Je roule toujours en direction de, je ne sais où avec Camila à côté de moi. On ne parle pas, nous sommes dans nos pensées toutes les deux. Mais je décide tout de même de faire un geste d'affection pour ma femme. Je pose ma main sur sa cuisse. Elle prend ma main et entrelace nos doigts. Je souris à ce contact.
- Tu voudrais aller où ? Je lui demande avec une voix douce.
- Loin de cette ville, me répond-elle faiblement.
Plus personne ne dit rien. J'ai une petite idée d'où on peut aller. C'est une petite ville pas loin de Miami. Le paysage est magnifique, surtout au coucher de soleil. L'endroit où je veux l'emmener est très reposant. On peut y passer des heures sans être perturbé.
Nous arrivons au bout de trente minutes et je me gare à côté du recoin magnifique. Nous sortons du véhicule et je m'empresse de lui prendre la main pour la diriger à l'endroit précis où je veux que l'on s'assoit. On a l'air deux adolescentes qui sont en rencard, mais ce n'est pas le cas, malheureusement.
Nous nous asseyons sur l'herbe côte à côte. Elle pose sa tête contre mon épaule.
- C'est magnifique, Lauren.
Je souris, fière de lui avoir montrée ça.
- Pourquoi tu ne m'y as pas emmené avant ?
- Manque de temps. Et à vrai dire, je ne me rappelais pas ce paysage et avec ce qu'il se passe en ce moment, je ne sais pas pourquoi, mais cet endroit m'est revenu en tête.
- Je suis contente que tu m'y es emmenée.
Je lui embrasse le front et décide de m'allonger. Camila se repose sur ma poitrine et enroule ses bras autour de moi. Je passe mes mains derrière ma tête et regarde le ciel assombri.
- Tu te rappelles le premier jour qu'on s'est rencontrée ? Je lui demande.
Elle commence à rigoler. À vrai dire, la rencontre était plutôt drôle.
- J'étais entrain de travailler dans ce café miteux et toi, tu étais venue pour te bourrer la gueule ! Raconte-t-elle en riant.
Je la suis dans le rire.
- J'ai pris au moins quatre verres de whisky et tu acceptais à chaque fois de me les passer. En plus, je n'arrêtais pas de te draguer. Ça devait être chiant de m'écouter.
Elle se redresse et me regarde avec un sourire dragueur.
- Non parce que ça me plaisait. Je suis tombée sous ton charme dès que je t'ai vu dans ce bar.
- Moi aussi.
- Tu ne peux pas dire le contraire. Tellement ta drague était... lourde, termine-t-elle en se foutant de moi.
Je lui frappe l'épaule gentiment, mais son rire redouble. Je fais une moue vexée. Elle passe ses bras autour de mon cou puisque je m'étais relevée. Elle m'embrasse la joue.
- Mais je rigole mon cœur. Tu étais très séduisante avec ta voix bourrée et tes yeux rouges, dit-elle en se contentant de rire.
Je lui mords le nez sans être violente et elle grimace avec un petit sourire. On se regarde dans les yeux sans rien dire d'autre. Je lui dépose un baiser dans le cou dans un geste doux et tendre.
- Ça fait du bien de rire.
- Je voulais que tu penses à autre chose pour l'histoire de quelques instants, je lui avoue.
- Merci, dit-elle en me serrant encore plus dans ses bras.
Elle enfouit son visage dans mon cou.
- Pourquoi il y avait autant de journalistes et photographes devant notre maison ? Je lui pose la question.
- Sûrement parce que cela fait longtemps qu'il n'y a pas eu de disparition d'enfant dans le coin. Ça intéresse tout le monde. Malheureusement, ça ne sera pas fini de sitôt.
Je souffle de désespérance.
- Je suis désolée de leur avoir mis au courant pour Karla, s'excuse-t-elle.
- Tu pensais bien faire. Ce n'est pas ta faute.
2h plus tard,
MiamiLes journalistes sont encore devant notre maison. Je lève les yeux au ciel. Je regarde Camila sur le siège conducteur. Elle s'est endormie. Je souris en la regardant. Elle est tellement belle.
On tape contre la voiture et on me prend en photo. Les flashs m'éblouissent, je n'arrive plus à rouler correctement, car je ne vois rien. Je m'arrête et réveille Camila contre mon gré. Je la secoue et elle ouvre les yeux au bout de deux secondes.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande-t-elle avec une voix fatiguée.
- Les journalistes.
Je descends de ma voiture.
- Eh ! Barrez-vous ! Il n'y a rien à voir ici ! Je leur crie.
Ils ne m'écoutent pas. Je sais que je suis un peu connue, car je suis à la tête d'une entreprise de la ville et j'ai perdu ma fille, mais ce n'est pas une raison de nous harceler.
- Madame Jauregui ?! Êtes-vous au courant que la police est trouvée un suspect ?!
Je fronce les sourcils de confusion.
- Quel suspect ? Je leur demande.
Camila sort du véhicule et me rejoint. Elle a entendu notre altercation, elle veut connaître la réponse.
- Votre secrétaire, Madame.
Je secoue la tête de droite à gauche. C'est débile. Pourquoi ma secrétaire aurait fait cette monstruosité. Je sais bien qu'à seize heures, l'heure de la disparition de Karla, je n'étais pas aux bureaux, mais Lucy ne ferait pas ça. Je sais qu'elle veut coucher avec moi, mais ce n'est pas une raison de kidnapper mon enfant.
Camila me regarde avec confusion.
- Rentrons, j'ordonne en colère.
Je me précipite dans ma voiture et attends que Camila monte. Je roule rapidement sans faire attention aux gens en face de nous et arrive chez nous.
J'entre à l'intérieur et fais les cents pas. Je réfléchis. Il faudrait que l'on pose des questions sur Lucy à mes employés. S'ils l'ont vu être là à seize heures dans l'immeuble.
- Lauren ! C'est quoi cette histoire ?! Hurle Camila. Qu'est-ce que fait ta secrétaire dans l'affaire ?!
Je me tourne vers Camila.
- Je n'en sais rien du tout et arrête de me crier dessus ! On verra ça avec la police et non pas avec ces foutus journalistes qui savent tout avant nous, d'accord ?!
Elle hoche la tête avec un air énervé.
- Il ne se passe rien avec ta secrétaire ? Hein ? C'est peut-être pour ça qu'elle est suspectée !
Je souffle.
- Mais qu'est-ce que tu dis ? N'importe quoi ! Elle ne me plaît pas et je reste fidèle à toi. Elle essaye de me draguer, mais ça ne marche pas avec moi, je te le jure.
Je lui prends les mains pour appuyer mes dires.
- Je t'aime et je ne te tromperai pas.
- Tu avais dit ça la dernière fois, me reproche-t-elle en levant un sourcil.
Je ne sais plus quoi lui dire. C'était il y a longtemps. Au début de notre relation, j'ai fait énormément d'erreurs que je regrette plus que tout. Je n'étais pas faite pour les histoires d'amour, mais je ne recommencerai pas.
- Je ne le referai plus jamais. Je te le promets.
- J'ai envie de te croire pour cette fois. Je suis fatiguée, je vais aller dormir.
Elle m'embrasse chastement et monte dans notre chambre.
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Karla.
FanfictionUne disparition. Chamboulant la vie parfaite de Lauren et Camila. Deux jeunes femmes récemment mariées qui ont eu un enfant du nom de Karla. Elles avaient tout pour être heureuses mais leur petite fille disparaît. Essayant, corps et âmes, de la retr...