Un espoir grandissant (Et si y avait-il un espoir? 2, Rivetra)

Chapitre 18: Nous sommes des soldats

"Je te le répète, je ne partirai pas en mission!

- Tu dois repartir, tu n'as pas d'autre choix. J'ai une mission à te confier au sein des brigades spéciales, tu dois y aller."

Répéta une énième fois Erwin, dans mon propre bureau.

"Mais tu te fous de moi! Crois-tu vraiment que j'accepterais de partir loin de Petra qui, je te le rappelle, est enceinte de presque neuf mois?

- Elle n'accouche pas et n'a aucune contraction, il n'y a aucun risque.

- Cela veut dire surtout qu'elle pourrait en avoir d'une minute à l'autre, je ne peux pas me permettre d'être absent un seul jour!

- Ce n'est rien que quelques journées, et tu ne peux pas te permettre non plus d'oublier ta place de caporal, bien plus importante que celle que tu as auprès d'une seule personne comme Petra."

Répliqua-t-il, excédé.

"Hoy, ne parlez pas comme si je n'étais pas là!"

Râla Petra, assise dans un coin de la pièce.

"Je suis désolé, Petra..."

Présenta Erwin, semblant se calmer.

"... Désolé que ton compagnon soit si borné!"

Relança-t-il, se tournant de nouveau vers moi. Il relançait tout, c'était lui qui cherchait inlassablement le conflit!

~

Cela faisait à présent trente minutes qu'ils se fusillaient du regard en s'envoyant leurs arguments à la gueule. C'était lassant...

"Levi, le major a déjà accepté beaucoup de choses de notre part, il s'agirait maintenant de-...

- Ce même major qui souhaite que tu risques ta vie par ma faute sans même que je ne sois là?!"

Explosa-t-il. Était-ce donc cela, le problème? Avait-il peur pour ma vie? Je me levai, difficilement.

"Major, je demande l'autorisation de pouvoir nous retirer.

- À condition que tu le fasses changer d'avis. Et c'est un ordre.

- À vos ordres, major."

Je sortis, suivie de Levi. Dans le couloir je me tournai vers lui.

"Ne compte pas sur moi pour partir d'ici"

Déclara-t-il en croisant les bras.

"Me crois-tu incapable de te faire changer d'avis?

- ..."

Je posai mes mains sur ses joues. Il évita mon regard, de peur que je réussisse à le convaincre. Pas le choix, je devais bluffer.

"J'ai eu une idée de prénom."

Son regard s'éclaira.

"Ah bon? Lequel?

- C'est un prénom merveilleux qui lui ira parfaitement.

- Alors dis-le moi!"

Je secouai la tête en souriant.

"Je te le dirai lorsque tu auras notre fille dans les bras, que ce soit cinq minutes après sa naissance ou trois jours plus tard.

- C'est injuste...

- Et est-ce juste de me faire passer devant toute l'humanité? Je sais qu'être là est important pour toi, mais il y a des gens qui comptent sur toi, d'accord? Des gens autres que ma simple petite personne. Il y a des gens, là-bas, dehors, qui ont besoin de toi. N'oublie pas que tu es soldat. Le plus fort soldat de l'humanité. Tu ne peux pas les abandonner.