CHAPITRE FINAL

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Trois jours plus tard

Je me regarde dans le miroir. Une larme coule sur ma joue. Je n'ai pas envie de l'essuyer. Mes yeux sont rouges. Je regarde ma tenue. Une robe noire. Pour un enterrement. Je ne peux pas mettre autre chose.

- Camila ? M'appelle quelqu'un.

Je me tourne vers celui-ci. C'est Chris. Je lui souris faiblement.

- Tu es prête ?

Je hoche la tête. Je n'ai pas envie de parler.

On rejoint sa voiture et nous nous installons dans un silence complet. Il roule jusqu'à l'église. J'admire la vue de dehors. Je ne peux pas m'empêcher d'être nostalgique. Il y a quelques semaines, je marchais pour la dernière fois ici avec ma fille. Mais elle n'est plus là et elle ne le sera plus jamais.

- On est arrivé, intervient Chris.

Je n'avais même pas remarqué qu'on était à destination. Je reprends mes esprits et sors du véhicule. Nous marchons côte à côte sur le chemin qui mène à l'église.

Il y a un rassemblement. Des amis. Nos familles. Certains journalistes. Je souffle en les voyant. Je ne sais pas si je suis prête à y aller. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et les personnes qui parlent me font mal à la tête.

Le frère de Lauren passe devant moi pour saluer ces gens. Je le suis quelques secondes après. Comparé à lui, je ne dis bonjour à personne. Je ne veux pas de pitié ni de condoléances de leur part.

J'entre dans ce lieu Saint et regarde les vitraux. Je trouve qu'ils sont magnifiques. Au fond, je retrouve le prêtre parler à une certaine personne que je ne vois pas. Je m'avance vers eux. Le bruit de mes talons qui claquent contre le sol les fait retourner. Ils me sourient.

- Bonjour, Madame Cabello, me dit poliment le curé.

- Bonjour mon Père, je lui dis en lui serrant la main.

J'allais souvent à l'église à l'époque. Mes parents m'y emmenaient. Ils étaient très croyants. Ils me manquent. Ma mère est décédée d'un cancer. Mon père n'a pas pu supporter sa mort alors il s'est pendu et je l'ai retrouvé. Lauren était arrivée dans ma vie au même moment, elle m'a énormément aidé à faire mon deuil.

D'ailleurs celle-ci est en face de moi. Je la prends dans mes bras. Elle me sert très fort dans ses bras. Elle m'embrasse la joue et veut me déposer un baiser sur la bouche mais je l'arrête.

- Pas dans un lieu religieux, je lui dis en souriant.

Elle parait outrée. Elle lève les yeux au ciel. Lauren ne croit pas du tout en Dieu et toutes ces choses là. Elle pense que c'est comme une secte et que ces gens qui pratiquent sont timbrés. Je ne suis pas de son avis.

- Nous pouvons commencer ?

Nous hochons la tête. La réalité me revient en pleine face. Nous sommes là pour dire adieu à notre fille. Nous l'avons pas fait avant car nous pensons qu'il était inutile de le faire tant qu'on n'avait pas trouvé le coupable. Mais c'est fini, c'était cette femme, Madelaine.

Il y a trois jours, Madelaine nous avait enfermé dans son sous-sol. Elle allait tiré sur Lauren mais quelqu'un est arrivé juste à temps. C'était Normani. Elle nous avait sauvé. Taylor et elle cherchaient le coupable ensemble depuis le début. Normani avait localisé Taylor parce qu'elle ne répondait pas et elle s'est inquiétée. Nous sommes arrivés avant elle et le portable avait été porté par Madelaine. Elle pensait que personne ne le localiserait mais elle a eu tord donc elle la gardait sur elle. Normani a pu nous rejoindre grâce à ça. Elle a tiré sur Madelaine directement, sans hésitation. Je pensais qu'elle nous avait abandonné mais c'était tout le contraire. Peut-être que Madelaine la menaçait de ne pas nous parler. La mort de la tueuse était sur tous les journaux ou sur les médias sociaux ou encore à la télévision. Nous avions été interrogé des centaines de fois. Bizarrement, je ne me sens pas soulagée. J'ai perdu ma fille et cela me hantera pour toujours.

Karla. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant