CHAPITRE XIII

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Mon téléphone sonne et je décroche. Qui m'appelle à cette heure ci ? Il est six heures du matin.

- Allô ?

- C'est Madelaine. Tu es disponible maintenant ?

Je fronce les sourcils. Je ne m'attendais pas à elle mais je me lève du lit et prends des vêtements en vitesse.

- Pour quelle raison dois-je venir ?

- On a trouvé quelque chose. Les analyses sur les dents de Karla. Nous avons un énorme suspect.

Mon visage s'illumine. Nous allons enfin savoir.

- Qui est-ce ? Je demande impatiente avec une certaine peur dans ma voix.

- Je te le dirai toute à l'heure.

Elle raccroche. Je range mon téléphone et m'habille rapidement.

J'hésite à réveiller Camila. Je ne veux pas la déranger mais en même temps, nous avons peut-être un coupable alors je décide de la sortir de son sommeil. Je la secoue mais ne fais rien d'autre. Je lui en veux toujours.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Dit-elle avec une voix endormie.

Elle est beaucoup trop mignonne avec sa petite voix du matin.

- Madelaine m'a appelé. Ils ont peut-être trouvé le coupable.

Elle se lève directement en me regardant surprise. Elle sourit, les larmes aux yeux.

- J'espère qu'on l'a trouvé, dit-elle avec espoir.

Je hoche la tête froidement et sors de la pièce.

- Attends ! Lauren ?!

Je m'arrête de marcher et me retourne vers elle. Elle est nue et ça me perturbe. Quand on dort, on est déshabillé. Elle se dirige vers moi.

- Ne me fais plus la tête. Je t'en supplie. Tu aurais fait la même chose si tu étais à ma place.

- Pas au point de t'enfermer ! Je lui crie.

Elle sursaute à mon soudain énervement.

- Certes, je t'en voudrais mais je n'aurais pas été aussi bête pour t'enfermer pour une histoire de relation. Je sais que c'est mal de tromper mais ce n'est pas un meurtre, je lui avoue plus calmement.

Les larmes coulent sur ses joues.

- Je suis désolée...

- Je ne veux pas te parler, je te l'ai dit hier, s'il te plaît, je veux de l'espace.

Elle baisse la tête. Je pense qu'elle s'en veut. Je crois que je ne vais pas rester longtemps sans lui parler. C'est ma femme et on a besoin de se soutenir même si depuis la perte de notre fille, nous n'avons plus rien.

Camila part se préparer et je l'attends dans la voiture comme à chaque fois. Elle arrive au bout de dix minutes et nous roulons vers la station de police. La musique dans la voiture, me détend. Avec toute cette pression, il m'est impossible d'être reposé. Personne ne parle et c'est mieux comme ça. Je n'ai pas envie d'ouvrir ma bouche pour m'exprimer. Mais Camila le fait.

- Tu penses que c'est qui ?

Je souffle.

- Je ne sais pas.

- Cette lettre J m'entête et je n'arrive pas à m'enlever ça de ma tête. J pourrait correspondre à Jauregui mais je ne vois pas ta famille faire à ce point ça.

- Moi non plus mais arrête de parler de ça.

Elle ne dit plus rien.

Nous arrivons enfin et nous sortons pour rejoindre l'intérieur du commissariat. Madelaine nous voit directement et se dirige en courant vers nous.

- Venez vite !

On se précipite vers son bureau.

- Nous savons peut-être la personne mais je ne comprends pas. Rien n'est logique.

Je suis confuse.

Elle nous regarde appréhendant notre réaction.

- Nous avons trouvé l'ADN d'Ally Brooke, la nourrice de Karla, la dernière à l'avoir vu. Mais pourquoi ce bout de tissu était là ? Ally et Lucy nous aucun lien.

Je suis surprise. Pourquoi Ally ? On lui faisait confiance. Si c'est bien elle, je peux jurer qu'elle sera morte bien avant son jugement.

- Peut-être que Lucy et Ally ont menti. Peut-être qu'elles se protègent mutuellement. Il faut les interroger encore une fois. Il faudra forcer pour qu'elles nous disent la vérité.

Je ne fais rien. Je crois que je suis incapable de bouger. Je ne m'attendais pas à Ally. Rien n'est logique comme le dit Madelaine.

- Et J ? Vous en faites quoi ? Demande Camila.

- Cette lettre est peut-être un canular. Ne la prenons pas au sérieux, pour l'instant. Si cette personne écrit quelque chose de très intime qui vous concerne et que personne n'est sensée le savoir alors oui, cette personne est coupable. Nous avons fait des analyses sur le papier mais nous n'avons rien trouvé.

On me regarde car je ne parle pas depuis toute à l'heure.

- Lauren. Tu vas bien ? Me demande-t-elle.

Je hoche la tête. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que nous sommes loin du compte et que cette épreuve n'est pas finie.

- Je sais ce qu'il se passe entre vous deux et ce n'est pas la joie, admet-elle. Vous devrez voir un spécialiste pour recoller les morceaux. Avec la mort de votre fille, c'est important de rester soudé alors je vous conseille ça. Je sais de quoi je parle. Beaucoup de couple s'aimant très fort se sont finalement séparés à cause de la disparition de leur enfant. Ne faites pas de même, ça serait bien de rester un couple marié.

- Je pense que nous allons le faire, suggère Camila, intéressée.

Je n'ai pas envie de pensé à ça pour l'instant. Je veux me concentrée sur ma fille et le coupable et rien d'autre.

- Quand vas-tu poser des questions à Ally ? Je lui demande en ignorant son conseil.

- Aujourd'hui.

- Je veux rester ici pour la voir.

- Non. Lauren. Tu vas rentrer chez toi ou aller au travail pour te changer les idées mais pas ici. Ou alors, allez prendre un rendez-vous pour vous.

- Mon couple va très bien et ce n'est pas une flic qui va me donner des conseils pour recoller les morceaux avec ma femme. Nous sommes bien ensemble et rien ne va changer puisque tout va bien, je lui dis durement.

- Tu vas te calmer tout de suite. Tu me dois le respect car je fais tout en mon pouvoir pour trouver le coupable. Tu vas partir chez toi et discuter avec ta femme de cette aide sentimentale.

Camila ne sait pas où se mettre. Elle se sent gênée.

Je me relève de ma chaise et attrape Madelaine par le col de son t-shirt.

- Écoute moi bien ! Je lui ordonne. Je ne veux pas d'ordre sur ma personne et mon couple ! Tu as bien compris ?! Je lui hurle.

- Lauren ! Calme toi ! Lâche la ! M'ordonne Camila en essayant d'enlever ma main de l'agent.

Madelaine enlève mon bras d'elle et me regarde d'une manière noire.

- Tu refais ça, je ne t'aiderai plus, me menace-t-elle. Tu n'es pas dans ton état normal et tu es perturbée alors je ne t'en veux pas mais la prochaine fois, j'abandonne pour ta fille.

Je hoche la tête. Je n'aurais pas dû faire ça. Je me suis emportée. Elle fait tout pour nous et voilà comment je la remercie. Je suis la pire personne qui puisse exister.

Karla. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant