Karla.

CHAPITRE XII

On court dans la station de police pour trouver Madelaine. Mais elle est introuvable.

- Merde ! Je jure en me tirant les cheveux.

Il faut absolument la voir aujourd'hui. Je vais m'adresser à la femme de l'accueil.

- Bonjour, est-ce que l'agent Petsch est là ? Je demande avec la voix qui tremble.

- Oui mais elle interroge quelqu'un pour l'enquête de la disparition de votre fille.

- Combien de temps cela va durer ?

- Dans cinq minutes, elle sera ici. Vous pouvez attendre sur les sièges.

Je hoche la tête et vais m'assoir sur une de ces chaises pas très confortable. Camila fait de même.

- Tu penses que c'est qui qu'elle interroge ? Me demande Camila curieusement.

Je ne lui ai pas dit que je soupçonne Normani. Mais je vais le faire maintenant même si elle va m'en vouloir.

- C'est Normani. 

Elle se tourne vers moi en fronçant les sourcils.

- Je lui ai demandé de la faire parler parce qu'elle voulait que je reste dans cette cellule alors que ce n'était même pas la responsable de cette affaire. Tu ne trouves pas que c'est louche ?

Camila baisse la tête. Que me cache-t-elle ? Pourquoi prend-elle cet air coupable ?

- Dis moi ce que tu me caches.

- C'est moi qui lui est demandé de t'enfermer.

Je me lève. Les poings serrés et les yeux qui lui lancent des éclairs.

- Comment t'as pu ?! Je lui hurle.

Elle sursaute à mon cri.

- Je voulais te faire payer de m'avoir trompé ! Crie-t-elle à son tour.

- Tu ne peux pas savoir à quel point c'est grave ce que tu as fait, je lui dis les larmes aux yeux. Normani est jugée alors que c'est ta faute.

- Lauren. Je le regrette. Sincèrement. J'étais tellement en colère que...

- Je m'en fiche ! Tu n'avais pas à faire ça ! Tu m'as mit en quelque sorte coupable de la mort de ma propre fille ! Qu'est-ce qu'elle dirait en te voyant ?! Tu lui ferais honte !

Elle ne dit plus rien. Certes, j'ai fait des erreurs mais ce qu'elle a fait est impardonnable.

- Qu'est-ce qu'il se passe ici ?! Crie Madelaine.

- Je viens d'apprendre que Normani n'y est pour rien mais que tout est la faute de ma propre femme et que c'est à cause d'elle que j'ai été enfermé ! Je lui annonce.

Elle ne paraît pas surprise.

- Normani me l'a dit. Je voudrais t'interroger, Camila.

- Pourquoi ? C'était juste par colère que j'ai fait ça.

- Je veux en être sûre, lui dit-elle sereinement.

- Avant, on a quelque chose de très important, je lui dis en lui tendant la lettre.

Elle la prend.

- Venez dans mon bureau.

Nous la suivons et nous nous asseyons sur les sièges. Elle lit le texte.

- C'est peut-être un canular, soupçonne-t-elle.

- Je n'en suis pas si sûre, je lui avoue.

- On va l'analyser même si je pense que cela ne sert à rien. J. ? Vous avez une idée de qui ça peut être ?

Je secoue la tête négativement.

- Cette fois, on est sûr que cette personne veut se venger et vous faire payer de quelque chose, Lauren. J peut correspondre à votre nom de famille. Je ne dis pas que c'est vous mais que votre famille a peut-être quelque chose à voir dedans.

- Je ne peux pas croire ça. J'ai des complications avec eux mais pas au point de tuer ma fille. Ils l'ont vu trois fois et ils n'habitent pas à Miami. Ma sœur est venue ici, pour me voir dans ma cellule et le jour de la disparition mais elle ne ferait pas ça. C'est impossible.

Madelaine fronce les sourcils.

- Quel genre de complication ? Me demande-t-elle.

- Le fait que je sois homosexuelle les dérange énormément.

- Peut-être que vous ne connaissez pas tant que ça votre famille. Quels sont les prénoms de vos parents ? Et vos frères et sœurs ?

Elle prend un papier et un stylo pour noter. Si je lui dis, je trahirai ma famille mais je veux savoir le coupable. 

- Clara Jauregui, ma mère. Michael Jauregui, mon père. Chris Jauregui, mon frère. Taylor Jauregui, ma sœur, je lui déballe difficilement.

Mon téléphone sonne. Je m'excuse au près des autres et m'en vais décrocher à l'extérieur de la pièce.

- Allô ?

Je n'ai pas vu qui c'était.

- Coucou, ma chérie, nous avons vu ce qu'il s'est passé. Nous venons te voir cette semaine.

C'est ma mère qui est au bout du fil. Merde !

- Vous n'êtes pas obligés. On fait tout pour retrouver le coupable mais il y a très peu d'indices.

- Oui. Nous savons. On veut vous aider. Taylor est toujours en ville ?

- Je ne sais pas mais elle est venue me voir deux fois.

- D'accord. Je pense que l'on arrivera dans deux jours.

- D'accord.

- Bisous, ma chérie.

Elle décroche. C'est une hypocrite. Elle est toujours comme ça avec moi mais derrière, elle me crache de méchanceté. La seule personne qui m'est chère dans cette famille est Chris. Taylor, je ne la vois que très peu. Ma mère n'a même pas montré ses condoléances. Je me sens triste. Je n'ai jamais été apprécié par mes parents et j'ai l'impression qu'elle le montre de plus en plus.

Je décide de rentrer dans le bureau.

- Ma mère m'a appelé et ils viennent dans deux jours, je leur annonce.

- Génial ! On pourra avancer. Je vais garder la lettre et leur montrer et je verrai leurs émotions face à ça. Ensuite, je leur poserai des questions, l'un après l'autre et nous verrons le résultat. Ensuite, nous allons faire des analyses sur le corps de Karla. Comme nous avons pu lire grâce à cette lettre, elle l'a mordu donc nous allons voir si il y a l'ADN de l'assassin.

J'ai un goût amer dans la bouche. Mes parents ne sont pas des personnes parfaites mais j'ai du mal à accepter le fait qu'ils auraient pu tuer ma fille. Je n'y croirais pas de toute manière. Si leur ADN est trouvée sur les dents de ma fille, je vous jure que je ne le supporterai pas.

- Vous pouvez rentrer chez vous mais si vous recevez une autre lettre, rapportez la moi. Camila, je vais te poser des questions demain.

Nous hochons la tête.

Nous sortons de la pièce avec ma femme et nous nous dirigeons vers la voiture. Je m'assois dedans, lace. Je me sens honteuse de mettre ma famille à la police. Je sais qu'ils m'en ont fait baver mais j'ai peur de la suite.

- Je suis désolée. Pour avoir exigé de te faire enfermer. Je me sens horrible, m'avoue-t-elle désespérée.

Ça serait trop facile de lui pardonner. Je sais que je l'aime mais je veux lui montrer que ça m'a énormément blessé.

- Je ne veux plus te parler, pour l'instant.

- Je comprends.