Praline

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Eren attendait devant l'école. Dans ses mains, il avait une boîte de chocolats. Foutu cliché romantique. Des gamins couraient en sortant des cours, enfin libérés des examens de fin d'année. Le soleil resplendissait. L'air était étouffant. Ou peut-être qu'Eren étouffait parce qu'il angoissait. Et que son cœur refusait de se calmer. Par pitié, de l'oxygène.

Ce matin-là, il avait pris l'initiative de se lever tôt et de s'habiller convenablement. Il avait aussi coiffé ses cheveux, miracle qu'il pensait inconcevable. Depuis petit, sa tignasse était indomptable. Mais aujourd'hui était son jour de chance ! Sa montre indiquait trois heures et quart. Soudainement, ses vêtements lui parurent bien plus serrés qu'ils ne l'étaient réellement. Il triturait son t-shirt dans l'espoir de se sentir à l'aise ; en vain. Une grosse goutte de sueur glissa le long de sa tempe pour s'écraser contre sa main. Frais et présentable, même pas en rêve. Peu lui importait, il n'avait pas le temps de se concentrer sur son physique. Parce que sa montre avait décidé d'avancer le temps bien plus vite que la normale. Parce que dans cinq minutes, il allait surgir devant Levi pour le surprendre.

Il le vit au loin accroché au bras d'Ymir. Sacrés soient tous les Dieux, il était bien plus beau qu'en photo. Ses cheveux brillaient au soleil et il ne semblait pas être gêné par la chaleur accablante, malgré son veston noir. Très classe, Levi. Il avait l'air d'un homme d'affaires. Physique avantageux, élancé, bien vêtu et souriant. On se croirait dans une pub Colgate où la voix-off vanterait les bienfaits du dentifrice sur l'émail. Sauf qu'il n'y avait pas de voix-off et qu'Eren était totalement envoûté. Il avait l'air d'un psychopathe, caché derrière l'arbre. Ou d'un pédophile vu le lieu. Alors il se cacha complètement et cessa son regard insistant puisqu'il n'eut pas le courage d'aller lui dire bonjour. Quelques secondes s'écoulèrent. Et l'occasion fut manquée. Levi était monté dans sa voiture, puis il était parti. Comme un voleur. De cœur, assurément.

-T'as vingt-cinq piges, pour l'amour de Dieu.

Eren mangeait les chocolats qu'il n'avait pas pu offrir. Il boudait. Armin, sans cœur, le grondait comme une mère gronderait son fils qui ne serait pas rentré à l'heure.

-Pour ma défense, il était avec Ymir. Tu ne trouves pas que ça aurait été gênant ?

-Tu te trouves des excuses.

-Les chocolats sont tous fondus. C'est dégoûtant. Tu en veux un ?

Armin abdiqua. Il était inutile de discuter avec Eren.

Mardi 24 juin

Eren

« T'avais pas chaud, avec ta veste ? »

Envoyé

Levi

« Je te demande pardon ? »

Reçu à 17 :14

Eren

« J'étais devant l'école ! »

Envoyé

Levi

« Tu m'espionnes ? Bordel, tu te rends compte que t'es bizarre ? »

Reçu à 17 :16

Levi

« T'es vraiment con. »

Reçu à 17 :16

Eren

« Je ne t'espionne pas. J'étais venu te voir mais tu m'as ignoré. »

Envoyé

Levi

« Je te déteste. »

Reçu à 17 :17

Levi

« Rendez-vous demain, devant le centre commercial, à 12H. »

Reçu à 17 :18

Levi

« Puisque tu tiens tant que ça à me voir, sois là. »

Reçu à 17 :19

Les rôles furent immédiatement inversés. Eren n'avait plus le contrôle de la situation.

O N L I N EOù les histoires vivent. Découvrez maintenant