres. Je m'essuyai la bouche et me levai pour aller le saluer.

"Alors soldat, qu'avons-nous, aujourd'hui?

- Quelques lettres, caporale. Une est pour vous, elle vient tout droit des murs Sina."