Conclusion

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The Chainsmokers & Coldplay - Something Just Like This

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Ensemble, ils descendirent du bâtiment, remettant tacitement les explications à plus tard. Ils ne marchèrent pas longtemps avant de trouver leur vieille voiture cabossée et un premier problème se posa.

– On est six, dit Neil en la déverrouillant.

– Va derrière et prend ton frère sur les genoux, répondit son père. De toute façon, tu ne vas pas conduire avec le nez qui saigne.

– Mais il va me dégouliner dessus, protesta Johan. Beurk.

La mère se tourna vers Matthew.

– Est-ce que ça te dérangerait de prendre Johan sur toi ?

Neil intervint avant qu'il n'ait pu répondre, embarrassé.

– Non, ça ne saigne presque plus, je m'occupe de Johan.

– Ne t'en fais pas, ça ira, assura Matthew en prenant place à l'arrière.

Il y eut un soudain combat de rue entre Iris et Johan pour savoir qui monterait sur ses genoux et leur père les sépara en les grondant. Finalement Neil monta au milieu et Iris à côté de lui. Après avoir aidé Johan à s'asseoir et à s'attacher sur les genoux de Matthew, le père s'installa sur la place passager et la voiture démarra.

Matthew capta un regard inquiet de Neil, persuadé que sa famille l'avait mis dans une position déplaisante, lui qui ne supportait pas les contacts. Étrangement, ce n'était pas le cas. Quand sa mère avait posé sa main sur son épaule pour le réconforter, aucun dégoût n'était venu empoisonner le geste. Et le petit qui s'agitait sur ses genoux ne lui donnait pas non plus envie de le projeter au loin. Il ne pesait pas plus qu'une plume. Cette réflexion lui déplut. Les gamins avaient autant besoin de se remplumer que Neil.

Ils se garèrent en bas de leur immeuble et Neil les invita tous à monter. L'appartement était presque comme il l'avait laissé, avec quelques dessins moches et des pastels en plus sur la table de verre.

– Je nettoierai tout ça, dit Neil en attrapant des vêtements propres.

Il s'enferma dans la salle de bain, le laissant seul avec ses parents et les petits. Iris et Johan se précipitèrent sur la table pour continuer leurs dessins.

– Neil m'a parlé de votre agence, dit Matthew.

– Oh, il t'en a parlé ? Déjà ? répondit la mère, surprise. Je ne comprends pas... tu as déjà contacté les autres agences ? Aucune n'a répondu favorablement ?

– Non. Je n'ai contacté personne, pourquoi ?

Elle parut embêtée.

– Il n'était censé t'en parler qu'en dernier recours. Nous n'avons rien de professionnel, nous ne connaissons pas le métier. Il s'agissait d'une solution de secours.

– Mais cette idée vous plaît ?

– Oui, beaucoup. Avoir notre petite entreprise tous les deux serait comme un rêve. Mon mari a un travail à l'usine, loin de la maison et je fais des ménages pour le village voisin. Ça ne rapporte pas assez et c'est fatigant, on ne peut pas faire plaisir aux petits ni être suffisamment présents.

– Je ne vais pas vous mentir, si vous décidez de nous produire, Neil et moi, vous aurez beaucoup de travail, dit lentement Matthew. Ce n'est pas plus difficile qu'un autre métier, mais l'apprentissage risque d'être chronophage au début. Je peux vous apprendre ce que je sais et vous mettre en contact avec des avocats si vous le souhaitez. Et quand vous serez suffisamment à l'aise, il sera temps d'engager du personnel et de nouveaux artistes. Si vous tenez jusque là, soyez sûrs que vos efforts paieront.

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