CHAPITRE VII

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Un policier, dont je ne connais pas le nom, me prend par le bras et m'emmène dans ma cellule.

- Quand est ce que je pourrais sortir ? Je lui demande d'une voix lasse.

Il ne me répond pas et ferme la porte derrière moi. Je lève les yeux au ciel. Je ne comprends pas cet acharnement sur moi. Je suis sûre que ce t-shirt, je ne l'ai jamais porté. Quand je réfléchis, je me dis que, peut-être, Lucy est coupable. Elle est le principal suspect de cette affaire. On a quand même retrouvé un bout de tissu qui lui appartient. Peut-être qu'on la suspecte, elle aussi mais à cause de mon enfermement, je ne peux rien voir ni rien savoir.

Je fais les cents pas dans cette petite pièce. Je ne sais pas l'heure non plus mais j'ai l'impression je marche pendant des heures.

La porte se déverrouille et laisse voir Normani.

- Tu as de la visite.

Camila est venue me voir ? Mais ce n'est pas elle que je vois mais belle et bien ma sœur. Je cache ma déception mais lui souris tout de même. Ça fait du bien de voir une autre personne que ceux dans cette station de police.

Taylor s'approche de moi et je la prends dans mes bras. Normani referme la porte pour nous laisser tranquille.

- Je vais te sortir de là, dit-elle catégoriquement. Tu n'as rien à faire ici.

Je me détache de ses bras.

- Je ne comprends rien. Tout est arrivé si vite, je lui informe.

- J'ai entendu ce qu'il s'est passé et je suis venue directement dans le pays pour te voir. Même en France, on entend parler de ça. J'ai fait mes recherches sur l'enquête, moi même et je ne vois pas pourquoi il n'interroge pas Ally, la nourrice, elle a tout pour être coupable mais la police ne fait rien. Ils s'acharnent sur toi et je suis désolée de te dire ça mais les journalistes sont au courant. Normani a tout dévoilé.

- Je lui avais demandé ! Je crie.

Elle pose ses mains sur mes épaules pour m'apaiser.

- Calme toi, ça ne sert à rien de s'énerver.

Un blanc s'installe. On entend que ma respiration forte.

- Camila n'est pas venue te voir ?

Je secoue la tête de droite à gauche.

- Elle ne m'aime plus. Elle a su que je l'ai trompé une deuxième fois. En plus, c'était avec Lucy.

- Quand est-ce que tu l'as trompé avec elle ?

- Juste avant qu'elle me dise qu'elle était enceinte de Karla. Mais j'avais dix-neuf ans.

- J'espère qu'elle te pardonnera. Mais revenons aux faites, il faut que tu appelles un avocat ou alors je le fais moi-même.

Je hoche la tête.

- Je pense que s'il te garde ici, c'est pour ne pas que tu les déranges dans l'affaire.

- C'est n'importe quoi ! Je ne faisais rien du tout ! Je veux juste retrouver ma petite fille !

Des larmes coulent sur mes joues. Je suis désespérée.

- Et tu la retrouveras. Maintenant, il faut te sortir de cette cage et je ferai tout pour.

Je la prends dans mes bras.

- Merci, je lui dis émue.

- Je suis ta sœur, c'est normal. Demain, ils vont sûrement te poser encore des questions, ils font tout pour te faire craquer et lâcher le morceau. Tu ne diras rien. D'accord ?

Je hoche la tête.

- À demain. Je retournerai te voir, dit-elle avant de partir en me souriant.

Je lui fais un semblant de sourire.

Le lendemain matin,
Miami

Je suis tellement fatiguée. Je n'ai pas dormi une seule fois cette nuit. Ça fait déjà deux jours que je suis ici. Ma vie ne peut pas être pire qu'en ce moment.

Je suis assise par terre. Mes jambes sont recroquevillées contre ma poitrine et mes bras sont croisés sur mes genoux. Je repose ma tête dessus et attends que le temps passe. C'est tellement long.

J'entends la porte s'ouvrir.

- Debout.

Je ne fais rien. Mais on me lève de force et on me fait marcher jusqu'à la salle d'interrogatoire. Je fais la même chose à chaque fois, je m'assois, le Dictaphone est en route et on me pose des questions. Cette fois-ci, ce n'est pas Normani mais une inconnue. Je ne l'ai jamais vu. Elle est rousse et très jolie.

- Bonjour, je suis la remplaçante de Normani Kordei, Madelaine Petsch.

Elle me tend sa main pour que je la sers mais je ne fais aucun mouvement.

- Commençons. Je trouve ça débile de faire ça alors que l'on sait très bien que ce n'est pas vous.

Je la fixe du regard pour voir si elle ment. Je me méfie.

- Nous avons demandé à des employés de votre entreprise s'ils avaient vu Lucy Vives dans le bâtiment vers seize heures et ils ont tous répondu « oui ». Nous savons déjà que cette femme n'est pas coupable. Mais ce bout de tissu n'est pas quelque chose à retirer de l'affaire. Il est même la seule preuve que l'on a.

- Et donc la seule preuve contre moi.

- Tu as tout compris. Je pense que la police veut classer cette affaire rapidement et donc vous faire dire quelque chose que vous n'avez pas fait. Cette après-midi, j'ai ordonné de regarder les vidéos de surveillance dans les magasins où vous êtes allée. J'ai juste besoin de savoir dans quelles magasins vous êtes allée.

- Dans tous les magasins de jouets et dans les boutiques comme Zara, Mango et Pull & Bear.

- Merci, je t'informerai de ce que nous aurons vu. Si nous te voyons dans ces caméras, tu pourras définitivement partir. A toute à l'heure.

Elle se lève et part.

Je ne m'attendais pas à ça. Pourquoi on ne m'a pas mit cette fille depuis le début pour mes interrogations. Elle est deux fois plus qualifiée que Normani. En plus d'être gentille, elle est rassurante.

On me replace dans cette salle confinée et j'attends l'après-midi pour savoir si je peux sortir.

On déverrouille la porte.

- Tu as de la visite.

C'est sûrement Taylor puisqu'elle m'a dit qu'elle reviendrait mais contre toutes mes attentes, ce n'est pas elle mais Camila.

- Camila ?

Elle ne me sourit pas. Elle s'approche de moi et me dit seulement :

- Je veux le divorce.

Karla. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant