Chapitre 52 : À deux

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Undertale OST: 071 – Undertale
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Le cœur battant, Matthew se tourna vers la silhouette qui lui faisait signe, derrière la porte vitrée. Neil ? Il alla lui ouvrir, déverrouillant lentement les poignées.

– Qu'est-ce que tu fais ici ? murmura-t-il à travers la fine ouverture. Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans le concept d'« adieu » ?

Le violoniste le tira sur le balcon où soufflait une légère brise, agitant les feuillages des grands arbres qui parsemaient la rue.

– Tu ne pensais pas sérieusement que j'allais te lâcher après ce que tu m'as dit ? dit Neil en fronçant les sourcils.

– J'espérais que si, je ne vais t'attirer que des problèmes.

Neil grinça des dents, le regard fixé sur sa joue. Il leva finalement sa main et caressa doucement sa peau, là où son père l'avait frappé. Ce simple geste le fit se sentir si faible qu'il s'arracha à lui.

– Arrête, je ne veux pas de ta pitié. Je veux juste que tu me laisses, que tu m'oublies et que tu ne prêtes pas attention à ce que mon père me forcera à faire, à l'avenir.

– Je ne pense pas que c'est ce que tu souhaites vraiment, Matt, répondit Neil en laissant retomber sa main.

Matthew garda le silence. Il avait compris depuis longtemps que rêver ne servait à rien, à part être déçu et gaspiller son énergie. Alors il s'était toujours efforcé de ne pas le faire. Avouer ce qui lui pesait sur le cœur ne ferait que rendre la réalité plus douloureuse.

– S'il te plaît, insista Neil.

– Ce que je souhaite... ? C'est...

Il serra les dents.

– C'est toi.

Le violoniste lui offrit l'un de ses plus irritants sourires, qui retomba vite, effacé alors que ses yeux devenaient plus brillants au clair de lune.

– Je n'aurais jamais cru t'entendre dire ça un jour. Pour être honnête, j'ai encore du mal à y croire.

Dans la pénombre, l'étrange ambiance revint les envelopper. Matthew resta de longues secondes plongé dans le regard noisette de Neil sans savoir quoi faire. Le violoniste ne semblait pas plus sûr de lui.

Quand ils se décidèrent enfin à bouger, ils le firent en même temps. Profitant qu'il ait levé la main, Neil entrelaça leurs doigts et vint l'embrasser doucement. Puis il posa son front contre le sien, les yeux fermés.

– Demain, dit-il, demain tu auras le choix. Et ce sera ta décision, entendu ? La tienne.

Il n'avait jamais vraiment eu le choix, on l'avait baladé toute sa vie. Alors de quoi parlait-il ?

– Tu ne comprends pas, murmura Matthew.

Il avait laissé partir Neil sans explications une fois, il ne répéterait pas cette erreur.

– Mon père tient l'hypothèque sur la maison de tes parents.

Neil écarquilla les yeux, sans répondre. Bien sûr la nouvelle devait être un choc. Il aimait profondément ses parents, ses parents qui se retrouvaient dans une situation dangereuse à cause de son père. Qu'aurait-il pu dire... ? Sans prévenir, Matthew se retrouva serré contre Neil, des mèches de cheveux frôlant sa joue. Il tenta de s'éloigner, mais le violoniste resserra son étreinte.

– Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi tu choisissais ton agence. C'était pour ça ? Pour mes parents ?

– Ce n'est pas aussi niais que tu pourrais le croire.

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