Chapitre 18

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L'étouffer avec le coussin juste à côté de moi? L'étrangler de mes propres mains? Lui arracher les cheveux? Lui coudre la bouche? La noyer dans ma baignoire? Hmm... C'est vrai qu'il y a l'embarras du choix.

_Moi non plus je n'aime que toi; continue Chris en s'approchant doucement mais sûrement de moi.

Comment le sortir de cette situation gênante? J'étais censée le repousser et là, c'est plutôt le contraire qui se produit. Je sentis les draps derrière moi s'affaisser, et quelques secondes plus tard, je vis Siara sortir de la chambre en me faisant un clin d'œil, sourire aux lèvres et elle referma la porte derrière elle.

Tu auras ton châtiment toi, ne te réjouis pas de sitôt.

Chris s'approchait davantage et il me fallait trouver quelque chose à dire.

_Comment t'as fait pour que Mike te laisse entrer dans son antre?

_Je lui ai juste adressé quelques mots de courtoisie ; me répond-il en haussant les épaules.

J'y crois pas.

Je quittai le lit avant qu'il n'arrive à mon niveau et lui dit:

_Allons au salon, on y sera mieux.

_Je préfère largement la chambre; réplique-t-il.

_Et moi, le salon. Donc on va salon ; dis-je d'une voix ferme en me passant à côté de lui pour accéder à la porte.

Erreur.

Il me rattrapa par la taille et me ramena à lui avant de mettre sa tête au creux de mon cou et de se mettre à renifler mon parfum.

Lui, il me prend vraiment pour son doudou.

_Tu veux bien me lâcher s'il-te-plaît?

_Non ça ne me plaît pas; répond-il sans bouger d'un micromètre.

_Lâche-moi Chris, quiconque peut nous surprendre; me plaignis-je.

Ignorant parfaitement mes plaintes, il me fit un coup de langue qui me donna des frissons. Et je penchai ma tête de côté sans m'en rendre compte. Chris prit cela comme une invitation, et continua à m'embrasser me coup avant de me faire un suçon. Pour être honnête, j'en avais rien à faire sur le moment. Tout ce que je voulais, c'était qu'il continue et il ne m'en priva pas. Il écarta mes cheveux d'un côté avant de descendre la bretelle de ma robe et de poser ses lèvres sur mon épaule qu'il lécha avec goût.

Ce délicieux manège aurait bien durer si la porte n'avait pas été ouverte.

_Emil...

Mike s'arrêta brusquement en remarquant la position dans laquelle nous nous trouvions avant de partir sans un mot de plus.

Je dois avouer ne pas savoir comment réagir. Avant de connaître ses réels sentiments à mon égard j'aurai... J'aurai rien fait en fait, parce que justement, il n'aurait pas réagit comme ça. Pourquoi commence-t-il à montrer des signes de jalousies maintenant?

_Ton ami semble jaloux; dit Chris.

Je ne répondis rien. Qu'aurai-je répondu de toute façon? Je me dégageai tant bien que mal de ses bras et allait vers ma coiffeuse, je pris une brosse et me mit à brosser mes cheveux.

Cette situation me mal au cœur. Mike est mon meilleur ami et savoir qu'il me voit autrement me déplait et m'attriste en même temps. Toutes ces fois à me voir embrasser Chris ont dû lui briser le cœur, et moi, je ne le savais même pas. Or, je ne peux pas faire grand chose.

Chris me prit la brosse des mains et s'affaira à la tâche en essayant de se rattraper. A travers le miroir, nos regards se croisaient et il me dit:

_Je t'aime Emilie.

Je t'aime aussi.

Je fermai les yeux pour empêcher une larme de couler et je le sentit tourner la chaise pour s'agenouiller devant moi. J'ouvrai les yeux et tombai directement dans les siens qui me regardait avec peine et amour.

_Pardonne-moi; s'excuse-t-il.

De mon expression, il a dû constater que je ne comprend pas.

_De ne pas t'avoir cru quand tu m'as dit être innocente; reprit-il en plaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille. De ne pas avoir été là pour les enfants et toi. Je te demande pardon.

Cette fois-ci, je n'ai pas pu retenir une larme. Aussi longtemps que je m'en souvienne, Chris n'a jamais demandé pardon à qui que soit, et encore moins de cette façon.

Je hochai ma tête pour réponse et il semblait vraiment soulagé.

_Reviens vivre avec moi Emilie; souffle-t-il.

_Je ne peux pas; répondis-je en quittant la chaise, le repoussant ainsi.

Il était vexé mais apparemment, il ne compte pas abandonner.

_Pourquoi? Je sais que tu le veux autant que moi.

_Je ne peux pas, c'est tout.

_Bien sûr que si.

_Tu n'as pas le choix d'ailleurs; ajoute-t-il.

_Bien sûr que j'ai le choix; démentis-je en lui faisant face.

_Non, tu ne l'as pas. Tu es ma femme et une femme se doit d'être aux côtés de son mari; dit-il avec conviction.

_Mais t'as un trou de mémoire ou quoi? Je ne suis plus ta femme et tu n'es plus mon mari. Dois-je te rappeler qu'on a signé les papiers de divorce il y a trois mois? Criai-je.

_Toi peut-être. Mais moi non. Et aux yeux de la loi, tu es toujours ma femme. Madame Grey.

Une grossesse cachée. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant